Algérie

Les acteurs du secteur exigent des réponses



Les coquilles qui se sont glissées dans le sujet de français lors de l'épreuve de 5e mettent à nu selon nombre de pédagogues et de syndicalistes de l'éducation, la défaillance du système éducatif algérien. Ils ne conçoivent pas que des erreurs de cette ampleur soient considérées comme une bévue anodine qui n'a aucune incidence sur la qualité de l'école. Quand bien même les auteurs de ce fameux sujet sont identifiés, d'aucuns jugent que sanctionner ces derniers, bien que cela s'impose, ne résoudra pas le mal qui ronge le secteur depuis des années.Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Ils mettent également en cause, les compétences de certains représentants de ce secteur, qui, d'après eux, sont supposés se porter garants de la préservation de l'école algérienne contre ce genre de discrédit. Cet incident «peu reluisant» pour le secteur, a d'ailleurs laissé place à plusieurs hypothèses.
Le caractère «démesuré» de ces erreurs a poussé plusieurs syndicalistes et enseignants à parler d'acte de sabotage. Qui et à quelles fins ' Autant de questions qui n'auront en guise de réponses que des suppositions qui accusent certaines parties de vouloir la disparition de la langue française dans les écoles.
Exprimant son avis sur la question, le syndicaliste Nabil Ferguenis estime que ce «pépin» survenu lors de l'examen de 5e AP, est «un crime contre l'élève et la langue». Pour lui, il s'agit probablement d'un acte de sabotage. Il demande, d'ailleurs, l'ouverture d'une enquête sérieuse afin d'identifier les fautifs et éclairer l'opinion publique.
Pour Nabil Ferguenis, cette erreur est bien trop «grosse» pour n'être que le fruit d'une étourderie de la part de la commission dont le rôle est de veiller à ce que ce genre d'erreurs ne se produise pas. Cependant, «cela peut être aussi l'?uvre de personnes aux compétences discutables», a-t-il relevé. Il revient aujourd'hui, dit-il, au ministère de l'Education nationale de débusquer et de sanctionner ceux qui sont à l'origine de ces erreurs inqualifiables.
Les membres de cette commission sont pourtant triés sur le volet. «Il s'agit de quelques enseignants expérimentés dans chaque matière et de quelques inspecteurs», précise-t-il. Il relève que le procédé de conception et de tirage des sujets implique de passer par des étapes bien spécifiques. Les sujets passent par conséquent entre les mains de plusieurs experts avant d'être distribués aux élèves». Où est la faille ' C'est la question que se pose Nabil Ferguenis. Sur la même lancée, le pédagogue Lounis Djaffar estime que ne pas faire la distinction entre un adjectif et un nom est un signe qui illustre «le déclin de notre système éducatif». Il appelle lui aussi à sanctionner les auteurs de ce sujet, mais juge que cette mesure ne suffira pas «à dissimuler le malaise dont les origines sont bien plus profondes». Il considère aussi que cet incident pour le moins «grave » nous renvoie aux limites du système éducatif algérien. «Tout est à revoir dans ce système, à commencer par la formation des enseignants et du recrutement», a-t-il insisté. Car, des erreurs de cet acabit se sont banalisées au fil des années, «sans que personne daigne traiter le mal à la source», soutient Lounis Djaffar. Il ajoutera qu'il faut aussi prendre en considération le fait que cet état de fait a gravement nui, d'une façon ou d'une autre, aux élèves, qui sont pour la plupart «continuellement induits en erreur». Chose qui sème la confusion dans l'esprit de l'élève.
Suite au tollé que ce scandale a provoqué, le ministère de l'Education nationale a réagi en annonçant qu'une enquête a été ouverte au niveau du comité de préparation des sujets, pour déterminer les responsabilités de toutes les parties impliquées dans la préparation de ce sujet.
M. Z.


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