Algérie

Les 1600 logements de la discorde



Les 1600 logements de la discorde
Le Président de l'Autorité palestinienne ne participera à aucune négociation avec Israël après l'annonce de l'extension d'une colonie juive à El Qods-Est. Mahmoud Abbas est en colère et il le fait savoir. Il a décidé de ne pas renouer le dialogue avec Israël sans un gel complet de la colonisation à El Qods-Est et en Cisjordanie occupée. M. Abbas a posé cette condition après le feu vert d'Israël à la construction de 1600 logements dans un quartier juif de El Qods-Est annexée, une décision qui a provoqué la colère des Palestiniens et déclenché une crise diplomatique avec les Etats-Unis. Devant les protestations internationales, en particulier de Washington, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a présenté jeudi ses « regrets » au vice-président américain, Joe Biden, en visite officielle en Israël et en Cisjordanie. Toutefois, l'Autorité palestinienne du président Abbas a opposé une fin de non-recevoir à la déclaration de regrets d'Israël. « Le communiqué (israélien) est inacceptable parce qu'il parle d'une erreur de calendrier et non d'une erreur sur le fond, qui est la poursuite de la colonisation et qui doit cesser », a déclaré le négociateur palestinien Saëb Erakat. « Toutes les décisions concernant les colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est doivent être annulées », a insisté M. Erakat.« La poursuite de la colonisation est une erreur, ce n'est pas une question de calendrier, parce que les colonies sont de toute façon illégales », a ajouté le négociateur palestinien. Le point de vue israélien est clair : une loi fondamentale considère depuis 1980 El Qods-Est comme partie intégrante d'Israël et de sa « capitale indivisible ». Les constructions y sont donc légales, et El Qods-Est n'est pas concernée par le gel de dix mois des nouvelles constructions décrété par Netanyahu dans les colonies. Le reste du monde et l'ONU ne reconnaissent pas cette annexion. La crise est d'autant plus aiguë que les Etats-Unis venaient d'arracher un accord pour des négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens via leur envoyé spécial George Mitchell. Le président Abbas « attend que M. Mitchell revienne dans la région la semaine prochaine pour nous dire que la décision (de construire à El Qods-Est) a été annulée », a précisé M. Erakat. M. Abbas a par ailleurs informé, dès mercredi, le chef de la Ligue arabe Amr Moussa qu'il ne retournerait pas à la table des négociations avec Israël sans l'annulation du projet de construction de 1600 logements à El Qods-Est. De son côté, la Ligue arabe a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu'il n'y aurait pas de négociations directes ou indirectes entre Israël et les Palestiniens « sans un arrêt des mesures israéliennes prises » en vue de la construction de ces 1600 logements. « Notre position est claire : il ne peut pas y avoir de négociations directes ou indirectes si les récentes décisions israéliennes (concernant la colonisation) ne sont pas annulées », a souligné M. Moussa à l'issue d'une réunion d'urgence du comité arabe de suivi du processus de paix au Caire. Une nouvelle réunion du comité sera convoquée rapidement « si dans les deux ou trois jours qui viennent rien n'est fait pour annuler la décision israélienne », a précisé M. Moussa. En Israël même, l'affaire a suscité de vives tensions au sein de la coalition de M. Netanyahu. « Il est de plus en plus difficile pour nous, les Travaillistes, de continuer à siéger dans ce gouvernement », a menacé le ministre de l'Agriculture Shalom Simhon. Il a souligné que le Parti travailliste -dirigé par l'influent ministre de la Défense, Ehud Barak, et qui compte 13 députés sur un total de 120 à la Knesset- avait rallié il y a un an le gouvernement de droite de M. Netanyahu précisément pour relancer le processus de paix avec les Palestiniens. Visiblement, on est loin du compte, avec cette décision, c'est tout le processus de paix au Proche-Orient qui s'envole vers d'obscurs horizons.


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