Algérie

Législatives



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'Nous sommes assis à califourchon entre plusieurs concepts politiques diamétralement opposés et discoureurs, une situation qui nous pousse à hésiter quant au choix du candidat à la députation.' C'est là le sentiment des milliers de jeunes qui n'ont pas encore 'coupé la poire en deux.' Une vision qui n'échappe pas à certains partis récemment agréés qui promettent monts et merveilles.
Des citoyens s'interrogent sur la pléthore des candidats qui se bousculent au portillon de la Chambre basse. 'L'autre jour, nous avons entendu un candidat (président d'un parti politique) déclarer que l'Algérie est le premier pays au monde à posséder le plus d'argent et qu'on pouvait tout se permettre avec de l'argent.'
Un enseignant apporta son grain de sel à la discussion. 'Sauf qu'à la lumière des choses, le candidat en question a omis de mentionner que c'est grâce au savoir qu'on achète l'avoir et non le contraire.' Dans un quartier populaire d'Oran, les ménagères s'affairent autour d'un vendeur de pomme de terre 'clandestin'. 'Vous voyez tout ce beau monde (candidats, ndlr) placardé sur les panneaux publicitaires, et bien, pas un seul n'a pu donner une seule explication acceptable sur la rareté et le prix exorbitant de la pomme de terre.' Entre les discours aux relents de conservatisme, de nationalisme et d'islamisme menés tambour battant, l'heure est aux interrogations. Des interrogations dictées par la conjoncture née du chômage qui frappe les jeunes, de la crise du logement, de la cherté de la vie, de l'érosion du pouvoir d'achat, du laxisme ambiant et de la paupérisation extrême dont souffrent des milliers de familles à Oran.
'Traditionnellement, les candidats se disputent le pouvoir parlementaire selon des programmes analytiques et chiffrés qui sont sanctionnés au final par des débats contradictoires publics mettant dos à dos les futurs députés. Nous ne connaissons pas bien ou pas assez le parcours politique des candidats dont plusieurs d'entre eux se sont contentés de changer au dernier moment de parti politique ou créer leurs propres formations politiques alors que le discours est resté le même : incohérent, indigent, ambigu, peu convaincant et fastidieux.'
L'équation entre laïques, démocrates, républicains, progressistes et islamistes est mise en exergue. 'Donnez-nous le nom d'un seul candidat capable de présenter un programme inhérent à la ligne politique de son parti et vous nous verrez alors voter massivement dans les bureaux de vote', soutient-on. 'Les appels de sirènes aux inflexions nationalistes ne marchent plus. On exige du concret pour continuer de croire que nous ne sommes pas des laissés pour compte', observe-t-on. À quelques nuances près, ils croient dur comme fer que l'absence des programmes politiques de proximité des candidats traduit le même constat. 'Ils (les candidats, ndlr) n'ont cesse de marteler qu'ils sont issus des partis d'opposition mais sont prompts à rappeler lors de leurs meetings leur allégeance au programme du président de la République. Franchement, on ne comprend pas', affirment-ils. 'Nous représentons un potentiel de capacités et de compétences qui n'est pas valorisé puisque nous sommes sous-représentés à l'Assemblée populaire nationale par des députés que nous n'avons jamais vus et qui ne soulèvent pas les problèmes de fond auxquels nous sommes confrontés', souligne-t-on encore. Les griefs acerbes des uns et des autres se rejoignent, tant les problèmes sont multiples. La plupart des jeunes chômeurs diplômés que nous avons rencontrés revendiquent haut et fort une participation à la vie économique et sociale du pays. 'Des milliers de chômeurs et des travailleurs appauvris désespèrent de ne pas être dignement représentés par les députés', estime-t-on. La réalisation des grandes entités de production nationale, l'ouverture d'établissements bancaires spécifiques proposant les mêmes services que les banques étrangères et offrant la possibilité de prêt pour des investissements ou de l'achat immobilier dans des délais courts comme le proposent de nombreux citoyens sont des thèmes récurrents. Autre constat suivi de propositions : les députés n'ont pas de permanence électorale à Oran et ailleurs. Pourquoi n'en feraient-ils pas une ou deux par mois dans les sièges de leurs partis ou les mairies (qui représentent l'Etat), propose-t-on par ailleurs.
K. R-I




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