Le public, nombreux, qui attendait la publication des actes du Colloque d'Akfadou, peut désormais se les procurer. Après les déboires vécus avec "certains éditeurs", les initiateurs du Colloque d'Akfadou, tenu en août 2016, à leur tête Tahar Khalfoune, ont fini par signer un contrat avec les éditions El Ibriz d'Alger. L'éditrice Samira Bendris vient, en effet, de mettre sous presse l'ouvrage collectif sous le titre Les Assises de la Soummam : 60 ans après, quelles leçons '. L'éditrice a accueilli avec enthousiasme "notre projet éditorial", a indiqué M. Khalfoune."Même avec le peu de moyens dont elle dispose ? El Ibriz étant une modeste maison d'édition ?, Samira s'est lancée sans hésiter dès que je l'ai sollicitée en janvier dernier dans ce projet en prenant à c?ur de nous publier." Et d'ajour : "Samira est une vraie militante du livre." Pour ses initiateurs, le Congrès de la Soummam est un moment historique fondateur de l'Algérie. "Ses concepteurs ont su et pu mettre en place, en dépit du quadrillage militaire très serré du territoire par l'armée coloniale, des structures cohérentes et judicieuses en dotant la révolution d'instances politiques dirigeantes (CNRA et CCE) et d'une structuration de l'ALN. Comme ils ont fait preuve d'un sens aigu des perspectives historiques, pour reprendre l'expression heureuse de Lahouari Addi, en dégageant un principe politique prémonitoire au regard de la crise politique qui continue d'affecter le pays." Les résolutions de la rencontre historique ont posé, notamment et sans ambiguïté, le principe bien connu de la primauté du politique sur le militaire. Il a été rappelé, à juste titre d'ailleurs, que soixante ans plus tard, "ce principe conserve encore une validité politique certaine pour peu qu'il soit complété par sa ?primauté aussi sur le religieux'".
Sa remise en cause à la réunion du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA) du Caire le 20 août 1957 a entraîné illico presto la militarisation des instances dirigeantes pendant la guerre et celle de tout le pays après l'indépendance. "Depuis l'inversion des principes soummamiens du politique et du militaire à la réunion du CCE au Caire en 1957, l'on ne se considère légitime que si l'on a la force militaire et non le droit avec soi, et c'est la force brutale qui tient lieu de droit, désormais la force prime sur le droit." Pourtant, insiste-t-on, cet événement d'importance à plus d'un titre demeure depuis des décennies un terrain scientifique, laissé en jachère puisqu'aucune recherche sui generis ne lui a été consacrée par l'université algérienne, alors qu'il mérite bien d'être exploré pour plus d'une raison. Et c'est précisément l'objet du colloque d'Akfadou sur les assises de la Soummam (25-26 août 2016), dont les actes sont rassemblés dans cette publication pour le plus grand bonheur des lecteurs et des initiateurs de ce colloque.
Pour les contributeurs à ce passionnant ouvrage d'histoire franco-algérienne, cette publication est une façon de célébrer "scientifiquement" le soixantième anniversaire du Congrès de la Soummam. Malheureusement, a rappelé Tahar Khalfoune, "nous avons perdu récemment deux auteurs et contributeurs éminents à cet ouvrage et qui nous sont très chers : l'historien Gilbert Meynier, fidèle ami de l'Algérie, et l'universitaire et moudjahid Hamou Amirouche, secrétaire particulier du colonel Amirouche". Autre grand absent de taille, qui avait animé les débats lors de cette rencontre d'août 2016 en sa qualité d'ancien maquisard et rédacteur lors du Congrès de la Soummam 1956, le regretté Rachid Adjaoud, décédé moins d'un mois après. La sortie propice du livre est aussi une belle manière de leur rendre hommage.
M. Ouyougoute
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Posté Le : 24/04/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : OUYOUGOUTE Moussa
Source : www.liberte-algerie.com