Leïla Boumediene ou l'haltérophilie au féminin

La première femme présidente de ligue d'haltérophilie en Algérie est très à l'aise dans sa fonction à Tlemcen. Leïla Boumediene dirige à merveille sa structure composée de sept membres dont une femme, Touria Kandouci, ex-championne d'Afrique dans cette discipline. Sa ligue regroupe 5 clubs, dont sont issues une trentaine de filles, parmi elles des championnes d'Afrique.Le passé sportif de cette dame qui se trouve à la tête d'une ligue d'haltérophilie, sport réputé être réservé essentiellement aux hommes, est très étoffé. Il faut savoir que Leila est d'abord cadre à la DJS de Tlemcen. Elle est aussi membre fondatrice de l'association nationale du sport féminin. Dans sa discipline, elle a atteint le niveau d'arbitre internationale, officiant dans des championnats africains ou arabes, en Tunisie, au Maroc et bien d'autres pays.Elle a même reçu la médaille d'or de l'arbitrage lors d'un championnat d'Afrique regroupant 25 pays. A Tlemcen, elle a lancé le sport féminin comme le football ou l'aérobic. Elle nous dira, par ailleurs : «Actuellement et parallèlement à ma charge de présidente de ligue, je m'occupe de séances de stretching pour les femmes cancéreuses. Pour cela je suis très ravie.» Voulant savoir comment elle arrivée à ce sport «musclé», Leila nous révèlera : «Il y a quelques années, je me suis adressée à l'ex-directeur des sports de la DJS de Tlemcen, en l'occurrence M. Zellal, lui demandant pourquoi les filles ne pratiquent pas les sports comme la boxe, l'haltérophilie ou le cyclisme.Sa réponse a été démotivante. Mais juste un temps après, une correspondance du MJS ordonnait aux DJS de lancer ces sports aux femmes.» La porte a été ouverte à Leila, qui n'en demandait pas plus pour mettre son v?u à exécution. Elle va d'abord à la boxe, mais là point d'aide, et c'est en haltérophilie, grâce à Mered Boudia Fethi, l'actuel entraîneur national, et à Lokbani Mustapha, son chef à la DJS, qu'elle accepte de présenter sa candidature à la présidence de la ligue de Tlemcen.Elle avouera : «Je suis très aimée par mes collègues et il n'y a point de machisme envers moi.» A une question portant sur sa tenue vestimentaire, elle répondra : «Je porte le hidjab et personne ne trouve rien à redire, sauf un Egyptien, lors d'un championnat d'Afrique, qui au moment de déposer mon passeport d'arbitre m'a demandé en tant que juge de supervision de l'enlever. Je lui ai répondu ??jamais, même s'il faut que je dépose ma démission de l'arbitrage''.» La suite a voulu que Leila officie en toute fierté son championnat continental.