Algérie

Les 4 samedis



La semaine a été pénible. Gaïd Salah a encore eu un discours à partir de l'Académie interarmes de Cherchell. Les Algériens les plus inspirés, les plus drôles et surtout les plus cyniques appellent ça « le mardi gras ». La finesse est un peu facile mais elle tombe tellement bien que beaucoup ne boudent pas leur bonheur de la répéter à chaque fois qu'ils en ont l'opportunité. Pour le reste, il n'y a rien de nouveau. Il y a même du radotage qui n'inspire pas vraiment de lendemains qui chantent. Comme cet « accompagnement » du soulèvement populaire mille fois servi et tous les jours démenti. Il n'y a qu'à voir la logistique déployée pour quadriller Alger vendredi matin, comment on procédait, dès les premières heures, à des arrestations de « dissuasion » et le ton général annoncé avant chaque manifestation pour donner aux mots leur vrai sens.La semaine a été pénible, les nouveaux - appelons- les ainsi par commodité de langage - courtisans se montrent de plus en plus clairs et à des endroits arrogants quand ils ne sont pas menaçants. Qu'ils se déclinent en « partis politiques », en « associations », en « citoyens » ou en « experts », ils squattent l'espace médiatique public et parapublic pour dire aux Algériens qu'il n'y a pas d'autre issue à? leur Hirak que de rentrer à la maison, leurs revendications étant entre de bonnes mains. La palme revient à ce sombre universitaire qui a poussé la chose jusqu'au bout : « Montrez-moi une seule revendication qui n'a pas été satisfaite » ! Après ça, on n'a plus envie de commenter.
La semaine aurait pu être agréable. Eh oui, les Algériens sont toujours des fous de foot et ils aiment leur sélection nationale par-dessus tout. La campagne des Verts a commencé par un match où ils ont gagné sans convaincre. Le deuxième, contre plus fort mais surtout gagné avec panache et c'est plutôt rassurant pour la suite de la compétition. Ce n'est pas sûr que les Algériens aient tourné le dos au foot et à l'EN. Ce qui est sûr, c'est que rien ne les détournera de l'essentiel.
La semaine a été tragique. Les terroristes ont encore frappé au c?ur de Tunis dans un double attentat-suicide qui a fait son lot de morts et de blessés. Terrible, pour ce pays en convalescence qui se relève lentement mais sûrement d'une longue et douloureuse période de totalitarisme, de règne sans partage et de vol caractérisé de ses biens, organisé autour de l'ancien régime. Daesh sait où frapper. Une démocratie naissante, une option résolue pour la modernité et une économie dynamique en dépit de ses faibles moyens naturels. Elle se relèvera, c'est certain.
S. L.


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