Les dirigeants de l'Union européenne (UE), réunis à Bruxelles, devront prendre leur décision sur la révision du Traité de Lisbonne en décembre prochain, lors de leur sommet, avec l'option d'un changement « limité » afin de permettre à la zone euro de mieux résister aux crises financières à l'avenir.
Tirant les leçons de la dernière crise financière mondiale et notamment à travers le cas de la Grèce, mauvais élève de la communauté, les dirigeants européens se fixent une échéance d'ici 2013 pour boucler les modifications apportées au Traité, indique la présidence européenne assurée par le belge Herman Van  Rompuy.
La révision du Traité de Lisbonne a été obtenue après de «durs» tractations. L'objectif principal est la création d'un filet de sécurité permanent pour les pays de l'Union monétaire qui seraient en grande difficulté, comme la Grèce au printemps, avec le souci de rassurer les marchés. Ce mécanisme remplacera le Fonds de soutien, créé en juin pour seulement trois ans, soit jusqu'à mi-2013 et doté de garanties des Etats de 440 milliards d'euros.
L'UE devra se pencher sur les contributions de chacun à ce fonds ainsi que «le rôle du secteur privé» dans ce dispositif. Les banques et fonds d'investissement qui prêtent de l'argent aux Etats en difficulté en achetant leurs obligations, contre des taux d'intérêt très élevés, devront sans doute eux aussi mettre au pot dans le cadre de ce Fonds de soutien. Enfin, le «rôle du FMI», qui interviendrait sous forme de prêts, sera également examiné. En contrepartie, les pays qui feront appel à ce filet de sécurité devront remplir des critères «très stricts» pour les inciter à ne plus prendre de risques.
éviter à tout prix les référendums
Les Etats ne sont pas totalement favorable à cette révision du Traité de Lisbonne qui nécessite l'approbation des 27 pays. Ce texte avait difficilement été ratifié, en 2008, par l'Irlande et la République tchèque, et mis en place depuis moins d'un an. D'ailleurs, les dirigeants européens espèrent que par son caractère très limité, le nouveau texte évitera de passer par des référendums dans les Etats de l'UE. Â
Il est prévu également d'imposer de nouvelles sanctions contre les pays trop laxistes, qui s'appliqueront plus tôt et plus durement, même lorsque la limite européenne de déficit annuel de 3% du PIB n'est pas encore atteinte. Dans ce sens, l'Allemagne propose des «sanctions politiques» rejettées par la majorité des pays. Mais, la question d'une éventuelle suspension de droit de vote sera examinée ultérieurement.
Désormais, les grands choix nationaux de politique économique seront surveillés de beaucoup plus près par Bruxelles, pour pouvoir tirer la sonnette d'alarme très en amont. Et les gouvernements pourront àªtre punis non seulement si leurs déficits dérapent, mais aussi si le niveau de leur dette ne baisse pas assez vite.   Â
élargir les critères d'exclusion de la zone euro
Pour rappel, l'article 50 du traité de Lisbonne stipule qu'un État peut àªtre amené à quitter l'Union européenne en cas d'atteinte aux principes démocratiques européens. L'Allemagne souhaite l'élargir au dérapage économique, ce qui signifie qu'un État qui ne respecterait pas la discipline budgétaire pourrait àªtre mis à la porte de l'Euroland.
Il est à signaler que le taux de chômage dans la zone euro a atteint 10,1% de la population active en septembre, son plus haut niveau depuis 1999, légèrement au dessus des 10% enregistrés en août, selon des données publiées vendredi par l'office européen des statistiques Eurostat. En septembre 2009, le taux de chômage était de 9,8%. Au total 15,917 millions de personnes étaient sans emploi en septembre dans les 16 pays de la zone euro, soit 67.000 de plus que le mois précédent. Pour l'ensemble de l'Union européenne, le taux de chômage est resté stable en septembre par rapport à août, à 9,6% de la population active, mais le nombre  de sans emploi a augmenté, de 71.000 personnes à 23,109 millions. Les taux de chômage les plus bas ont été enregistrés aux Pays-Bas (4,4%) et en Autriche (4,5%), le plus élevé en Espagne (20,8%), relève la même source. Les deux premières économies de la zone euro, l'Allemagne et la France, affichent des taux respectivement de 6,7% et 10%.
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Posté Le : 01/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : R. E.
Source : www.elwatan.com