Législatives au Maroc : Une participation de 45%, les islamistes se disent victorieux

Le taux de participation aux élections législatives qui se sont déroulées hier, a été, selon les chiffres officiels meilleurs qu'en 2007. Un petit soulagement pour les autorités alors que le résultat ' 45% de participation ' reste mitigé. Coté résultat : les islamistes du Parti Justice et Développement (PJD) affirment avoir emporté le plus grand nombre de sièges "s'il n'y a pas de fraude".
Les marocains auront été, selon des chiffres officiels déjà mis en doute sur les réseaux sociaux par le mouvement du 20 février, un peu plus nombreux à se rendre vendredi aux urnes que lors des législatives de 2007. Selon le ministre de l'intérieur, Taieb Cherkaoui, le taux de participation aux élections législatives à l'échelle nationale aurait avoisiné 45% à la fermeture des bureaux de vote. 13.626.375 d'électeurs étaient appelés à se rendre aux urnes pour élire 305 membres à chambre des représentants dans le cadre de listes locales et 90 dans le cadre de la liste nationale. Le taux de participation, un des indicateurs les plus attendus de ce scrutin progresse de huit points par rapport à 2007 où il était de 37%. Un progrès qui permet aux autorités marocaines qui ont fait campagne pour une forte participation et ont empêché les partisans du boycott à s'exprimer de sauver la face sans pour autant convaincre. Le taux de participation était l'indicateur le plus important attendu dans ce scrutin. Les autorités, en s'attirant d'ailleurs le reproche de l'ONG Human Right Watch qui leur ont reproché une campagne de harcèlement contre les défenseurs du bocyott, ont tout fait pour encourager la participation à des législatives qu'elles voulaient « historique » après la révision constitutionnelle de janvier dernier. Le progrès de la participation ne semble pas impressionner les contestataires. Sur Facebook, le mouvement du 20 février qui a appelé avec trois partis de la gauche radicale et l'association Al Adl Oua Al Ihsane a fait une analyse à chaud en rappelant qu'il faut « comparer ce qui est comparable. « En 2007, il y avait 15,5 millions de marocains sur les listes électorales. 37% de participation cela signifiait 5,7 millions de votants. Aujourd'hui, il y a 13,6 millions de marocains sur les listes électorales et à l'heure actuelle, on nous annonce 45% de taux de participation soit 6,1 millions de votants. Soit à peine 400,000 votants en plus ou une évolution de 6%. Par ailleurs, n'oublions qu'il y a approximativement 21 millions de marocains adultes. 6,1 millions sur 21 millions cela donne 29% de participation ».
S'il n'y a pas de fraude, le PJD, Inchallah'
Le second indicateur de cette élection était le poids des islamistes du Parti Justice et Développement (PJD) d'Abdellah Benkirane, premier parti d'opposition avec 47 députés sur 395 dans l'assemblée sortante. Sans attendre les résultats officiels et sur la base de rapports envoyés par leurs représentants dans les centres de vote, le PDJ a annoncé, tôt ce matin, qu'il avait emporté le plus grand nombre de sièges ce qui lui permettrait de prétendre à la direction du gouvernement. "Sur la base des rapports de nos représentants dans les bureaux de vote à travers le pays, nous sommes les vainqueurs. Nous avons remporté Rabat, Casablanca, Tanger, Kenitra, Salé,Beni Mellal et Sidi Ifni, pour n'en citer que quelques-unes", a déclaré Lahcen Daodi, numéro deux du mouvement. Un autre dirigeant du PJD, Mustapha Al Khalfi, sans douter de la victoire du PJD, a choisi de rester prudent et « d'attendre les résultats définitifs car il y a eu beaucoup de fraudes'. Nous espérons que ces fraudes n'entamerons en rien ces tendances qui annoncent une victoire de notre parti