«Je serai idiot si je disais que Ronaldo n'est pas un très grand joueur» «J'aurais été très heureux si Iniesta l'avait remporté»
Parce qu'il est d'un naturel prudent dans ses déclarations, parce qu'il ne mésestime jamais ses rivaux, Leo Messi avait choisi de ne pas préparer son discours. «On ne sait jamais ce qui peut se passer. Alors, j'improviserai. Je dirai ce que je ressens, comme d'habitude.» Disons cependant que ce quatrième Ballon d'Or ne l'a qu'à moitié surpris, que cette perspective trottait dans un coin de sa tête depuis quelques semaines. Le buteur argentin se doutait qu'au terme d'une année aussi riche d'exploits personnels (avec son record de 91 buts), mais plus pauvre en titres (une Coupe du Roi et une Super coupe d'Espagne), il avait encore les meilleures chances de l'emporter devant Cristiano Ronaldo et Andrés Iniesta. Pour s'en persuader, il suffisait de l'observer trois heures avant son couronnement et la standing ovation qui s'ensuivit devant les journalistes catalans après être passé devant le jury de la presse internationale. Acculé contre un mur, il avait été soumis à un nouveau jeu de questions dont il s'était tiré avec des propos convenus, agrémentés de pirouettes et de larges sourires. Pas du tout nerveux. «Je suis plus calme que les premières fois, oui. Même si ça reste un moment fort. Mon costume ' J'avais envie de me faire plaisir !»
Leo, que ressentez-vous à l'issue de cette soirée '
Un grand bonheur, une grande fierté. Comme à chaque fois que je reçois le Ballon d'Or. C'est le quatrième, mais ça reste quelque chose d'unique, et je ressens toujours une joie immense quand je le prends dans les mains, même s'il est lourd !
Ça veut dire que vous n'êtes pas près d'arrêter ici la collection '
Si je peux en gagner davantage, je ne me gênerai pas. Il faudra juste faire de la place dans l'armoire !
En début d'après-midi, vous avez surpris l'auditoire en répondant que vous aviez voté pour Xavi, Iniesta et un compatriote, en oubliant Cristiano Ronaldo, alors que tout le monde dit que vous êtes les deux plus forts...
Mais ce n'est pas pour cette raison que je ne le considère pas comme un très grand joueur. Franchement, je serais idiot de prétendre le contraire. Il a simplement fallu faire un choix.
Vous en êtes déjà à quatre Ballons d'Or, vous ne cessez d'aligner les records et vous n'avez que vingt-cinq ans. Parfois, ne ressentez-vous pas un certain vertige '
Je ne pense pas comme ça. Toutes ces récompenses me procurent beaucoup de plaisir, de la fierté. Mais si je suis très heureux de savourer de tels moments, je continue de vivre au jour le jour en cherchant d'abord à progresser. J'accueille tout ça sans me prendre la tête. Et puis, j'ai toujours faim, car il me reste encore des objectifs à atteindre, des vides à remplir.
Ce Ballon d'Or, vous avez l'impression de le mériter totalement '
Je ne sais pas. Ce n'est pas moi qui dois le dire. J'aurais été très heureux si Andrés l'avait remporté. D'ailleurs, sans lui, sans l'aide de mes partenaires, de mes entraîneurs, je ne l'aurais peut-être pas gagné. Je pense à Pep (Guardiola), à Sabella (le sélectionneur de l'Argentine) et à Tito (Vilanova), à qui je souhaite de guérir complètement. Et puis, je pense que c'est très délicat d'évaluer les mérites des uns et des autres quand on pratique un sport collectif.
Vous êtes sacré alors que vous avouez vous-même que cela n'a pas été votre meilleure année.
C'est vrai, c'est mon analyse. Ce qui m'intéresse en priorité, ce sont les titres remportés par mon équipe. Les trophées collectifs, c'est ce qu'il y a de plus important, tous les joueurs vous le confirmeront. Moi, je l'ai toujours dit. Et, de ce point de vue, il y a eu des saisons bien meilleures.
Il y a eu notamment l'élimination contre Chelsea en demi-finales de Ligue des champions, avec un penalty que vous manquez...
Ça m'a fait mal. Je l'ai retiré souvent dans ma tête. J'en ai longtemps souffert...
Et la défaite au Nou Camp face au Real (1-2), quelques jours plus tôt '
Mauvaise semaine, oui... Tout ça, ça me rend triste car je veux toujours gagner, mais, bon, ce n'est pas possible à chaque fois. Maintenant, il faut aussi savoir l'accepter.
Vous avez sans doute apprécié de croiser Pep Guardiola...
Bien sûr ! On a pu discuter de choses et d'autres, des histoires de nos vies personnelles.
Vous approuvez si l'on vous dit que vous avez pris une autre envergure avec votre équipe nationale '
La confiance vient avec les résultats. Maintenant, je me sens bien, c'est clair.
