Publié le 31.10.2024 dans le Quotidien l’Expression
Une action armée, une révolution qui servira d'exemple aux peuples épris de liberté.
L'Algérie célèbre, aujourd'hui, le 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale et rend hommage aux architectes, figures emblématiques de la Révolution, ceux qui ont, notamment décidé de faire parler les armes pour briser les chaînes d'une colonisation française, sauvage, barbare qui aura duré plus de 130 années. Ils étaient neuf...
Ben M'hidi le Seigneur
Il a affronté l´ennemi et la mort le sourire aux lèvres. Il a impressionné ses bourreaux, par sa bravoure. Il est quasiment impossible d´aborder la révolution algérienne sans évoquer ces traits de caractère qui distinguait Larbi Ben M'hidi.
Né en 1923 à Aïn M'lila, cadet d'une famille de trois filles et deux garçons, il obtient son certificat d'études primaires à Batna avant d'entamer des études secondaires à Biskra.
En 1939, il s'engage dans les rangs des Scouts musulmans algériens. Ben M'hidi travaille ensuite comme comptable au service du Génie civil de Biskra pendant quelques mois, puis s'installe à Constantine et devient un militant très actif du PPA,(Parti du peuple algérien). Il est arrêté après les massacres du 8 mai 1945. Il adhère par la suite au MTLD et devient cadre de l'OS, l'organisation spéciale. Lors de son démantèlement en1950, il est de nouveau recherché et condamné par défaut à dix ans de prison pour «menées subversives et activité illégale».
En avril 1954, il fait partie des neuf membres fondateurs du CRUA qui le transforment le 10 octobre 1954 en FLN et décident de la date du 1er Novembre 1954 comme date du déclenchement de la lutte armée pour l'indépendance. Lors de la réunion des «22», tenue le 24 juin 1954 au domicile de Elias Derriche à El Madania à Alger, on lui confie le commandement de la Wilaya V historique (Oranie) qu'il cédera à son lieutenant Abdelhafid Boussouf pour prendre la tête de la Zone autonome d'Alger créée à l'issue du congrès de la Soummam. Il sera arrêté le 23 février 1957 par les parachutistes. Il sera assassiné dans la nuit du 3 au 4 mars 1957 dans une ferme désaffectée de la Mitidja. Les yeux bandés de force, ses bourreaux ont refusé d'affronter son regard et ont accompli leur sale besogne. La Mitidja, triste linceul de son âme suppliciée, a accueilli et enveloppé son silence, le silence d'un des meilleurs fils de cette terre d'Algérie.
Krim Belkacem, le Lion des djebels
Son nom demeurera étroitement lié aux négociations d'Évian. Il apposera sa signature au bas du parchemin des accords qui en découleront. Ils mettront fin à plus de sept ans d'une guerre féroce, d'une répression sauvage, que le peuple algérien souffrira dans sa chair. Ils signeront la fin du mythe de l'Algérie française, d'un système colonial barbare qui a réduit l'Algérien au rang d'indigène durant plus d'un siècle.
Né à Draâ El Mizan un 15 décembre 1922, il fréquenta l'école Sarrouy à Alger où il décrocha son certificat d'études primaires. Une performance pour un musulman, à l'époque. Il est animé très tôt d'idées révolutionnaires. Dès 1945, il adhère au Parti du peuple algérien, le PPA. En 1947, il est convaincu que seule la révolution, la lutte armée peut mener à la liberté. Dès lors, il prendra le maquis où il organise et forme des groupes militaires. Il sera en avance de sept années sur le 1er Novembre 1954. Il dominera le FLN-ALN en 1958-1959 en tant que ministre des Forces armées. Il sera à la tête du ministère des Affaires étrangères et de celui de l'Intérieur au sein du Gpra, (le Gouvernement provisoire de la République algérienne) entre 1960 et 1961. Il aura incarné à lui seul toutes les fièvres et les soubresauts qui auront jalonné le Mouvement de Libération nationale, et particulièrement l´une de ses étapes les plus cruciales, la fin du PPA-Mtld et la chute de son chef historique, Messali Hadj. Héros de la Guerre de Libération nationale. Krim Belkacem, symbolise à plus d'un titre, l´un des plus fabuleux combats menés par un révolutionnaire algérien contre le colonialisme français et l'impérialisme, pour la liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes...
