Les prix des produits agricoles frais durant les premiers jours du mois
de Ramadhan se sont caractérisés par une tendance baissière, comparativement à
la même période de l'année dernière. Tel est le constat fait par le ministère
de l'Agriculture et du Développement rural après avoir dressé un bilan
comparatif des prix des produits agricoles durant les premiers jours du
Ramadhan 2010 et celui de 2009. Le département de Rachid Benaïssa a fait
remarquer que les prix pratiqués à travers 13 marchés de la capitale «ont
affiché une baisse sensible et générale comparativement à la même période de
l'année écoulée».
En s'appuyant sur les prix
relevés par les services du ministère de l'Agriculture, le chargé de la
communication, M. Barchiche, a indiqué que pour «la pomme de terre, l'oignon
sec, la tomate et la carotte, les prix moyens des produits frais, affichés
durant la première journée du mois de Ramadhan 2010, sont respectivement de 45
DA/kg, 26,5 DA/kg, 31,5 DA/kg et 44,5 DA/kg, alors que l'année dernière les
prix de ces mêmes produits étaient de 49 DA/kg, 34 DA/kg, 59 DA/kg et 111,5
DA/kg». Il a également souligné que «la tendance est la même pour le poivron,
la courgette, le navet et la salade dont les prix moyens affichés au niveau des
13 marchés de la capitale sont respectivement de 50,5 DA/kg, 50 DA/kg, 44 DA/kg
et 52,5 DA/kg, contre 69 DA/kg, 53 DA/kg, 91,5 DA/kg et 75 DA/kg relevés
l'année dernière à la même période. La baisse des prix des haricots verts (67,5
DA/kg contre 70 DA/kg l'année dernière), les Å“ufs de consommation (5,5 DA
contre 8,5 DA) et le citron (81,5 DA/kg contre 179 DA/kg) a été également
constatée».
S'agissant de la viande bovine,
relève Djamel Barchiche, une baisse de 10% est enregistrée à travers les
marchés de la capitale. Ainsi, pour le premier jour de Ramadhan de cette année,
le prix affiché est de 751,5 DA/kg contre 835 DA/kg l'année dernière à la même
période. Le poulet de chair a connu une hausse de 16% par rapport à l'année en
cours de la même période. Le prix moyen affiché cette année est de 340 DA/Kg,
alors que l'année dernière le prix moyen de ce même produit était de 292 DA/kg.
Les responsables du ministère de l'Agriculture précisent que «cette hausse
s'explique par le manque de la production due notamment aux difficultés que les
aviculteurs rencontrent dans les mises en place d'été, c'est-à-dire l'élevage
durant l'été». Cependant, les responsables du département de Rachid Benaïssa
s'attellent actuellement à remédier à cette situation en mettant en place un
dispositif d'accompagnement pour sécuriser les éleveurs et qui consiste à aider
ces derniers à acquérir des équipements de contrôle d'ambiance, explique le
représentant du ministère.
Un autre facteur à l'origine de
cette augmentation des prix du poulet, selon la perception des responsables du
secteur, est la hausse du coût des viandes rouges. Ce fait a insisté les
ménages à se rabattre sur le poulet de chair, ce qui a provoqué la hausse des
prix de ce dernier produit. Néanmoins, le stockage de pas moins de 4.000
tonnes, constitué par l'Office national des aliments du bétail (ONAB), déstocké
durant le mois de Ramadhan et vendu à travers les 288 points de vente répartis
sur le territoire national, contribuera à court terme à baisser les prix
sachant que le poulet est cédé dans ces unités à 250 DA/Kg. Le représentant du
ministère a tenu à rappeler que «cette tendance des prix n'a été relevée qu'au
niveau des marchés de la capitale, alors que dans les autres wilayas du pays,
les prix sont soit équivalents ou inférieurs à ceux constatés à Alger», précise
M. Barchiche.
Les responsables du département
de Rachid Benaïssa expliquent cette baisse des prix, constatée dans la majorité
des marchés de la capitale et ailleurs, par la disponibilité des produits
agricoles frais et par le fait que les produits les plus consommés durant le
mois de Ramadhan sont des produits de saison. Ceci est le cas notamment de la
pomme de terre, dont la disponibilité est assurée aussi bien par la récolte de
saison (dans les hauts-plateaux) et la tardive (dans les zones sub-littorales)
que par les stocks très importants constitués par les Directions des services
agricoles (DSA), la SGP PRODA ainsi que par des opérateurs privés, et ce, en
application du Système de régulation des produits agricoles de large
consommation (Syrpalac). Le cas est le même pour les autres produits comme
l'oignon sec, la courgette, la tomate, etc.
Certes, la baisse est légère mais
le département de Rachid Benaïssa se dit satisfait par les premières prémices
du changement et compte à la longue réorganiser l'ensemble des filières en les
dotant, chacune, d'un comité interprofessionnel afin de professionnaliser
l'ensemble des acteurs intervenants dans différentes maillons de la chaîne
(producteurs, collecteurs, distributeurs, transformateurs et autres). Cette
réorganisation permettra selon les responsables du secteur à garantir la
disponibilité des produits agricoles, améliorer la production nationale,
assurer la distribution des produits à travers un réseau de distributeurs.
Aussi, à travers cette réorganisation le ministère entend contribuer
efficacement à la régulation du marché à même de mettre fin aux agissements des
spéculateurs. Les responsables du secteur agricole estiment en outre que la
régulation du marché est une affaire de tous (du responsable au policier et au
gendarme et au commerçant, au producteur et au consommateur). Pour eux, le
consommateur doit être sensibilisé pour comprendre que la disponibilité des
produits agricoles frais dépend également des cycles et des périodes de
production (primeur, saison et arrière-saison). Ce qui influe sur la sérénité
et la stabilité du marché. Le représentant du ministère de l'Agriculture a
rappelé la création d'une Commission mixte Agriculture/Commerce. Cette
structure, chargée de suivre l'évolution du marché, les superficies réservées
pour chaque produit agricole, la tendance des prix, la situation climatique…,
comprend l'Office national interprofessionnel des céréales (OAIC), l'Office
national interprofessionnel du lait (ONIL), les Sociétés de gestion des
participations des productions animales (PRODA) et du développement agricole
(SGDA) ainsi que des cadres de l'administration centrale. En dépit de ces
mesures et dispositifs mis en place, estime M. Barchiche, «il reste du devoir
de chaque citoyen de revoir ses vieilles habitudes alimentaires durant le mois
de Ramadhan, basées sur les excès à la limite du gaspillage et contribuer ainsi
directement et efficacement à la régulation du marché. Les différentes
associations doivent également jouer leur rôle à travers des campagnes de
sensibilisation des citoyens».
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Posté Le : 19/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com