Dans cet entretien, la poétesse Leïla Bennini nous parle de son tout premier livre, un recueil de poésie, qui vient de paraître aux Éditions «La pensée» que dirige l’écrivain Mohand Arkat. Elle évoque également sa passion pour la littérature et l’écriture.
L'Expression: Pouvez-vous vous présenter à vos lecteurs?
Leïla Bennini: 51 ans, originaire de Taguemount Azzouz des Ath Mahmoud (Ath Douala), wilaya de Tizi Ouzou. Je suis enseignante de sciences physiques au lycée Abane Ramdane de Tizi Ouzou et je suis titulaire d'un doctorat en chimie de l'environnement. Mariée et maman de trois enfants.
Comment est né ce recueil de poésie?
Ce recueil est né par les encouragements de ma famille et de mes amies que je remercie au passage. En fait, la poésie est pour moi une passion et j'aime partager mes passions; c'est ainsi que de temps en temps je partageais sur ma page Facebook quelques-uns de mes poèmes et comme cela plaisait, on me poussait vers la publication. Je me suis dit: pourquoi pas!
Quels sont les thèmes qui y sont abordés?
Différents thèmes: les absents, la femme, la maladie, l'amour, la solitude...
Avez-vous été influencée dans l'écriture de ces textes par des poètes connus et qui vous ont marquée?
Non pas directement, mais la poésie en général et dans toutes les langues me touche; sauf que je me sens plus proche des poètes surréalistes: Eluard, Aragon, Breton...
Les poètes kabyles aussi (Si Mhend U Mhend), en arabe, je citerai Nizar Kabbani, Mahmoud Derwich...
Pourquoi la poésie et non pas un autre genre littéraire?
Eu fait, mon projet d'écriture était le roman et comme je le disais plus haut, la poésie est une passion, un passe-temps depuis mon jeune âge; et puis voilà, le «destin» a voulu que mon premier pas dans le monde de l'écriture passe d'abord par la poésie!
Pour une bonne partie des écrivains, écrire représente une véritable thérapie, qu'en est-il de vous?
En psychologie, on dit que le premier pas vers la guérison est de mettre des mots sur les
maux! Oui l'écriture est une thérapie; le poème naît dans une sorte de «crise» intérieure, laquelle on soulage avec des mots.
Vos poèmes sont écrits en français. D'après vous, le choix de la langue avec laquelle écrire est dicté par quels critères et paramètres?
En fait, dans ce recueil on trouve les trois langues: essentiellement le français suivi par quelques poèmes en kabyle et quelques-uns en arabe.
La langue dans laquelle nous écrivons est celle du ressenti: mes parents étaient de grands lecteurs francophones; dès le jeune âge à la maison, nous avons rencontré le français par le parler et par les livres. Ma mère était enseignante de français et mon père a fait l'école française; C'est dans cette langue en plus du kabyle que s'est formée ma sensibilité.
Comment a été accueillie la sortie de votre livre par votre entourage immédiat?
J'ai eu beaucoup d'émotion devant la joie et la fierté suscitées par la sortie de mon livre dans mon entourage!
Que ce soit dans la famille, mes amis, mes collègues, mes élèves, mon village, et d'autres personnes que je ne connais pas et qui j'espère seront satisfaits du contenu! Je tiens à encore remercier tout le monde de cet engouement!
Comment s'est effectuée l'édition de votre livre sachant pertinemment que les éditeurs font preuve de beaucoup de réticence, voire de rejet quand il s'agit d'un recueil de poésie car ce dernier est difficilement commercialisable?
Je rends hommage à M. Mohand Arkat des Editions «la pensée»!
Son professionnalisme, son honnêteté, sa confiance en mon travail ont mis fin à toutes mes réticences concernant la publication de ce recueil.
Mon souhait est que la poésie reprenne sa place dans notre société, elle est à même d'embellir et de faire rêver nos quotidiens; le rôle de l'école est primordial!
Quant à la commercialisation, certes, il est important de vendre un travail pour lequel se sont investis beaucoup d'acteurs, mais ce n'est pas le but essentiel; pourvu que les quelques mots alignés dans ce petit carnet apportent de la joie et du plaisir aux lecteurs!
Posté Le : 12/05/2023
Posté par : litteraturealgerie
Ecrit par : Aomar MOHELLEBI
Source : lexpressiondz.com