Ben Boulaïd le magnifique
22 mars 1956: Mostefa Ben Boulaïd tombe au champ d'honneur. Moins de deux ans après le déclenchement de la révolution. Une cause à laquelle il s'est donné corps et âme.
Né le 5 février 1917 à Arris dans la wilaya de Batna, il fait étalage de qualités prodigieuses de rassembleur. Il a inlassablement oeuvré à régler les conflits entre les aârouch dans les Aurès bien avant de contribuer à unir les rangs des moudjahidine en prévision du déclenchement de la révolution du 1er Novembre 1954. Ce héros de la révolution a sacrifié sa petite famille (père de sept enfants) pour sa patrie et dépensé son argent pour la cause de son pays. Son parcours, ses principes, sa droiture, sa personnalité et sa bravoure exceptionnelles sont autant de qualités qui l'ont élevé au rang de révolutionnaire d'exception. Sa vie et ses biens ont été dédiés à l'Algérie, au point de reléguer sa famille, ses enfants au second plan. Ce qui fait de lui un être magnifique, un guide rare et précieux.
Chef de guerre organisateur hors pair. Il militera dans les rangs du PPA, (Parti du peuple algérien), puis rejoindra le MTLD, (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), après la dissolution de ce dernier, entre 1945 et 1954. Il jouera un rôle prépondérant au sein de l'OS, Organisation spéciale, branche armée clandestine du MTLD fondée en février 1947 qui sera démantelée par la police française vers la fin mars 1950. Il y mènera une intense activité de formation politique et militaire des jeunes. Il se procurera des armes en les achetant avec ses propres deniers et participera à l'hébergement des militants pourchassés par les autorités. Il supervisera personnellement la distribution des armes qui leur sont destinées.
Il est un des membres fondateurs du CRUA, (Comité révolutionnaire d'unité et d'action) créé en mars 1954 aux côtés de Mohamed Boudiaf, une autre figure emblématique de la révolution, assassinée le 29 juin 1992. Il présidera la fameuse «réunion des 22» qui se tiendra le 25 juin dans une villa du Clos Salembier, rebaptisé El Madania. Les «22» se prononceront «pour la révolution illimitée jusqu'à l'indépendance totale». Il demeurera une des figures les plus attachantes de la guerre de Libération nationale.
Didouche Mourad l'intrépide
«Si nous venons à mourir, défendez notre mémoire.» C'est le précieux message posthume laissé en héritage par Didouche Mourad. Le moment est venu de s'en souvenir et de le perpétuer. L'Algérie célèbre, aujourd'hui le 69e anniversaire de son indépendance. Une indépendance pour laquelle Didouche Mourad a fait don de sa vie. Il tombera au champ d'honneur, les armes à la main, le 18 janvier 1955. La révolution n'avait pas encore trois mois. Didouche avait à peine 27 ans. Issu d'une famille kabyle du village Iveskriyen dans la wilaya de Tizi Ouzou, Il est né le 13 juillet 1927 à Alger, dans le quartier d'El Mouradia (ex-La Redoute). Il y fera ses études primaires et le cycle moyen, puis entra au lycée technique du Ruisseau, à Alger. Il travaillera ensuite comme cheminot à la gare d'Alger et milite à la CGT; il est nommé responsable des quartiers de la Redoute, de Clos Salembier, (El Madania actuellement) et de Birmandreïs rebaptisé Bir Mourad Raïs. En 1947, il organise les élections municipales dans son secteur et se rend également en Oranie afin d'organiser la campagne pour les élections à l'Assemblée algérienne. Il sera membre des «22» du CRUA (le Comité révolutionnaire d'unité et d'action) fondé le 23 mars 1954.
Didouche Mourad fait partie du premier «Conseil de la révolution», composé de six membres dont cinq (Larbi Ben M'hidi, Mostefa Ben Boulaïd, Rabah Bitat et Krim Belkacem) sont responsables d'une zone, excepté Mohamed Boudiaf. Il est désigné à la tête de la zone 2 (Constantinois «Wilaya II historique» à partir du congrès de la Soummam en 1956). Il est l'un des rédacteurs de la Déclaration du 1er Novembre 1954, diffusée dans la nuit du 31 octobre au 1er Novembre. Il mourra les armes à la main le 18 janvier 1955 durant la bataille du douar Souadek, à Comdé-Smendou, près de Constantine. Il est le premier chef historique, responsable de wilaya, à tomber au combat.
