Algérie - Islamisation de l'Algerie

Les Abbassides : les legs culturels d'un empire éphémère



Les Abbassides : les legs culturels d'un empire éphémère
Les califes de Bagdad ! Leur nom fait rêver. Il évoque pour nous Les Mille et une nuits, leur belle conteuse, Schéhérazade, une ville aux coupoles en or, des bateaux qui passent sur le Tigre, des palmiers, d'immenses palais où vivent les femmes du harem, la caverne d'Ali Baba, les voyages de Sindbad le Marin, le génie d'Aladin et de sa lampe merveilleuse, et Harun al-Rachid qui noua des relations avec Charlemagne. Mais que sait-on chez nous des Abbassides qui ne soit pas né de l'imagination ? Écoutons Jean-Paul Roux nous chanter la geste des Abbassides, qui, officiellement venus au pouvoir en 750, ont disparu, victimes des Mongols, en 1258. Dès le milieu du Xe siècle, ils ne sont plus souverains du monde musulman que de nom et les nouveaux maîtres ne leur laissent qu'un pouvoir spirituel assez limité, avec le prestige d'être califes, successeurs de Mahomet à la tête de la communauté musulmane, la umma. Ils ont entièrement achevé leur œuvre, mais ils l'ont si bien menée, elle est si solide, que l'impulsion donnée continuera pendant un millénaire et survivra pour l'essentiel.

La fin des Omeyyades
Les Omeyyades (661-750), qui ont remplacé le califat électif des premiers temps de l'islam (632-661) par une monarchie héréditaire et qui ont fixé leur capitale à Damas, ont éveillé beaucoup de mécontentement tant parmi les musulmans que dans la masse des peuples soumis aux Arabes, et au premier chef celui de la famille du Prophète qui affirme que le pouvoir doit lui revenir. Celle-ci comprend les petits-enfants de Mahomet, issus de sa fille et d'Ali, vaincus naguère à Kerbela (680) et les descendants d'un oncle du Prophète, Abbas, qui agissent dans l'ombre. Ayant déjà l'oreille de quelques Arabes, ces derniers envoient, dès 718, des émissaires en Iran oriental, au Khorassan, en Transoxiane, où ils pensent à juste titre être mieux accueillis qu'ailleurs. L'un d'eux, un chrétien, Hidash, est arrêté et supplicié en 736, mais leur agitation souterraine porte ses fruits. Chrétiens, juifs, mazdéens et musulmans convertis de fraîche date apportent leur soutien. Enfin Abu Muslim les réunit en une armée et marche sur Damas. Les Omeyyades sont massacrés et remplacés par les descendants d'Abbas, les Abbassides.

Les Abbassides
Ce sont donc bien des membres de la famille du Prophète qui accèdent au pouvoir, mais ce ne sont pas ses descendants directs, les Alides, que l'on ne tardera pas à appeler les chiites ; ces Alides n'acceptent pas plus Abbassides qu'Abu Muslim dont le grand rôle se voit fort mal récompensé. On finit par se débarrasser de celui-ci, on opprime ceux-là et dans les décennies qui suivent on en tue un grand nombre. Ces répressions contrastent vivement avec le règne de la justice et de la piété qu'on déclare instaurer, comme contrastent aussi le développement des sentiments religieux et la richesse, l'éclat, la pompe, la recherche éperdue des plaisirs, l'imitation de l'ancienne monarchie des Perses sassanides prise comme exemple par la cour.

Les grands bénéficiaires de cette révolution sont les Iraniens. On leur donne des gages en les plaçant à des postes de confiance, en mettant entre leurs mains les leviers de commande : on appelle les Barmakides aux fonctions de vizir, qu'ils en portent ou non le titre ; on transfère la capitale de Damas, ville sous influence hellénistique, en Mésopotamie, terre alors de culture iranienne. Bagdad y est fondée en 758 par al-Mansur (754-775) qui renoue par ailleurs avec la monarchie héréditaire en nommant de son vivant son fils al-Mahdi (775-785) comme successeur. Le rôle de la culture iranienne dans la formation de l'art et de la civilisation islamiques, légère à Damas, s'accroît. Le persan, détrôné par l'arabe, parvient à survivre, alors qu'en Syrie, en Iraq, en Égypte, le grec et le copte disparaissent à peu près complètement et qu'au Maghreb le berbère perd beaucoup de ses positions. Dès les IXe et Xe siècles, il fait son retour avec le premier poète qui l'utilise, Rudaki (v. 859-941), avec le premier prosateur, Bel'ami (mort en 974), et il triomphe avec le chef-d'œuvre du Chah-name de Firdusi, nommé le Homère de l'Iran, mais qui en serait plutôt le Dante, parce que, comme lui, il assure l'existence d'un idiome vernaculaire face à une langue officielle et sacrée.

