Algérie

Les 24 mois de transition «ne sont pas négociables»



Les vingt-quatre mois fixés par les autorités maliennes comme durée de la transition «ne sont pas négociables», a assuré vendredi le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, a rapporté la presse locale. Il s'adressait à près d'un millier de personnes réunies place de l'Indépendance à Bamako pour demander le retrait du Mali de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO). Lors de cette manifestation initiée par un collectif réunissant des associations, des syndicats et d'autres organisations de la société civile, une lettre ouverte adressée au président de la transition malienne, le colonel Assimi Goïta, a été remise à M. Maïga, selon la même source. Pour ce collectif, il est «inconcevable» que le Mali «puisse continuer à payer pour son combat contre l'impérialisme, le néo-colonialisme français», à travers des institutions sous-régionales qui, malheureusement, «ne répondent plus aux normes préétablies par les initiateurs». Partant de là, il souhaite «l'arrêt immédiat des missions de la CEDEAO au Mali, le retrait pur et simple du Mali de cette organisation, la création d'une monnaie nationale symbole de souveraineté et la fermeture puis la nationalisation de toutes les entreprises et sociétés françaises au Mali». Lors de leur sommet extraordinaire le 26 mars à Accra au Ghana, les dirigeants de la CEDEAO ont renouvelé les sanctions prises le 9 janvier dernier contre le Mali, exigeant des autorités de transition un nouveau chronogramme de la période de transitoire étalé sur 12 à 16 mois. Ce que Bamako a catégoriquement refusé, proposant un chronogramme incompressible de 24 mois. Après le changement anticonstitutionnel du 18 août 2020, une transition politique avait été lancée le 15 septembre suivant pour une durée initiale de 18 mois, laquelle est arrivée à échéance le 27 février dernier. Entre temps, depuis la «rectification» du 24 mai 2021, les autorités de transition sont engagées dans des négociations avec l'organisation sous-régionale, soutenue par la communauté internationale, pour une prolongation du délai initial.Par ailleurs, l'armée malienne a affirmé vendredi soir dans un communiqué avoir tué «203 combattants» de «groupes armés terroristes» lors d'une opération dans une zone sahélienne du centre du Mali menée du 23 au 31 mars. Cette opération «de grande envergure», qui s'est tenue «dans la zone de Moura à 17 kilomètres au nord-est de Kouakjourou dans le cercle de Djenné», a permis d'abattre «203 combattants» de «groupes armés terroristes», outre «l'interpellation de 51 personnes» et la récupération «d'importantes quantités d'armes et de munitions», indique l'armée dans son communiqué. Les violences terroristes ont fait des dizaines de morts civils au cours des dernières semaines dans le centre-est du Mali et la région dite des trois frontières (entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ndlr), avait indiqué jeudi la mission de l'ONU (Minusma) dans le pays, plongé dans la tourmente depuis 2012. Cette vaste étendue est le théâtre de violences et d'affrontements entre bon nombre des organisations armées (régulières et irrégulières) présentes sur le terrain, y compris entre groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique. Les terroristes sont accusés de s'en prendre aux civils qu'ils soupçonnent de collaborer avec leurs ennemis ou de les renseigner. Parallèlement, des ONG incriminent les forces armées maliennes (FAMa). Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé dans un rapport remis cette semaine au Conseil de sécurité l'armée de ce pays et ses «partenaires bilatéraux» à respecter lors des opérations antiterroristes leurs «obligations internationales». Au Mali, «la situation des droits de l'homme est restée précaire, principalement en raison d'attaques délibérées et généralisées contre des civils par des groupes armés présumés extrémistes. Dans certains cas, les opérations antiterroristes ont également eu des conséquences désastreuses pour la population civile, en particulier dans le centre du Mali», indique-t-il dans son rapport. L'armée malienne, dans son communiqué vendredi soir, réplique que «le respect des droits de l'homme de même que le droit international humanitaire reste une priorité dans la conduite des opérations». L'état-major «invite les populations à la retenue contre les spéculations diffamatoires à l'encontre des FAMa». Près de 18000 personnes sont arrivées au Niger après avoir fui de violents combats dans le nord du Mali opposant différents groupes armés, a annoncé vendredi l'ONU.


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