La sélection argentine semble sur la bonne voie. Rêvez-vous pour 2014 d'une finale au Maracana, contre le Brésil, par exemple '
C'est sûr, nous sommes réellement en nets progrès, mais n'oublions pas non plus qu'il reste des choses à améliorer. On joue beaucoup mieux, on joue même plutôt bien. En un an nous avons progressé dans tous les domaines et nous sommes invaincus dans les qualifications. Nous sommes bien partis pour nous qualifier. Après, la Coupe du monde est encore très loin et je n'en suis pas à rêver d'une finale contre les Brésiliens ou une autre équipe. D'ailleurs, cela ne vous surprendra pas, aujourd'hui, je ne pense qu'à notre prochain match contre Cordoba, en Coupe !
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Il a envoyé son maillot du Barça à Gerd Müller
Après avoir battu son record du buts inscrits sur une année, Lionel Messi a envoyé un maillot dédicacé à Gerd Müller. Quelques heures après avoir reçu son quatrième Ballon d'Or (un record), Lionel Messi a envoyé un petit cadeau à Gerd Müller, l'ancien attaquant du Bayern Munich. "La Pulga", surnom de l'Argentin, a fait parvenir un maillot du Barça à son aîné avec ce petit message : «Pour Gerd Müller. Tout mon respect et mon admiration. Bise». En 2012, Messi a battu le record de buts marqués sur une saison (91) que détenait l'Allemand (85) depuis 1972.
La Juve le voulait en 2005
Le sourire de Fabio Cannavaro n'était donc pas un sourire de circonstance. L'ancien capitaine de la Nazionale a remis, tout heureux, le quatrième Ballon d'Or à Lionel Messi, hier soir à Zurich. Comme la plupart des férus de ballon rond, il est un grand admirateur du joyau argentin. Un peu plus que les autres même. Le quotidien Marca révèle ce mercredi que Cannavaro souhaitait même sa venue à la Juve. Après une rencontre amicale face au Barça en août 2005, le défenseur s'empresse de montrer son admiration pour la Pulga à son coach de l'époque, Fabio Capello : «Ce qu'il a fait, je n'avais pas vu ça depuis Maradona avec Naples. C'est un phénomène.» L'entraîneur turinois aurait alors demandé expressément à son président Luciano Moggi de faire du transfert de Messi une «priorité». Mais les ardeurs de la Vieille Dame ont rapidement été refroidies. Txiki Begiristain, secrétaire technique du club catalan, était intervenu en affirmant que l'Argentin était intransférable.
Avant le Barça, il aurait pu signer pour le petit club de Lleida
Et si Messi n'avait jamais fini sa formation à la Masia ' Sport raconte une drôle d'anecdote à propos du récent quadruple Ballon d'Or. En effet, le lutin argentin aurait pu signer dans le petit club de Lleida (petite ville catalane). En 2004, le petit club catalan était même très proche de signer le prodige du Barça. Le FC Barcelone et le club de Lleida étaient très proches d'un accord dont l'un des premiers termes était la cession d'un jeune adolescent du nom de Lionel Messi. Sport rapporte que les négociations étaient ouvertes, bien que rapidement arrêtées par le directeur sportif barcelonais de l'époque, Txiki Begiristain, convaincu du talent de l'attaquant argentin. Un an plus tard, Messi jouait au sein de l'équipe première de Frank Rijkaard. C'est ce qu'on appelle avoir le nez creux.
Beckenbauer remet en cause le sacre de Messi
«Ce n'est pas toujours les meilleurs joueurs qui remportent le Ballon d'Or»
Dans les colonnes de France Football, Franz Beckenbauer, élu Ballon d'Or à deux reprises en 1972 et 1976, revient sur le sacre de Messi et émet quelques réserves : «Les meilleurs joueurs ne sont pas toujours ceux qui remportent le Ballon d'Or. Messi n'a rien gagné cette année alors que Iniesta a été le meilleur joueur de l'Euro. Mais attention, pas d'erreur, Messi est le meilleur. Rester au top, ce n'est pas si difficile quand vous prenez du plaisir ou quand vous gagnez des titres».
Sabella (Sélectionneur de l'Argentine) : «Lionel, il ne faut pas trop lui parler»
Après le sacre de Lionel Messi pour la quatrième année consécutive au Ballon d'Or, France Football, sorti exceptionnellement hier mercredi, lui consacre un dossier spécial et fait parler des personnalités qui le connaissent bien comme le sélectionneur de l'Argentine, Alejandro Sabella. Ce dernier s'exprime notamment sur le brassard de capitaine de l'Argentine, que porte désormais Messi. «Le brassard a contribué à le responsabiliser encore davantage et si c'est positif pour lui, ça l'est aussi pour ceux qui l'entourent, explique Sabella. Leo, il ne faut pas trop lui parler, mais écouter ce qu'il a à dire. C'est un garçon respectueux et qui ne manque pas de caractère.»
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Posté Le : 10/01/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Football
Source : www.lebuteur.com