Un empire démesuré
Cet empire s'étend des rives de l'Indus et du cœur de l'Asie centrale jusqu'aux Pyrénées, mais, déjà, l'Occident extrême échappe aux Abbassides. Le seul membre survivant de la famille omeyyade est allé s'y réfugier et, en 754, il est reconnu en Espagne. Prudent, il n'ose pas se déclarer indépendant, mais il l'est, même s'il attend 928 pour prendre, à Cordoue, le titre de calife. Pour Bagdad, il n'est pas question de poursuivre la conquête du monde, commencée depuis plus d'un siècle, et les seuls succès militaires sont, au lendemain de la « révolution abbasside », la victoire de Talas (751) qui élimine les Chinois de l'Asie centrale, la conquête de Malte (800), de la Sicile (à partir de 831) et la création en Provence du royaume maure de Fraxinetum (899-925). On est à bout de souffle. Les Arabes sont trop peu nombreux, trop riches, trop comblés pour avoir encore envie de se battre. On l'a déjà bien vu quand ils ont enrôlé des Berbères pour les campagnes d'Europe, et souvent, quand ils prennent les armes, c'est pour se révolter ou pour se déchirer entre eux. L'Empire a besoin d'être servi par des gens indifférents aux querelles tribales, par des soldats de vocation, devant tout à leurs chefs, en bref par des mercenaires. On en trouve chez les Noirs, pour un temps.

Les mamelouks, esclaves devenus maîtres
On trouve ces mercenaires surtout chez les Turcs dont la poussée d'est en ouest est arrêtée par la fondation du grand empire de l'islam. On en avait déjà recrutés. On les fait venir en masse. On les nomme Mamelouks, « esclaves blancs ». Ils deviennent vite les maîtres, maniant le glaive comme le pouvoir. Ils commandent en chef, gouvernent des villes, bientôt des provinces, et non des moindres ; ils deviennent vizirs, et les califes tremblent devant ceux qui devaient les protéger. Ne supportant plus guère de tutelles, ils assassinent dès 861 le calife al-Mutawakkil (947-861) et, par la suite, trois de ses quatre successeurs. On aimerait se débarrasser d'eux. C'est impossible. Ils sont plus indispensables que jamais. Les esclaves noirs qui travaillaient dans les plantations d'Irak se soulèvent (869-883) et cette révolte, connue comme celle des Zendj, prive l'empire de ses troupes africaines. Les Turcs restent seuls, ou à peu près, sous les drapeaux. On les voit en Arménie, en Haute Égypte, au Yémen… Quand ils ne sont pas en campagne, on les cantonne dans leurs quartiers ; on achète des filles turques pour qu'ils les épousent ; on leur interdit de se mêler à la population. Aussi, sous un islamisme souvent de surface, conservent-ils leur langue et leurs traditions mais, influents, ils introduisent maintes nouveautés. Je suis convaincu que c'est pour mettre obstacle à leurs innovations qu'on compose au IXe siècle les grands recueils des actes et dits du Prophète, les hadith, qui, avec le Coran, forment la « tradition », la sunna, le sunnisme. Ces mamelouks s'avéreront plus tard incapables de résister au déferlement des hordes seldjoukides, car, comme l'a bien remarqué le grand historien Djahiz (780-869), « ils font passer la cohésion du groupe avant l'appartenance à la communauté islamique ».

La fin de l'empire abbasside
Dans un empire aussi étendu, les gouverneurs jouissaient d'une relative autonomie et préparaient la voie à sa dislocation. Après les règnes glorieux d'al-Mansur (754-775) de Harun al-Rachid (819-833), d'al-Mamun (819-833), d'al-Mu'tasim (833-842), celui d'al-Mutawakkil (847-861) annonce le déclin. Premier symptôme : ce dernier souverain juge utile de donner un statut légal aux juifs et aux chrétiens qui garantit leur liberté et le libre exercice de leur culte, dont ils ne pouvaient jouir qu'au prix d'une humiliation permanente. Dès 788, les Idrissites sont reconnus par Bagdad au Maroc, et en 800 les Aghlabites, en Tunisie. En 868, un esclave turc de Samarra, Ibn Tulun, arrive à Fustat – Le Caire – comme gouverneur avec des pouvoirs limités mais il se les octroie tous. Pour la première fois depuis les Ptolémées, l'Égypte redevient indépendante. Elle le restera jusqu'en 905, date du retour des Abbassides.

