Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a affirmé, hier, que
les personnes qui ont été radiées des listes électorales, «comme ce fut le cas
à Illizi», l'ont été parce qu'elles se sont
présentées après le délai fixé pour la révision des listes électorales.
«De toute manière, la loi leur accorde la possibilité de présenter un
recours devant la commission administrative locale qui est présidée par un
magistrat. Et si cette commission ne donne pas droit au recours, ils ont
également la possibilité, toujours selon la loi, de s'adresser au tribunal
compétent de la circonscription électorale», explique-t-il. Ould
Kablia estime que ces cas peuvent «se chiffrer à une
vingtaine de milliers (toutes catégories confondues de personnes civiles et
militaires, ndlr)». Mais il précise que «le ministère
de l'Intérieur n'a rien à voir dans cette affaire puisque la loi a été
appliquée». Et, ajoute-t-il, «ceux qui ne se sont pas présentés dans les délais
et qui n'ont pas fourni les justificatifs nécessaires, ceux-là, leur recours a
été refusé et la loi a été respectée».
Aux nouveaux partis qui reprochent
au ministère de l'Intérieur de prendre trop de temps pour leur délivrer un
récépissé, Ould Kablia
répond : «Venez au ministère et on vous montrera que ces partis ont fourni
quelques éléments de dossier et nous sommes tenus, dans le cadre de la rigueur
que nous nous sommes imposés, de respecter les textes». Il fait savoir que
«nous traitons les dossiers complets en moins de 48 heures, alors que la loi
nous donne jusqu'à 60 jours pour accorder un agrément».
Le ministère donnera aujourd'hui
des agréments à 7 nouveaux partis. «On approche de la trentaine» (de nouveaux
partis, ndlr), dit-il. Pour ce qui est des nouveaux
partis qui n'ont pas encore tenu leur congrès, pour ceux-là aussi, dit le
ministre, «on est en train d'examiner leurs dossiers et je répète que le retard
n'incombe absolument pas au ministère de l'Intérieur, mais au fait que les
dossiers soient incomplets». Le ministre ne répondra pas à la question relative
à la lourdeur des dossiers exigés des nouveaux partis par l'administration. Il
note cependant que «nous n'agréons pas de nouveaux partis uniquement pour le
scrutin du 10 mai. C'est une opération d'ouverture nouvelle, ces partis doivent
jouer un rôle. Ils ont encore la marge pour le faire pour les élections locales
des APC et des APW».
Interrogé en tant que président de
l'association des membres du MALG sur les enjeux du 11e congrès de l'ONM, Ould Kablia précise qu' «ici, j'ai
été invité en tant que membre de l'Organisation nationale des moudjahidine».
«L'ERE DES PRIVILEGES EST TERMINEE»
Le ministre souligne : «Bien sûr
qu'il y a des enjeux ! Les moudjahidine n'ont pas eu l'occasion de dire leur
mot depuis une cinquantaine d'années ! Je pense qu'avec l'ambiance actuelle, avec
l'ouverture du champ politique, c'est une catégorie qui a son mot à dire. Elle
a apporté son concours durant la lutte de libération, il lui appartient
également aujourd'hui, même si elle ne peut rien faire au plan pratique, c'est-à-dire
se présenter pour jouer un rôle politique, les moudjahidine ont quand même la
capacité morale d'apporter leur concours à tout ce qui a été fait». Pour le
ministre de l'Intérieur, «les moudjahidine peuvent participer dans le processus
du changement politique par le discours et par la mobilisation citoyenne». A
propos de la demande de revalorisation des pensions des moudjahidine invalides,
le ministre de l'Intérieur a rappelé que «lors du précédent congrès, j'avais
donné mon avis en disant clairement que l'ère des privilèges était terminée et
qu'il fallait penser à d'autres catégories de la population qui sont dans le
besoin, en particulier au profit des jeunes. Je suis de ceux qui sont tout à
fait disposés à se désister de leur pension au profit des jeunes».