Rabah Bitat, l'homme d'État
Vice-président dans le premier gouvernement d'Ahmed Ben Bella, premier président de la République le 27 septembre 1962, il en démissionnera en novembre 1963. Il sera nommé ministre d'État sans portefeuille le 10 juillet 1965 dans celui du colonel Houari Boumediene. Il sera nommé ministre des Transports le 21 juillet 1970. Poste qu'il occupe jusqu'au 5 mars 1977. Avant de devenir président de l'Assemblée populaire nationale. Second personnage de l'État, aussi, il assurera l'intérim de la présidence de la République durant les 45 jours prévus par la Constitution pour organiser une nouvelle élection présidentielle, à la mort du président Boumediene. Il est réélu président de l'Assemblée nationale en 1982, 1987 et 1989. Né le 19 décembre 1925 à Aïn Kerma (Wilaya de Constantine). Il adhère jeune au Parti du peuple algérien (PPA) puis au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD).
Il fera partie de l'Organisation spéciale (OS). À la suite de l'attaque de la poste d'Oran, il est condamné par contumace à dix ans de prison.
Il répond favorablement au projet de Mohamed Boudiaf et Mourad Didouche de créer un parti vraiment révolutionnaire. En août 1954 après la réunion des «22», il deviendra un des six membres du CRUA avant qu'il ne devienne FLN en octobre de la même année. Il fera encore partie du conseil porté à neuf membres après l'entrée des trois délégués au Caire (Ait Ahmed, Ben Bella et Khider). Il fut arrêté par les autorités coloniales et condamné à la prison à vie. Il sera libéré après le cessez-le-feu en mars 1962. Il décèdera le 10 avril 2000 à Paris.
Mohamed Boudiaf, l'espoir assassiné
Le 1er Novembre est une date qui vient rappeler le dur combat et le long chemin qui ont conduit l'Algérie à l'indépendance. Un sillon tracé par une poignée d'hommes et de femmes qui sont parvenus à changer le cours de l'Histoire avec comme seules «munitions», le courage et la foi. La foi en la justesse de leur combat. Avec au bout de cette «aventure romantique», la défaite d'une des armées les plus puissantes de la planète. Mohamed Boudiaf, révolutionnaire au long cours, l'incarne à plus d'un titre. Il naît le 23 juin 1919 à M'sila. Il adhère au PPA juste après les massacres de Sétif en mai 1945, puis participe à la création de l'OS. À son démantèlement en 1950 par la police coloniale, il est jugé par contumace. Deux ans plus tard il rejoint la France où il poursuit son activité révolutionnaire. Il rentre au pays en 1954 où il crée, avec d'autres compagnons qui deviendront les «chefs historiques du FLN», le Comité révolutionnaire d'unité et d'action (Crua), lors de la réunion du Clos-Salembier, dont il sera élu Président avec comme objectif la lutte armée et l'indépendance. Il sera coordonnateur général, du «groupe des 22», qui organise la préparation de la lutte armée qui s'annonçait imminente. Il devient membre du Conseil national de la révolution algérienne (CNRA). Le 22 octobre 1956, il est arrêté, avec d'autres chefs du FLN, à la suite du détournement de l'avion civil marocain qui le menait vers la Tunisie. Il dirige alors depuis sa prison la Fédération de France du FLN et est nommé en 1958 ministre d'État du Gouvernement provisoire de la révolution algérienne (GPRA), à sa création, puis vice-Président en 1961. Il sera libéré le 18 mars 1962 après les accords d'Évian. Exilé au Maroc, Mohamed Boudiaf répondra le 16 janvier 1992 à l'appel qui lui sera lancé pour devenir le président du Haut Comité d'État pour diriger le pays après l'interruption du processus électoral, élections législatives et la démission du président défunt Chadli Bendjedid. Il présidera aux destinées de l'Algérie durant moins de 6 mois seulement. Il sera assassiné le 29 juin 1992, au cours d'une conférence des cadres, à Annaba...
