Législatives américaines : Les primaires pour la présidentielle ont commencé

L'issue des «Mis term» des élections américaines, marquée par le blues démocrate des promesses de changement déçues, a confirmé le retour en force des républicains qui ont fait main basse sur la Chambre des représentants où ils ont réussi à obtenir 59 sièges bien au-delà du seuil exigé (39) pour la conquête de la majorité parlementaire. L'hécatombe a été évitée de justesse par les démocrates qui ont sauvegardé sur le fil le Sénat sauvé du désastre par les victoires décisives en Virginie occidentale, en Californie et au Nevada. Le «message fort», relevé par la presse américaine sonne comme un désaveu de la gestion désormais contestée d'Obama.Pour le chef de file républicain, prévu en remplacement de la démocrate Nancy Pilosi, le constant ne prête à  aucun équivoque. «Nous espérons que le président va devoir respecter la volonté du peuple, changer de cap et s'engager à  faire le changement que les Américains demandent», a déclaré John Boehner. La dynamique en bleu, porteuse d'espoir de changement, est en net recul.Le «vote sanction» a déteint sur la popularité en berne d' Obama perdant, symboliquement,  son siège de l'Illinois au Sénat qu'il a quitté pour prendre ses fonctions de président et marqué par la défaite du seul représentant pour lequel il a fait campagne le week end dernier, Tom Poriello en l'occurrence. De simples coïncidences 'La déroute démocrate prend une proportion plus grande avec les pertes jugées importantes des sièges de l'Indiana, l'Ohio et  la Virginie qui ont voté Obama en 2008. Plus est, la configuration actuelle des deux chambres ne compte pas de représentant de la communauté noire. Elle se projette dans une forme de radicalisation aux couleurs de la «révolution ultra conservatrice» en marche. La percée du Tea Party ( 2 sièges au Sénat) de Sarah Palin atteste du virage à  droite de l'Amérique du «bad way live» laminée par les effets de la crise économique (les 15 millions de chômeurs, et 1 million de personnes des saisies immobilières…) et la dégradation continue du pouvoir d'achat. Pour le vainqueur de l'Illinois, le républicain Mark Kirk, «il y a une vague montante en faveur des indépendants et les gens sont fatigués de voir le gouvernement dépenser l'argent qu'il n'a pas».Au creux de la vague, Obama est pris en étau. Face au mécontentement populaire grandissant et la montée des extrêmes, le chantier des réformes bat de l'aile.Entre le Sénat démocrate et la Chambre des représentants républicains, la lutte s'annonce ardue. Et, par-delà les formes cohabitationnistes recherchées pour empêcher la crise institutionnelle, la compétition des deux grands de la famille politique américaine porte la marque des prochaines échéances. Comme l'écrit l'influent Financial Times, «les primaires pour la  présidentielle de 2012 commencent aujourd'hui». En attendant, ainsi que le souligne le  Washington Post dans son éditorial intitulé «Et maintenant'», l'heure est à  la «coopération entre la droite et la gauche» car, souligne le quotidien, «les problèmes auxquels le pays est confronté sont trop graves pour que  Washington perde deux ans en bisbilles».