En réponse à une déclaration du
président français affirmant que les Algériens ont eux aussi commis des crimes
tout autant que les Français durant la guerre, le ministre de l'Intérieur
souligne que «les moudjahidine n'ont pas commis de crimes, comme le pense le
président français. Avec une armée, une force et une administration qui a une
grande dimension et beaucoup de moyens, surtout qu'eux (les Français) se
targuent d'être civilisés et sont venus pour civiliser le peuple algérien ; durant
la guerre, les grandes violences ont été commises par les colonisateurs et ce
qu'ont fait les moudjahidine est considéré comme une réaction à ce qui a été
fait : et ils ont toute la légitimité pour ce qu'ils ont fait».
A une question sur les événements
qui secouent le Mali, le ministre dira que «l'Algérie n'est pas partie prenante
dans ce qui se passe au Mali. C'est un conflit interne et l'Algérie n'a pas
pour habitude de faire de l'ingérence dans les affaires des autres». Cependant,
précise-t-il, «s'agissant d'un risque potentiel, l'Algérie se contente de
fermer, de contrôler et de surveiller ses frontières, tout en accueillant ceux
qui fuient vers elle, qui fuient la violence et la guerre, qu'ils soient d'un
bord ou de l'autre». Ould Kablia
indique à ce sujet que «nous avons chez nous plus de 30.000 refugiés
civils et également un certain nombre de réfugiés blessés au cours de ces
combats».
LE MINISTRE LIBYEN DE L'INTERIEUR A ALGER
Le ministre fait savoir alors que
les frontières algéro-maliennes ne sont pas fermées
et que «les postes frontaliers d'In Guezzem et d'Inzaouatine sont ouverts». Les frontières entre l'Algérie
et la Libye ne
sont pas non plus fermées. Ould Kablia
prévient cependant qu' «avec la
Libye, nous allons avoir des dispositions nouvelles - en
termes de moyens et de coopération - pour protéger d'une manière plus
convenable nos frontières».
Il profitera pour souligner que
«sans la présence de l'Algérie à cette conférence de la Libye, le résultat aurait
été nul : il aurait été exclusivement théorique parce que parmi tous les
voisins qui ont des frontières communes avec la Libye, aucun pays, que se
soit le Tchad, le Niger, le Soudan ou même l'Egypte - qui a d'autres problèmes -
n'est en mesure de mettre en Å“uvre une politique commune de protection des
frontières». C'est, continue-il de dire, «à ce titre que l'Algérie - j'ai porté
le message du président de la République - est disposée à travailler avec ses
frères libyens pour sécuriser la frontière. Je leur ai proposé la création d'un
comité bilatéral frontalier, à l'instar de ce qui s'est fait avec le Niger et
le Mali». Comités qui donnent, selon lui, «des résultats extrêmement importants
parce qu'il y a une décentralisation dans la flexibilité et dans la possibilité
de prendre des initiatives et des décisions sur place».
Ould Kablia annonce la venue à Alger «à la fin de ce mois», du
ministre de l'Intérieur libyen et, dit-il, «nous allons mettre au point un
projet d'accord pour la création de ce comité bilatéral». Il ajoute encore que
«nous avons été le seul pays parmi les voisins à accorder une aide de formation
intensive aux services de sécurité libyens».
La question de non-sécurité
des frontières algériennes n'est pas posée, selon lui, à cause de se qui se
passe en Libye ou au Mali. «La sécurité des frontières est posée depuis des
dizaines d'années. Pour cela, l'Algérie a pris ses dispositions et a décidé de
mesures pour renforcer ses capacités sécuritaires tout au long de ses
frontières. Nous pouvons faire face à tout imprévu». Il affirme que l'Algérie a
été conviée à la réunion qui a regroupé hier la Tunisie, l'Egypte et la Libye. Et si elle a
décliné l'invitation, c'est, selon lui, parce qu'«elle a déjà dit ce qu'elle
avait à dire dans la réunion de Tripoli». Il précise que «je considère que
c'est une réunion de rattrapage, parce que la Tunisie et notamment les
Egyptiens n'ont pas joué le rôle qui était le leur dans la réunion de Tripoli
puisqu'ils étaient faiblement représentés».
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Posté Le : 18/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : G O
Source : www.lequotidien-oran.com