Algérie

Législatives en Egypte : Le PND des Al Moubarak face à lui-même



Législatives en Egypte : Le PND des Al Moubarak face à lui-même
L'illusion de changement n'a pas duré longtemps au sein de l'opposition participationniste, réfractaire à l'appel au boycott d'El Baradei. L'influent quotidien cairote, Al Ahram, avait raison de donner le «Â PND devant les autres » la veille du scrutin. Attendu pour la journée du mardi ou de la matinée du mercredi, selon la commission électorale supérieure, le verdict final ne fait plus l'ombre d'un doute. Le PND (Parti national démocratique des Al Moubarak) se succède à  lui-même dans un parlement qui ne compte plus d'opposition. Il s'est attribué le 1/3 des 508 sièges à  pourvoir dans une consultation « au goût de sang et une odeur de poudre », affirme la coalition indépendante pour l'observation des élections. Elle relève que «Â les citoyens ont été sacrifiés pour que le PND reste au pouvoir. » Cette triste réalité se traduit par la désaffection populaire (20% d'électeurs ont retirés leurs cartes) et la crispation du champ politique qui met en cause les réformes démocratiques entreprises, sous la pression des Etats-Unis, depuis 2005. Dans ces élections fermées à  double tour, comme le montre le refus de la présence des observateurs internationaux, l'illusion de changement n'a pas duré longtemps au sein de l'opposition participationniste, réfractaire à  l'appel au boycott d'El Baradei et proprement laminée. Les Frères musulmans, présentant 130 candidats «Â indépendants », sont les grands perdants et quittent le parlement qu'ils ont rejoint en force en 2000 (11 élus) et, surtout en 2005 (88 élus) en qualité de première force de l'opposition. Avec 6 élus, l'opposition laïque, emmenée par le Wafd (3 sièges), est réduite à  sa plus simple expression. La reprise en main violente du PND, assuré d'un règne sans partage, a suscité un large mouvement de réprobation. L'allié américain s'est ainsi déclaré «déçu» et «consterné» par les pratiques illégales et les irrégularités mettant en cause la crédibilité et la régularité du scrutin. Des voix montent pour dénoncer le climat de terreur, d'intimidation, de violence et fraudes caractérisées. «L'exclusion répétée de représentants de l'opposition et d'observateurs des bureaux de vote, de même que les informations faisant état de violence et de fraude, suggèrent que les citoyens n'ont pas pu prendre part à  des élections libres», écrit un responsable de HRW (Human Right Watch), Joe Stork, dans un communiqué. La commission électorale indépendante a recensé quant à  elle 83 cas de fraude et de violence dans 30 gouvernorats impliquant largement le PND, tandis que le scrutin a été annulé dans 24 circonscriptions et que des candidats indépendants ont été invalidés par la faute de la Commission électorale en Alexandrie, au Delta du Nil et en moyenne Egypte. Pour le chercheur Chadi Hamid, du Brookings Doha Center, le «Â niveau de fraude entièrement différend » a un lien direct avec la présidentielle prévue dans un an». «Cela laisse penser que le régime s'inquiète de la transition qui arrive et ne compte prendre aucun risque», précise-t-il. Acculés dans leurs derniers retranchements, les Al Moubarak s'approprient toutes les cartes pour réussir la succession de tous les enjeux dans un pays qui vit une situation sociale et économique explosive avec un salaire minimum relevé à  peine à  400 livres (52 euros), une inflation galopante (12%), un chômage endémique et des prix en hausse. L'Egypte des 40% vivant au dessous du seuil de pauvreté va-t-elle reconduire l'Egypte dynastique '


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