Algérie

Les adversaires de Saïdani reviennent à la charge



Les adversaires de Saïdani reviennent à la charge
Le FLN tiendra aujourd'hui une réunion des membres du bureau politique - la première depuis sa désignation le 16 novembre dernier- sous la direction du secrétaire général du parti, Amar Saïdani. Si aucune information n'a filtré quant à son ordre du jour, il est fort probable que cette réunion soit dédiée à l'étude des derniers développements organiques et politiques sur la scène nationale. D'autres sources proches du parti avancent, en outre, les points inhérents au programme politique du FLN et à son budget annuel, qui y seront débattus. Cette réunion intervient, soulignons-le, au moment où le secrétaire général Amar Saïdani, est dans une position peu enviable en raison de la contestation menée par les tenants d'un mouvement dit d'«authenticité», auquel s'est joint le groupe constitué autour de l'ancien coordinateur du parti, Abderrahmane Belayat, nommé suite à la vacance du poste du secrétaire général et à la démission de Belkhadem. C'est indéniablement un nouveau rebondissement dans la crise du FLN, qu'on croyait avoir été définitivement réglée avec l'élection d'un secrétaire général en la personne de Amar Saïdani, avant que les redresseurs ne montent de nouveau au créneau, pour signifier que rien n'est définitivement acquis. L'ancien coordinateur du parti, Abderrahmane Belayat, et les chefs de file des redresseurs, notamment Abada, Goudjil et Kara, ne désarment pas et envisagent même d'amorcer un processus de destitution de Saïdani, bien avant l'échéance de la convocation du corps électoral, le 20 janvier. Cette congrégation des opposants au secrétaire général escompte, récolter un minimum de 200 signatures, soit plus de la moitié des membres du comité central, qui en compte 340, pour convoquer une session extraordinaire de cette instance, à l'effet de destituer Saïdani de son poste, à en croire l'un des plus anciens redresseurs du parti, Mohamed Seghir Kara. Ses adversaires considèrent que l'état de vacance de la direction du FLN persiste en dépit de la désignation de Saïdani, lors d'une session du comité central, tenue le 29 août dernier, validée par la justice. Une décision de justice avait été rendue dans ce sens, par le Conseil d'Etat, le 21 novembre, lors d'une séance présidée par le président de la cinquième chambre chargée du contentieux au sein des partis et du référé, jeudi, a, en effet confirmé la décision du tribunal administratif d'Alger de valider la décision de la wilaya d'Alger et déclaré irrecevable l'action introduite par le groupe de Salah Goudjil pour non fondement. En ce temps-là déjà, Belayat avait clairement signifié qu'il ne l'entendait pas de cette oreille. M. Belayat, qui avait été chargé de gérer les affaires du parti, étant le membre le plus âgé du bureau, conformément à l'article 9 du règlement intérieur, avait estimé que, pour lui et son groupe, «l'affaire n'est pas encore close du point de vue juridique et judiciaire ».Il était attendu, suite à cela, que Belayat allait rencontrer de suite, les quinze membres du CC qui ont introduit le recours, afin «d'examiner la situation», dit-il. Il promet, néanmoins, de continuer «le combat contre Saïdani et ses sponsors», en précisant que «le dernier mot du FLN doit revenir au CC». C'est que les redresseurs ne reconnaissent, ni dans la forme ni dans le fond, la légitimité de Saïdani en tant que SG du FLN.Et, aux dernières nouvelles, ce groupe ne désarme pas. Les récentes déclarations tonitruantes de Saïdani, au sujet d'un quatrième mandat pour le président Bouteflika et de la révision de la Constitution avant la présidentielle, non seulement sont loin de faire l'unanimité au sein du parti, mais, elles ont eu pour effet de jeter le trouble au sein des militants du parti, et fini par faire basculer les plus sceptiques dans le bastion des contestataires à la ligne imprégnée au parti depuis son accession à la direction. Sur ce chapitre, il lui est reproché de s'adouber aux tenants de l'argent sale au détriment des vrais militants du parti, en guise d'arguments pour «noyer» Saïdani, en usant de tous les moyens. Car, en cas d'échec de cette opération de déstabilisation à l'encontre de Saïdani, menée sous la direction de Belayat, jadis connu par son «coup d'Etat scientifique», ses détracteurs se disent prêts à passer à l'ultime recours, qu'est la force, afin de l'éjecter de son poste avant la convocation du corps électoral pour les prochaines élections présidentielles. Si cet objectif paraît le plus à même de répondre à l'interrogation sur ce qui fait courir les protagonistes au sein du FLN, pour notre part, gageons que les turpitudes au sein du doyen des partis ne disparaîtront qu'une fois connu le candidat du pouvoir. Interrogé à son tour, lors d'une entrevue au siège du parti, alors qu'il s'apprêtait à prendre part à une réunion avec le S.G. du parti, le chargé de l'information du FLN, Saïd Bouhadja, tout en reprochant aux contestataires leurs manières d'agir «en dehors du cadre organique des instances du parti», soutiendra contre vents et marées que la réunion d'El Aurassi, qui a permis la nomination de Saïdani, est «légale», bien qu'elle ait été contestée.A. R.




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