Algérie

Les adieux de l’ambassadeur US



Pour Robert Ford, qui doit quitter incessamment l’Algérie, “il n’y a, pour le moment, que le plan d’autonomie qui permet d’avancer” dans le dossier du Sahara Occidental.À quelques jours de son départ d’Alger pour Bagdad, l’ambassadeur américain à Alger a jeté, hier, un pavé dans la mare en exprimant son appui clair et entier au plan d’autonomie marocain pour le règlement du conflit du Sahara occidental. Certes, la position de son pays est connue pour être très proche des thèses marocaines, mais les propos tenus hier par M. Robert Ford ont de quoi surprendre. “Je n’ai pas eu l’occasion de visiter les camps sahraouis, mais mes collaborateurs l’ont fait. Je sais que les réfugiés souffrent énormément. C’est pour cela que le gouvernement marocain et le Polisario doivent trouver une voie pragmatique pour améliorer leur situation. Et l’autonomie est une solution qui peut aider dans ce sens”, a-t-il affirmé hier lors de la conférence de presse d’adieu qu’il a animée au siège de l’ambassade US avant de quitter Alger. Le représentant américain, qui appelle les deux parties en conflit, le Maroc et le Polisario, à continuer le processus de négociation directe, émet, toutefois, “le souhait” de voir ces discussions se faire autour de “quelque chose de concret”. Et pour lui, “il n’y a, pour le moment, que le plan d’autonomie qui permet d’avancer” sur cette question. Interrogé sur la nature de cette autonomie qui peut être proposée, M. Ford s’est contenté de répondre que cela peut prendre la forme d’une “autonomie élargie”, une option qu’il s’est montré incapable de décrire. D’ailleurs, même lorsqu’il a évoqué l’idée d’autodétermination du peuple sahraoui, c’était pour dire que “l’autodétermination ne signifie pas toujours l’indépendance”. Interrogé, par ailleurs, sur les impressions qu’il garde de l’Algérie après deux années passées dans le pays en tant qu’ambassadeur US, M. Ford a relevé que “les rapports entre l’Algérie et les États-Unis ont évolué durant ces années passant de relations entre États à des relations entre sociétés civiles, enseignants, intellectuels, militants des droits de l’Homme… des deux pays”. M. Ford s’est, cependant, montré peu satisfait du climat d’affaires en Algérie se gardant, toutefois, de prononcer des critiques à l’endroit des réformes économiques entreprises. “Le climat d’affaires doit être le plus compétitif possible afin d’inciter les entreprises américaines à venir investir en Algérie”, a-t-il déclaré, reconnaissant tout de même qu’il y a “des choses qui ont été faites”. Il a, dans ce cadre, annoncé la tenue dans les mois qui viennent d’une importante conférence, en collaboration avec le ministère algérien des Finances, sur la PME/PMI, le financement des entreprises et l’accès aux crédits bancaires. Dans ce registre, M. Ford a tenu à relever une certaine amélioration dans les procédures de délivrance des visas pour les hommes d’affaires américains venant en Algérie. La signature d’un accord-cadre sur l’énergie nucléaire entre l’Algérie et la France ne semble pas indisposer les Américains. “Il n’y a pas de concurrence entre les USA et la France sur le dossier du nucléaire avec l’Algérie”, a-t-il affirmé rappelant l’existence de la même coopération entre l’Algérie et les USA dans les domaines de la recherche nucléaire et la gestion des sites nucléaires. À propos de l’Africom, l’ambassadeur américain a affirmé que le projet “n’est pas mort”, relevant, au passage, qu’il y a plusieurs programmes de coopération avec des pays africains sous la tutelle de l’Africom. “On ne cherche pas à déployer des formes armées en Afrique. Nous cherchons à renforcer les capacités des pays africains à sécuriser leurs frontières, y compris l’Algérie en butte à sa frontière sud au trafic d’armes et de drogue”, a-t-il soutenu. À noter que le gouvernement algérien a donné, hier, son agrément à la nomination de David D. Pearce en qualité d'ambassadeur des États-Unis à Alger, en remplacement de Robert Ford qui doit quitter ses fonctions à la fin du mois en cours.


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