Aït Ahmed, l'Indomptable
Si l'Afrique du Sud avait tenu son icône à travers Nelson Mandela, l'Amérique latine son baroudeur par le biais de Che Guevara, en la personne d'Aït Ahmed, l'Algérie aurait enfanté les deux à la fois. Indomptable, il aura consacré toute sa vie à promouvoir les droits de l'homme et la démocratie en Algérie, après avoir voué sa jeunesse à sa libération. Encore lycéen, il adhère au Parti du peuple algérien (PPA) à l'âge de seize ans. À la tête de l'Organisation Spéciale, il met en place les structures (militaire et politique) pour mener, de façon efficace, la guerre de Libération nationale. Il s'installe au Caire au mois de mai 1952 après le braquage de la Poste d'Oran. Il sera à l'origine d'une diplomatie éclatante. La délégation qu'il mènera y siégera comme membre à part entière lors de la Conférence de Bandung, qui a regroupé 29 pays asiatiques en avril 1955. Les pays afro-asiatiques harcèleront par des offensives diplomatiques incessantes la France et la contraindront à justifier sa politique devant l'Assemblée générale des Nations unies en 1956, puis en 1957. Aït Ahmed entreprendra ensuite une tournée diplomatique en ouvrant, en avril 1956, le bureau de la délégation du FLN à New York dans son appartement du 150 East à la 56e rue. Il sera secondé par M'hamed Yazid. Une autre figure remarquable de la diplomatie algérienne qui sera un des négociateurs phare des «Accords d'Évian» signés le 18 mars 1962 par l'inoubliable Krim Belkacem qui conduira la délégation algérienne.
La diplomatie algérienne fera une entrée tonitruante dans le concert des nations, après l'accès du pays à son indépendance. L'Algérie a été, depuis, de tous les combats pour la paix, le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Elle a fait de la non-ingérence et de la solution politique des conflits des principes qu'Aït Ahmed a fait siens. Homme politique infatigable, intellectuel respecté, il aura été parmi les premiers à avoir défendu la cause de son pays à travers le monde. Il fera partie des neuf dirigeants du FLN historique dont il sera le fer de lance de la diplomatie durant toutes les années de lutte pour l'indépendance. Hocine Aït Ahmed démissionnera du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) et de tous les organes du nouveau pouvoir, au lendemain de l'indépendance lors de la crise dite de l'été 1962, mais il gardera son mandat de député à l'Assemblée nationale constituante, où il mène un travail acharné pour le pluralisme et la démocratie.
Une mission impossible qui le mènera à créer le Front des forces socialistes, en septembre 1963, pour en faire le porte-drapeau de l'opposition au système avec comme objectif l'instauration d'une Assemblée nationale constituante qui conduirait à l'avènement d'une IIe République. Né le 20 août 1926 à Aït Yahia (Aïn El-Hammam), dans la wilaya de Tizi-Ouzou, il nous a quittés le 23 décembre 2015, après 70 années d'un combat ininterrompu pour les libertés. Il repose pour l'éternité dans son village natal, après avoir fait une unanimité sans précédent au sein de son peuple. Seul hommage qu'il a sans doute espéré.
Ben Bella, le Baroudeur
Premier président de la République de l'Algérie indépendante, son parcours de combattant au long cours foisonne de «hauts faits d'armes» et d'une lutte farouche pour l'indépendance du pays. En 1944, il participe à la bataille de Monte Cassino au sein du corps expéditionnaire français en Italie, commandé par le général Juin, puis à la libération de la France en 1945. Promu adjudant, il est cité quatre fois, dont deux fois à l'ordre de l'Armée, et décoré de la médaille militaire par le général De Gaulle en avril 1944, en Italie. Les massacres du 8 Mai 1945 seront déterminants dans son engagement politique. Il adhère au Parti du peuple algérien (PPA) et au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD).
