Les adjudicataires mis à l'index Béjaïa

De notre correspondant à Béjaïa
Kamel Amghar

Chaque région de la wilaya de Béjaïa dispose d'un marché de gros hebdomadaire, notamment en ce qui concerne les produits agricoles frais, les viandes et les bestiaux. En plus du marché de Sidi Ali Lebhar, au chef-lieu de Béjaïa, les détaillants de la région côtière s'approvisionnent généralement à Kherrata et Aokas, et leurs collègues de la vallée de la Soummam fréquentent plutôt les marchés de Tazmalt, Akbou ou Sidi Aïch. S'étendant sur une superficie de 28 000 mètres carrés, le marché de gros de Tazmalt, à titre d'exemple, propose plusieurs marchandises : fruits et légumes, habillement, mercerie, quincaillerie, produits cosmétiques, artisanat, friperie, électroménager' En plus des localités voisines, les intervenants sur ce marché viennent de plusieurs wilayas limitrophes, comme Bouira, Djelfa, Sétif, Bordj Bou Arreridj, M'sila, Médéa ou Alger. A Akbou, le marché de Bouizène, le plus grand de la wilaya, est aussi fortement
fréquenté. A Sidi Aïch, Kherrata et Aokas, le marché de gros se tient sur la même aire qui sert à la vente au détail, à des journées différentes toutefois.
En matière d'approvisionnement des détaillants, on peut dire que le circuit est schématiquement bien adapté. Mais en termes de gestion, d'hygiène et d'aménagement, les commerçants dénoncent régulièrement plusieurs insuffisances. Les protestataires pointent du doigt les adjudicataires qui, selon leurs dires, ne se soucient nullement de leurs conditions de travail. Dans une récente lettre
de dénonciation, ils estiment que «les adjudicataires se contentent uniquement d'encaisser les droits d'accès sans rien offrir en retour». Ils mentionnent aussi que «des carreaux sont injustement attribués à des non commerçants qui les sous-louent, à leur tour, aux vrais
négociants».
Au chapitre de l'hygiène et de l'entretien, les concernés soulèvent plusieurs manquements comme l'accumulation des ordures, les inondations récurrentes en saison pluviale, l'insuffisance des aires de stationnement et le manque de toilettes publiques.
Ces courriers, adressés généralement aux APC, restent sans réponse, car la compétence dans ce type de conflit revient à la Direction de wilaya de la concurrence et des prix à qui incombe la responsabilité de veiller à la stricte application du cahier des charges en la matière. Pourtant, les pouvoirs publics ont affecté ces dernières années des enveloppes budgétaires conséquentes pour en améliorer les prestations. Cinquante-quatre millions de dinars ont été alloués au mois d'octobre 2012 pour la réalisation ou la mise à niveau des marchés de proximité. Cent millions de dinars ont été également dégagés pour la réhabilitation du marché de gros de Sidi Ali Lebhar, au chef-lieu de wilaya. Des efforts louables qui devraient être accompagnés de contrôles sévères afin d'amener les adjudicataires à remplir correctement leur mission en ce qui concerne la bonne gestion de ces espaces.