Le grand empire pourtant touche à sa fin. Il a trop maltraité les chiites. Ceux-ci trouvent peut-être des forces dans la persécution ; du moins s'en vengent-ils. En 905, une grande dynastie chiite ismaélienne, celle des Fatimides, devient maîtresse de l'Ifriqiya, notre actuelle Tunisie, et en 969, fait la conquête de l'Égypte où ses princes se proclament califes. Tout l'Occident échappe définitivement aux Abbassides. En Orient, la situation n'est guère meilleure. En 874, la famille iranienne des Samanides étend sa domination sur toute la Transoxiane. Plus à l'ouest, celle des Bouyides, chiite, monte en puissance et occupe Bagdad en 945. Elle n'ose pas toucher au califat dont le prestige demeure immense, mais c'en est fait de lui. Quand les Turcs seldjoukides se lèveront, se prononceront pour le sunnisme et se déclareront « clients » du calife, puis, à leur tour, occuperont Bagdad, ils recevront du successeur de Mahomet, le titre de sultan c'est-à-dire la totalité du pouvoir politique. Le califat durera encore deux siècles. Il disparaîtra en 1258 sous les coups des Mongols qui mettront à mort le calife sans verser son sang, montrant par là, selon leur optique, le respect qu'ils lui portent. L'Égypte recueillera le califat défunt, mais pour rien, si ce n'est de permettre aux Ottomans d'en hériter quand viendra l'heure de leur domination.

Une œuvre juridique et religieuse, une véritable culture
Si l'Empire abbasside est éphémère, son œuvre ne l'est pas, bien au contraire. Les principes fondamentaux de la religion et du droit musulmans sont établis par quatre maîtres, les fondateurs des quatre écoles juridiques qui se partagent encore le monde musulman sunnite : le hanéfisme, le malikisme, le shafiisme, et le hanbalisme, qui reconnaissent comme autorités le Coran, les traditions du Prophète ou hadith, l'analogie ou qiyas et les lois adoptées par l'unanimité des docteurs ou idjma. En même temps le chiisme persécuté se transforme de parti politique en mouvement religieux et se divise en plusieurs branches : dès 765, les septimaniens ou ismaéliens se séparent du rameau commun, nommé depuis 834, duodécimain ou imamite. À côté de leur œuvre religieuse et juridique, les Abbassides créent, conjointement avec le califat de Cordoue, la culture musulmane et lui donnent une impulsion qui lui permet de survivre à tous les échecs politiques, de durer jusqu'au seuil des temps modernes et porte au zénith la réputation des Arabes.

Peut-on nonobstant parler de civilisation arabe ? Ce qui se crée en quelques centaines d'années est une synthèse admirable de tout ce qu'a produit l'antiquité et de tout ce qui est emprunté à l'Inde et à la Chine. À titre d'exemple, le concept de la madrasa, centre d'enseignement et de recherche si spécifique de l'islam classique, vient du bouddhisme ; le papier, la boussole et la soie sont empruntés à la Chine… Si l'on a pu dire que la science arabe fut l'entreprise scientifique menée à bien par l'islam médiéval, on pourrait le dire de toute sa pensée, de sa culture et de son mode de vie.

De rares vestiges archéologiques
Il ne resterait guère de vestiges archéologiques des Abbassides au sens étroit du terme, ce qui exclut les oeuvres, si grandioses parfois, qui relèvent de leurs vassaux directs ou indirects, celles des Samanides comme le tombeau d'Isma'il à Boukhara ; des Tulunides avec la mosquée d'Ibn Tulun au Caire ; des Aghlabides avec la Grande mosquée de Kairouan, si nous n'avions pas Samarra. Cette ville fut fondée en 838 pour devenir capitale à la place de Bagdad, et abandonnée en 892. Étendue sur plus de trente kilomètres au bord du Tigre, elle abrita plus d'un million d'habitants et ne compta pas moins, dit-on, de dix-huit palais. Il subsiste, pour l'essentiel, les vestiges de deux d'entre eux, un mausolée, le premier à être érigé en pays musulman, et la mosquée d'al-Mutawakkil, la plus vaste jamais construite : Son minaret hélicoïdal, un chef-d'œuvre, est manifestement inspiré par la « Tour de Babel », les ziggurats mésopotamiennes. On a prétendu que cet exil eut pour cause la présence remuante de la garde turque que la population de Bagdad ne supportait plus ; on pense plutôt maintenant qu'il fut provoqué par l'adhésion massive de celle-ci au mu'tazilisme, une philosophie qui voulait réconcilier la foi et la raison, prônait la liberté humaine contre le fatalisme, avançait que le Coran n'était pas éternel comme Dieu, mais créé au moment de sa révélation. Le site fut fouillé à partir de 1911. Il a livré, outre des objets somptueux, un décor de marbre et de stuc, sculpté avec une vigueur qui n'annonce en rien l'arabesque, et une série de peintures figuratives, aussi intéressantes que belles. Tous ces trésors ont malheureusement été en grande partie victimes des deux guerres mondiales, de la seconde surtout.