Il est ensuite élu conseiller municipal de sa ville en 1947, puis membre de l'Organisation Spéciale (OS), fondée officiellement le 15 février 1947, qui était le bras armé clandestin du MTLD, dirigée par Hocine Aït Ahmed. En mai 1950, il est arrêté à Alger; jugé coupable, il est condamné à sept ans de prison. Il s'évade en 1952 et se réfugie au Caire auprès de Hocine Aït Ahmed et de Mohamed Khider avec qui il formera plus tard la délégation extérieure du Front de libération nationale (FLN). Il est arrêté une deuxième fois le 22 octobre 1956 lorsque l'avion civil marocain qui le conduisait du Maroc à la Tunisie en compagnie de Mohamed Boudiaf, Aït Ahmed, Khider et Mostefa Lacheraf a été détourné par les forces armées de la France coloniale. La capture des chefs de la délégation extérieure du FLN n'influera pas pour autant sur l'histoire. L'Algérie poursuivra son chemin vers l'indépendance. Ben Bella et ses compagnons seront libérés en 1962. Il rentre à Alger et s'installe à la Villa Joly. L'Assemblée nationale constituante l'investit le 27 septembre 1962, par 159 voix sur 179 votants. Il devient ainsi le président du Conseil. Il est élu en septembre 1963 président de la République algérienne. Il est renversé le 19 juin 1965, emprisonné jusqu'en juillet 1979, puis assigné à résidence jusqu'à sa libération en octobre 1980. Durant cette période, il épouse Zohra Sellami, le couple adopte par la suite deux filles et un garçon en situation de handicap. Zohra Sellami décédera le 23 mars 2010 à Paris à l'âge de 67 ans. Gracié par le président Chadli Bendjedid, il s'exile en Suisse, à partir de l'année 1981. Après son retour à Alger le 27 septembre 1990, il se retire de la vie politique et se consacre à des dossiers internationaux tels que la Palestine et l'Irak et rejoint les altermondialistes pour lutter contre «la mondialisation capitaliste». En 2007, il est nommé président du groupe des Sages de l'Union africaine. Par la suite, il devient membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009. Né le 25 décembre 1916 à Maghnia, près de Tlemcen, il décédera le 11 avril 2012 à Alger.
Khider, le militant au long cours
Son parcours révolutionnaire commence très tôt. Il adhère à l'Étoile nord-africaine (ENA) en 1934. Le 2 août 1936, il milite au sein du Parti du peuple algérien (PPA). En 1937, il est élu permanent du PPA en qualité de secrétaire du bureau d'Alger et trésorier de la section Alger marine. Le PPA dissous durant la Seconde Guerre mondiale, ses membres sont traqués et, le 28 mars 1941, Mohamed Khider est arrêté pour atteinte à la sécurité de l'État et sera emprisonné jusqu'en 1944. Libéré, il est à nouveau arrêté en 1945 après le massacre de Sétif du 8 mai 1945. Libéré en 1946, il est l'un des artisans de la transformation du parti du PPA, qui se divise en deux partis: l'un légal, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), l'autre secret, l'Organisation Spéciale (OS). En 1946, il est élu sur la liste du MTLD député d'Alger à l'Assemblée nationale française. Il est nommé membre de la Commission des pensions et le 30 janvier 1948 de la Commission de la famille, de la population, de la santé publique et de la Commission de la presse. C'est durant cette même année qu'il assistera au Comité central de Zeddine (une commune de la wilaya d'Aïn Defla) qui donnera alors priorité à la lutte armée par la création de l'OS (Organisation Spéciale).
En avril 1949, il est impliqué dans l'attaque de la Poste d'Oran préparée par l'OS et fait alors l'objet d'une demande de levée d'immunité parlementaire. Entre 1955 et 1956, Khider se rend dans plusieurs pays européens pour plaider la cause algérienne et rencontrer un envoyé de Guy Mollet. Il se rend également, en juillet 1956, en Libye pour y obtenir un soutien. Le 20 août 1956, lors du Congrès de la Soummam, la direction politique du FLN est confiée au Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), composé de 34 membres, dont Khider. Le 22 octobre 1956, l'avion qui transporte les dirigeants du FLN (Ben Bella, Mohamed Boudiaf, Hocine Aït Ahmed, Mostefa Lacheraf et lui-même) de Rabat à Tunis est détourné sur Alger où ils sont mis en état d'arrestation puis emprisonnés, notamment sur l'île d'Aix. En septembre 1958, Khider et ses compagnons sont nommés ministres d'État du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne). Libéré en1962, il s'exile en Suisse en 1963. Né le 13 mars 1912 à Alger, d'une famille modeste de Biskra, il est le beau-frère de Hocine Aït Ahmed. Il sera assassiné le 3 janvier 1967 à Madrid, en Espagne.
Mohamed TOUATI
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 02/11/2024
Posté par : rachids