Les candidatures du FLN sont disputées entre ses jeunes militants, les
membres de son Bureau politique et les membres de son Comité central, deux
instances dans lesquelles siègent aussi ses ministres.
Le FLN doit examiner 42.000 candidatures pour n'en garder que
l'équivalant de deux fois le nombre de sièges de l'Assemblée, c'est-à-dire 924
candidats à raison de 462 x 2. C'est dire que la tâche n'est pas aisée pour un
parti qui, contrairement à ce qui est avancé, évolue au rythme d'importants
bouillonnements, de débats houleux, francs et passionnés dignes des pratiques
partisanes des grandes démocraties. Au-delà des habituelles confrontations qui
opposent depuis toujours les différents courants qui le traversent, les
nombreuses rivalités, les concurrences de clans, les régionalismes et les
parrainages qui l'adoubent notamment en temps de crise, le FLN arrive toujours
à retomber sur ses pieds «sain et sauf» pour avoir été et continue d'être ce parti-pouvoir où militaires et civils, institutionnels et
notables s'accordent «sur un minimum» pour «le bien et pour le pire».
En ces moments «cruciaux» de préparation de listes de candidatures pour
les élections législatives du 10 mai prochain, le parti de Abdelaziz Belkhadem connaît une agitation soutenue. Une grande partie
des membres de son Comité central (CC) veut se présenter à ces élections. Et
pas seulement puisque tous veulent être «des têtes de listes» dans leurs
wilayas respectives. «Les 11 membres de son Bureau politique (BP) sont déjà
candidats», nous dit-on. Il y a dans l'une et dans l'autre instances, les
ministres qui pointent eux aussi régulièrement pour se voir désignés candidats
à la tête de leur wilaya de naissance. Ils ont tous remis leurs dossiers de
candidature à la commission en charge de leur examen, ceci sans compter les mouhafadh des différentes régions qui veulent aussi se
présenter.
LES MINISTRES MIS EN ATTENTE
«Tous les ministres, un très grand nombre des membres du CC et les 11
membres du BP ont tous déposé leurs dossiers de candidature, mais le parti n'en
parle pas parce qu'on est loin de la phase des listes définitives, les
prétendants à la candidature doivent attendre que les choix soient tranchés et
ce, quel que soit leur rang», nous dit un responsable au sein du parti.
«On a décidé d'être ouvert et de prendre toutes les candidatures qui se
manifestent et toutes doivent remonter au niveau central pour éviter qu'il y
ait des manÅ“uvres contraires aux critères que le parti impose», ajoute notre
source. Ce qui n'est certainement pas du goût des ministres FLN qui
appréhendent, en cas d'éviction, de perdre tous les privilèges que le pouvoir
leur accorde tant qu'ils sont en poste.
Il nous est précisé à cet effet qu' «un certain nombre de ministres
négocient «très serré» avec les membres de la commission des candidatures pour
être tête de liste dans leur wilaya mais nos jeunes militants exercent sur nous
de fortes pressions pour qu'ils soient eux retenus comme tête de liste, on
peine à trancher». Les ministres FLN, faut-il le rappeler, siègent tous soit au
sein du CC soit au niveau du BP. «Ceux qui sont dans le CC ont de la poigne
parce qu'ils sont dans l'instance suprême du parti entre deux congrès qui a
latitude de défaire le BP, alors il est difficile de les éliminer», nous disent
nos sources. «On n'est pas encore aux listes définitives, on a encore le temps
de réfléchir et de faire la part des choses», nous dit notre source.
Les responsables du parti avouent prendre au sérieux les pressions de
leurs jeunes militants qui ont déjà fait une démonstration de force devant le
siège pour réclamer leur droit à la candidature. «Ils sont déterminés à
arracher leur place sur les listes», nous affirme un responsable.
PRIVILEGES AUX CANDIDATURES FEMMES
En attendant que les choses se décantent à ce niveau, le FLN a décidé
d'alléger les conditions d'éligibilité de ses candidates. Les femmes qui
désirent être portées sur ses listes bénéficient de grandes largesses de la
part de sa commission des législatives. Elles sont exemptes de l'application de
certaines dispositions du règlement régissant les candidatures comme la
disposition qui exige d'avoir cumulé 7 ans de militantisme au sein du parti. Le
FLN fait même du pied aux femmes responsables dans des institutions pour les
placer sur ses listes «sans aucune condition», avoue-t-on. Il semble être le
premier parti à avoir réussi à ramener vers lui un nombre important de femmes
candidates. Le quota des candidatures FLN au féminin doit représenter le tiers
des 924 candidatures qu'il doit retenir sur ses listes définitives et ce, conformément
à la disposition constitutionnelle exigeant des partis de consacrer aux femmes 30%
de leur représentativité au sein des instances élues.
Pour l'instant, on pense au FLN que l'actuel président de l'APN dirigera la liste d'Alger pour pouvoir être retenu à
son poste après le 10 mai prochain. Il était question que Harraoubia
occupe ce siège mais il semble que le président d'honneur du parti, qui n'est
autre que le président de la République, n'a pas donné son aval pour des
raisons qui restent inconnues à ce jour. Ce qui est sûr c'est que Belkhadem ne se présentera pas aux élections puisque lui-même
a eu à l'affirmer. L'on dit que c'est «sur recommandation» du chef de l'Etat
que le SG du FLN ne se porte pas candidat. Il lui serait prédit «d'autres
fonctions plus importantes après la tenue des élections», estiment nos sources.
Premier ministre? La réponse n'est pas précise. Les propos partent, pour le
moment, dans un sens et dans un autre pour être le plus inaudible possible. Ceci
pour les besoins des manÅ“uvres et des négociations que ces élections exigent en prévision de celle encore plus cruciale, la
présidentielle de 2014.
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Posté Le : 06/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com