Algérie

Les 12 secrétaires nationaux de l’UGTA élus



L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) s’est dotée d’une nouvelle direction qui sera conduite par Abdelmadjid Sidi-Saïd, réélu secrétaire général en mars dernier, lors du XXIe congrès national. Hier matin, les 12 membres du secrétariat national ont été élus, à l’hôtel Safir (ex-Aletti), à Alger, pour un mandat de 5 ans, par les 264 membres de la commission exécutive nationale (CEN), suite à un vote à bulletin secret. Ce vote a intégré les quatre régions du pays (Centre, Est, Ouest et Sud) et a, vraisemblablement, permis un certain équilibre entre le RND et le FLN. Sur les 12 nouveaux secrétaires généraux, quatre seulement sont issus de la direction nationale sortante, à savoir Salah Djenouhat (région Centre), Hachemi Benmihoub et Salah Adjabi (région Est) et Abdelkader Malki (région Sud). Parmi les anciens secrétaires nationaux, portés candidats, qui n’ont pas été élus, figure Ali Merabet, député FLN qui, pour rappel, a été présenté comme l’adversaire du groupe de M. Djenouhat, ambitionnant de briguer le poste stratégique d’organique, voire même celui de secrétaire général adjoint. Si l’on en croit des observateurs, le retour de Salah Djenouhat au sein de l’équipe dirigeante et la non-reconduction d’Ali Merabet révéleraient une nouveau rapport de force au sein de l’UGTA, où “le RND est le grand gagnant”. Sur un autre plan, cette situation repose avec acuité la problématique de l’indépendance de l’organisation syndicale.
La première session de la commission exécutive nationale (CEN) est “une session historique”, selon M. Sidi-Saïd. Hier, à l’issue de l'élection, le patron de l’UGTA a en effet déclaré que la rencontre “est historique, dans la mesure où elle s'est déroulée dans la transparence et qu'elle a permis de désigner un secrétariat national solidaire”. “C'est une véritable leçon qu'il faut tirer de cette session où l'esprit démocratique a prévalu, en plus du climat de fraternité qui a caractérisé ces élections”, a-t-il précisé. Ce dernier a en outre appelé sa nouvelle équipe à participer “collectivement pour consacrer l'UGTA dans sa position dans le monde syndicaliste”. Pour Abdelmadjid Sidi-Saïd, “le seul et unique objectif qui réunit les membres de l'UGTA est celui d'être au service des travailleurs et de la République”. 
Il faut savoir que la première réunion de la CEN a été reportée à plusieurs reprises, et ce, depuis le 9 avril 2008. L’absence de consensus était liée surtout à la création du poste de secrétaire général adjoint, que devait occuper Salah Djenouhat. Même si le patron de la Centrale syndicale a renoncé à nommer ce dernier à ce poste, il n’a pas pour autant réglé le problème définitivement, puisque rien n’est encore décidé quant à la suppression ou non de ce poste.
Pour l’instant, les statuts de l’UGTA montrent que la répartition des postes (qui devrait intervenir prochainement), entre les nouveaux secrétaires généraux, est de la responsabilité de M. Sidi-Saïd. Pour ce qui est du programme de l’équipe dirigeante et des actions syndicales, ils ont été évacués pendant toute la session, étant donné que seule l’élection était inscrite à l’ordre du jour. À partir de là, il est difficile de saisir les directives d’un Sidi-Saïd, qui a pourtant “besoin d’une équipe qui soit à la hauteur des défis et enjeux à venir”. À moins que le patron de la Centrale syndicale ait fait référence à la prochaine réunion tripartite gouvernement-patronat-UGTA, prévue pour la rentrée sociale. La dernière tripartite s’est tenue, pour rappel, fin septembre, début octobre 2006, et avait débouché notamment sur la signature du pacte national économique et social. Un pacte ayant brillé par sa non-application, qui est remis en cause par des organisations patronales et des syndicats autonomes. Faut-il s’attendre à une tripartite élargie et ouverte aux autres partenaires ? C’est la question qui se pose aujourd’hui, particulièrement après le discours du 4 juillet dernier, prononcé par le président Bouteflika. À l’occasion du 46e anniversaire de l'Indépendance nationale, le chef de l’État avait, en effet, abordé le volet du dialogue social, en insistant sur la préservation du pacte économique et social. Il n'avait alors évoqué que l’UGTA comme partenaire social, évacuant les autres organisations  syndicales et patronales.


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