Algérie

Les actions de Haddad dans Fertial en vente



La Banque extérieure d'Algérie (BEA) s'apprête à organiser la vente aux enchères publiques des 11,9% des actions nanties et saisies faisant partie du capital de Fertial.Les nuages semblent vouloir se dissiper dans le ciel de Fertial, une entreprise qui pâtit des déboires judiciaires d'Ali Haddad, dont le groupe ETRHB détenait ? encore ? 11,9% du capital de l'entreprise, née d'une privatisation partielle d'Asmidal au profit de l'Espagnol Villar Mir.
La Banque extérieure d'Algérie (BEA) s'apprête à organiser la vente aux enchères publiques des 11,9% des actions nanties et saisies faisant partie du capital de Fertial que le groupe ETRHB d'Ali Haddad avait hypothéqué en contrepartie d'un crédit de 30 millions d'euros contracté auprès de BNP Paribas El-Djazaïr.
Passé le mois de novembre, Ali Haddad, dont les actions dans Fertial ont servi à garantir une dette auprès de BNP Paribas El-Djazaïr, appartiendra au mythe, puisque la séance de vente aux enchères des résidus de sa participation au capital de l'entreprise algéro-espagnole se tiendra le 25 du mois en cours au siège de la BEA d'Annaba, selon nos sources.
En novembre 2016, le groupe ETRHB avait racheté 17% des parts de Fertial auprès de l'actionnaire espagnol qui détenait à l'époque 66% du capital de l'entreprise. Villar Mir étant annoncé sur le départ pour des raisons jusqu'ici inexpliquées et inconnues. Pourtant, la prise de contrôle à 66% d'Asmidal par Villar Mir a permis de hisser l'entreprise au rang d'un des plus grands producteurs d'engrais du pourtour méditerranéen.
Le désengagement du géant espagnol de Fertial est resté une énigme, d'autant plus qu'il allait injecter de nouvelles ressources dans la modernisation et le renforcement des capacités de production et d'exportation de Fertial.
La pièce du puzzle reconstituant le désengagement de Villar Mir, l'intrusion du groupe ETRHB et la position à la fois d'Asmidal et de son propriétaire Sonatrach n'a jamais pu être retrouvée. Sonatrach, à travers Asmidal, était censée pourtant opposer son veto au rachat de 17% des parts de Fertial auprès de l'actionnaire espagnol, en application du droit de préemption que le groupe public d'hydrocarbures n'hésitait pas à brandir dans d'autres circonstances.
Ce n'est qu'en août 2017 qu'Asmidal change de ton, alors que le groupe ETRHB tentait une emprise totale sur Fertial en rachetant le reste (49%) des actions que détenait encore Villar Mir dans l'entreprise de fertilisants.
Cette tentative d'Ali Haddad de prendre le contrôle de Fertial avait fait jaser et couler beaucoup d'encre. Asmidal intervient enfin et bloque la transaction au nom du droit de préemption institué dès 2009, donnant à l'Etat la priorité de racheter les actifs des entreprises étrangères implantées en Algérie.
Asmidal devient ainsi actionnaire majoritaire en récupérant les 49% des actions que détenait encore Villar Mir dans Fertial, en plus des 34% représentant sa participation au capital de l'entreprise. ETRHB conservait les 17% restants, jusqu'à ce que la justice ordonne la confiscation des parts du groupe ETRHB dans le capital social de Fertial. Cette séquence de la vie de Fertial a, en tout cas, fortement réduit la dynamique de l'entreprise tant sur le marché national qu'à l'export.
Peu avant cette turbulence, Fertial exportait 74% de sa production et s'imposait comme leader incontesté dans le bassin méditerranéen et deuxième dans le monde arabe, derrière l'Arabie saoudite. L'usine, sise à Annaba, disposait d'une capacité de production annuelle d'un million de tonnes d'ammoniac.
L'entreprise dégageait annuellement quelque 200 millions de dollars de dividendes, répartis à hauteur de 55% pour Asmidal (contrôlée par Sonatrach) et 45% pour le groupe Villar Mir, alors que ce dernier est majoritaire avec 66% des parts et la partie algérienne possédant les 34% restants.
L'affaire Fertial revient subitement sur le devant de la scène à la faveur de cette vente aux enchères publiques des 11,9% des actions nanties et saisies que le groupe ETRHB avaient hypothéquées auprès de la banque BNP Paribas El Djazaïr.
Il est peu probable que les acheteurs viennent se bousculer au portillon de la BEA pour le rachat des actions proposées par BNP Paribas, étant donné que cette participation n'ouvre la voie à aucune contribution effective à la gestion de l'entreprise.
À moins que l'Etat, à travers Sonatrach et Asmidal, n'intervienne pour le rachat de ces actions. Laquelle option, si elle venait à se concrétiser, remettrait Asmidal dans le giron de l'Etat après une privatisation réussie au profit de Villar Mir.

Ali TITOUCHE


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