La Baït al-Hikma, la Maison de la science

L'œuvre scientifique de l'islam avait commencé à la fin des Omeyyades. Elle fut poursuivie par les Abbassides et reçut une impulsion décisive quand fut fondée à Bagdad, vers 800, la Baït al-Hikma, « la Maison de la science », qui centralisa les recherches jusqu'alors dispersées. Déjà, avant son ouverture, le premier hôpital avait été construit à Bagdad en 765 – il y en aura trente-quatre aux alentours de l'an 900 – et l'école nestorienne de Djundidjapur, dans le sud-ouest de l'Iran, avait influencé la toute jeune médecine arabe. Fait d'une importance insigne pour la divulgation des connaissances, le papier avait été emprunté aux Chinois, en 751 peut-être ou un peu plus tard et, bien que Samarkand voulut en acquérir le monopole, une papeterie avait été ouverte à Bagdad dès 794.

La première tâche de la Maison de la science fut la traduction systématique des textes anciens, commencée sous les Omeyyades. C'est grâce à ces traductions que maints ouvrages ont été connus en Europe, voire qu'ils ont été sauvés de l'oubli. C'est grâce à elles que naquit, très tôt, la prose arabe, avec l'excellente version par al-Muqaffa (vers 721-757) des fables de l'Indien Bidpay qui seront si abondamment illustrées par les miniaturistes et chemineront jusqu'à notre La Fontaine. Alors seulement commença le travail créatif. Entre cette fin du VIIIe siècle et le début du Xe siècle, les fondements de tout ce qui assurera la suprématie scientifique et culturelle des musulmans sont posés, tandis que s'affirme cette tendance très remarquable de l'esprit à l'encyclopédisme : ne pas demeurer enfermé dans sa spécialité, mais s'intéresser à tout. Les plus célèbres représentants en seront Mas'udi (mort en 957), puis Biruni, le plus grand savant de l'islam (973-1050). Certes quelques maîtres seront avant tout médecins, comme al-Razi – Rhazes – (868-vers 925), le génial précurseur d'Ibn Sina, notre Avicenne (vers 980-1037), ou astrologues comme al-Farghani (mort après 861), Abu Mas'har (mort en 886), al-Battani (mort en 929) dont l'Europe, en les étudiant, latinisera les noms en Albatenius, Alfraganus, …

Al-Khwarizmi mort aux environs de 846, est considéré comme le fondateur de l'algèbre, science que nous nommons par le premier mot de son livre al-Jabr wal-Muqabala, où le premier terme al-Jabr, « restauration », désigne l'opération de se débarrasser des termes négatifs apparaissant dans l'un des membres de l'équation et le second terme al-Muqabala, « opposition », est l'opération de réduction des termes de même degré.

Le fantastique essor des mathématiques, et dans une moindre mesure celui non moindre de l'astronomie et de l'astrologie – les deux étant naturellement liées – sont rendus possibles par l'adoption des chiffres indiens, dits arabes, plus maniables que les romains pour les opérations, la découverte du zéro et des nombres négatifs. Les études philosophiques ont déjà leurs maîtres avec le pur Arabe qu'est al-Kindi (mort vers 879) et le Turc al-Farabi (mort vers 950), l'histoire avec Tabari (835-923), la géographie avec Ibn Hauqal (mort en 977). Il faudrait mentionner les zoologues, les botanistes, les physiciens, les chimistes, pour ne pas parler des sciences appliquées à la navigation, à l'irrigation et à l'agriculture – moulins à eau et à vent –, au tissage, au cuir, à la verrerie, à la céramique, aux métaux.

Notre vocabulaire plus que les œuvres, difficiles à aborder et naturellement dépassées aujourd'hui, permet de rendre compte de l'influence qu'exerça sur l'Occident la culture arabe abbasside, mais il faudrait, pour en mesurer l'ampleur, composer ici un petit lexique. Il est, hélas ! insuffisant de donner quelques exemples. Nos mots « chimie » et « alchimie » ne sont que des doublets de l'arabe al-kimya, comme le sont « divan » et « douane », de diwan « bureau », ou encore « alambic » de l'arabe al-inbiq, « alcali », de al-qali, « chiffre » de l'arabe zifr, « zéro »…

Les Abbassides, un jalon important pour l'islam
Certes quand, au milieu du Xe siècle, les Abbassides perdent tout pouvoir politique, la civilisation de l'islam classique n'a pas encore atteint son apogée et bien des choses demeurent à faire, bien des grands hommes ne sont pas nés, bien des terres n'ont pas encore été touchées par la religion musulmane. La plupart des monuments que nous admirons n'existent pas encore et les Mille et Une nuits, si elles sont en gestation, ne sont pas encore rédigées. Mais les grandes lignes du projet islamique sont tracées. Tout est en place. L'élan a été donné. Ce sera l'œuvre des six ou sept siècles pendant lesquels l'islam fera encore montre de génie créateur de mener l'entreprise à son terme.


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