L'UGTA réclame l'interdiction «définitive» de la friperie et autres
articles de bazar destinés à la consommation
Car, dit-elle, «chaque bateau qui débarque une cargaison de friperie, c'est
une usine de confection qui est mise en difficulté.» Elle souligne en outre que
«cette demande est motivée par des considérations de santé publique.» Les
syndicalistes de Sidi Saïd soutiennent ainsi les réflexions de leurs experts
par la formulation de plusieurs propositions de mesures susceptibles de
sauvegarder et protéger l'entreprise nationale. Ils appellent à une réduction
du taux actuel de la TVA
pour les produits fabriqués par l'entreprise en question. «Ce qui stimulera la
consommation,» pensent-ils. La centrale syndicale souhaite l'instauration d'une
TVA «plus lourde» sur les importations des produits manufacturés ou destinés à
la revente en l'état. L'aménagement des conditions de paiement de l'importation
de matières premières et intrants destinés à la production nationale. Ce qui
impliquerait une révision du dispositif du fameux Credoc et qui conduirait, dit-elle
à «un allégement de la trésorerie et par conséquent à une plus forte production.»
Les syndicalistes demandent la relance du crédit à la consommation pour les
produits fabriqués par les entreprises nationales dont le taux d'intégration
dépasse 40%.
Il est demandé en parallèle, «l'instauration
d'instruments juridiques puissants de régulation pour un fonctionnement optimal
de la sphère productive nationale dans les circuits commerciaux.» Avec en prime,
la mise en place «d'une batterie de mesures attractives et préférentielles au
profit des producteurs nationaux pourvoyeurs d'emplois durables et générateurs
de produits qualitatifs.»
Au titre de l'investissement, l'on
pense que «l'ingénierie technique et financière d'un projet constitue la
première difficulté dans la matrice d'un montage d'une entreprise de production.»
Pour y remédier, il est proposé le réaménagement et l'assouplissement des
instruments juridiques qui affectent directement les porteurs de projets à la
fois dans le circuit des relations avec l'administration qu'avec les banques.»
Ce qui permet, est-il noté, d'anticiper sur la viabilité des projets et de leur
bancabilité.
L'UGTA semble s'inspirer du passé
«socialiste» du pays et propose aussi la relance des coopératives de
consommation «qui font partie de l'économie sociale qui a fait ses preuves dans
le passé», en vue, dit-elle «d'acheter des produits locaux à travers la
distribution à l'intérieur des lieux de travail.» Elle appelle même au retour
aux grandes surfaces de distribution à l'exemple des souks El fellah. Elle
conseille pour cette fois de les créer en partenariat avec le secteur privé
national. Ces entreprises commerciales constituent selon elle, un outil de
régulation des prix de produits locaux et ceux subventionnés de large
consommation. Ce qui faciliterait, ajoute-t-elle, la lutte contre les
spéculations qui rongent le pouvoir d'achat de la population et constituerait
un réservoir d'emploi tout en améliorant le ciblage des transferts sociaux de
l'Etat. Autre proposition, l'ouverture et l'organisation des marchés de gros
des fruits et légumes «en vue d'atomiser les marchés et d'éviter le
déséquilibre entre l'offre et la demande.» Encore un retour sur le passé, l'UGTA veut la réactivation de l'ancien OFLA (office des
fruits et légumes algériens). Pour cela, elle recommande l'ouverture de 10
marchés de gros pour 60 millions de dollars, 5000 places de vente sur les
marchés de bétail pour 6 autres et 48 antennes de l'OFLA
pour 16 millions de dollars. Le nombre d'emplois devant être créés dans la
phase d'investissement est estimé au total à 2900 et durant la phase
d'exploitation, il serait de 22 200 postes. Sans compter les 67000 qui seraient
des emplois indirects.
L'UGTA plaide par ailleurs pour
l'ouverture et l'organisation de la filière viandes. «La filière des viandes
est désorganisée,» juge-t-elle. Une création de 48 antennes d'un office de
régulation et de commercialisation des viandes aura, selon elle, un impact
direct sur les prix à la consommation, «et
encouragerait la production nationale qui trouverait une régularité des
débouchés des produits d'élevage et des produits laitiers essentiellement.» Les
actions à entreprendre à cet effet se résument selon son diagnostic à la
bonification des prix de vente, au soutien des aliments de bétail et à la
subvention des équipements pour un montant global de 217 millions de dollars
permettant la création de 147600 emplois. Elle ne manque pas d'appeler aussi, avec
enquête à l'appui, au soutien de la production nationale du ciment et dérivés
et à l'instauration d'une aide au logement en faveur des travailleurs à moyen et
faible revenu.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 24/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : G O
Source : www.lequotidien-oran.com