« Les actes terroristes ont tendance à se transformer en actes individuels difficile à déjouer »

Le spécialiste marocain dans les groupes terroristes, M. Mohamed Drif, estime que le Maghreb et la sous région du Sahel « sont en face d'un autre genre de menaces terroristes ; les actes terroristes ont tendance à se transformer en actes individuels, difficile à déjouer, contrairement aux actes organisés par les groupes terroristes l'allégeance à Al Qaida ».Contacté par nos soins, M. Drif a indiqué que « l'opération terroriste de Marrakech, perpétuée le 28 avril dernier, nous renseigne sur l'existence d'une thèse qui favorise désormais l'action jihadiste individuel, au lieu des actes émanant des des groupes bien organisés ». A propos de Marrakech, dans leur enquête, « les services de sécurité marocains ont découvert que le présumé terroriste qui a commis cette acte a agi tout seul, il n'appartient à aucun groupe relevant d'Al Qaida, bien que son appartenance, par le passé, à un groupe terroriste relevant à Al Qaida reste probable ».
En ce qui est de la réunion de Bamako des ministres des pays du Sahel, à laquelle prend part, M. Abdelkader Messahel, le ministre délégué des Affaires africaines et maghrébines, M. Drif a souligné que « cette réunion fait suite à d'autres regroupant des responsables politiques et militaires. Elle portera tout essentiellement sur les retombées de la guerre en Libye, qui affectent, d'une manière directe, les pays du Sahel et toute la région. Les quatre pays, dont l'Algérie, le Niger, le Mali et la Mauritanie sont entièrement conscients qu'ils doivent agir collectivement face aux conséquences de cette crise ».
Répondant à une question relative aux éventuelles charges d'armes qui seraient transitées en provenance de la Libye au profit des groupes de l'Aqmi au nord du Mali, comme ils l'ont déjà signalé les services de sécurité algériens, le même interlocuteur a relevé que « cela reste plausible du fait que le rôle du groupe combattant en Libye est devenu remarquable. Bien que certains éléments se soient retirés des groupes armés, il reste que plusieurs d'entre eux portent toujours allégeance à l'AQMI ».