Composée de deux grands quartiers populaires de La Montagne et de Diar El Affia, la commune de Bourouba a vu sa population croître en raison de l'exode rural pour atteindre 79 000 habitants, selon le recensement de 2007.
D'abord, l'absence lancinante de moyens de transport collectif, ensuite les citoyens sont à la merci des clandestins. Les déplacements deviennent difficilement supportables. « Si ce n'est pas la scolarisation ou les soins, on ne pense guère à circuler dans la ville désenclavée », se désole un citoyen. Cela est aussi épouvantable que le désastre de l'habitat précaire, devenu un phénomène déplorable dont souffrent 1232 famille habitant 4 sites. Ces derniers ont été récemment alimentés en courant électrique. « Une façon de stabiliser les occupants en attendant leur éminente évacuation, selon les assurances des autorités de Dar El-Beïda », déclare M. Djidjaâ, élu de l'APC, chargé du social, dont le service est exigu, ne pouvant absorber que difficilement les dossiers des retraités, du filet social et de milliers de demandes de logement social. « En attendant l'achèvement du nouveau siège de l'APC », relève l'élu qui sollicite la wilaya d'Alger pour leur accorder les moyens financiers nécessaires. Les citoyens se plaignent énormément de la crise de logement. Un citoyen s'est vu contraint d'ériger un bidonville face au terrain en cours de viabilisation en jardin, l'unique du genre sur le territoire de la commune. Chargé d'une famille composée de 5 membres, il a brandi deux drapeaux sur le toit comme pour dire que « je suis sinistré ».En effet, les 90 logements sociaux, dont la liste des bénéficiaires a été affichée en décembre dernier, ne sont pas encore habités. Ni les arrêtés d'attribution ni les clés ne sont encore octroyés à leurs titulaires. Cette situation a été à l'origine d'inquiétudes exprimées par les bénéficiaires. Ils sont arrivés même à en douter, « ce qui hante les esprits des élus locaux », reconnaît amèrement le responsable du social. Durant toute la période écoulée, nous avions eu du mal à les convaincre qu'après les élections du 9 avril, on aura un autre chemin à emprunter. Mais, à en croire les propos de responsables concernés, « on nous fait part que les recours ont été traités et le règlement de la situation se fera incessamment », souligne M. Saït, responsable de l'administration à l'APC. Il est question de la deuxième tranche du projet de 150 logements, dont 60 logements ont été déjà distribués. Le projet de 150 logements participatifs a traîné plus de 10 ans en raison du manque d'assiettes foncières. Ce n'est que difficilement que l'APC s'est procurée des parcelles pour construire 50 maisons à Baba Hassen.Le fait que les terrains existant sur le territoire communal sont domaniaux a été la cause de non- réalisation de multiples infrastructures socio-économiques. Pire, le marché couvert se trouve à ce jour fermé et celui de La Montagne est partiellement occupé par les vendeurs de vêtements, tandis que les marchands de légumes et fruits étalent leurs produits sur le pavé du boulevard principal. En plus de l'insalubrité des lieux publics et de la pagaille régnant dans les quartiers populaires, l'insécurité s'est installée. Les voleurs sont partout présents et les agressions physiques se perpétuent dans des épiceries d'alimentation générale et dans les sales « gargotes ».Commune sous perfusionL'enveloppe financière allouée au développement de la commune de Bourouba est insuffisante. A peine 165 milliards de centimes à titre des aides de l'Etat, affirme-t-on. Mais elle ne saura servir à grand-chose vu les difficultés dans lesquelles se trouvent les habitants de cette commune enclavées et dont la réputation « sulfureuse » a dépassé les frontières nationales. L'informel est partout présent et les habitants s'y approvisionnent sans grand souci. L'environnement est difficile et l'insalubrité des lieux publics et la pagaille régnent dans les quartiers populaires.
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Posté Le : 22/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : E. Yazid
Source : www.elwatan.com