Algérie - Revue de Presse

Légende et histoire du saint Sidi Bel Abbès El-Bouzidi



Légende et histoire du saint Sidi Bel Abbès El-Bouzidi 2ème partie La première résistance de Sidi Bel-Abbès: son nom. En juin 1843, le général Bedeau vient procéder à la construction d’une redoute sur la rive droite de la Mekkera, en face du mausolée de Sidi Bel-Abbès, à l’endroit même décrit par Daumas lors de son passage en 1838. Puis dans un rapport au Gouverneur Général de l’époque, le général Lamoricière, défendant son grand projet de colonisation souligne dans «tout indique, Sidi Bel-Abbès comme une position capitale dans l’ensemble des données de notre problème. Sidi Bel Abbès pourra contenir une riche et nombreuse population agricole», européenne, bien entendu! Mais il fallait débarrasser ces belles terres des «Arabes» qui les encombraient. En janvier 1845, le prétexte est trouvé: des Ouled Brahim aux mains nues, visitant le mausolée de Sidi Bel-Abbès, auraient tenté une attaque contre la redoute. La réaction française est immédiate: les 56 pèlerins sont massacrés et leurs corps enterrés en face du mausolée de Sidi Bel-Abbès, à l’emplacement actuel du jardin public. La répression contre le reste de la tribu est si terrible qu’elle provoqua l’un des plus grands exodes de populations: Les Ouled Brahim, les Amarnas, les Hazedjs et d’autres encore fuyant la terrible répression française, abandonnèrent en toute hâte leurs territoires et se réfugièrent au Maroc sous la protection de l’émir Abdelkader. En quelques jours, dans le triste silence des vastes étendues, désormais désertes, il ne resta plus que la sinistre redoute française et face à elle, l’ultime, l’impassible résistant: Sidi Bel-Abbès El-Bouzidi! La terrible vision du saint Sidi Bel-Abbès en Bouzidi était en train de se réaliser! Presque malgré eux, les Français subirent le nom de «Sidi Bel-Abbès». Dans tous les écrits administratifs et militaires, le nom de Sidi Bel-Abbès s’imposa. Les premiers rapports des généraux français, projetant de créer une ville française dans la région, parlent de la future ville de «Sidi Bel Abbès». Un décret, en date du 5 janvier 1849, y créa une ville de 2 à 3.000 habitants et lui donna le nom de Sidi Bel-Abbès. En 1865, lors de la visite que fit Napoléon III dans la ville, les colons tentèrent de changer le nom de cette ville et de lui donner le nom de «Napoléon-ville». L’empereur proposa de donner à la ville le nom de «Bel-Abbès-Napoléon» qui fut aussitôt acclamé. Mais, hasard ou baraka du saint homme, l’historien Adoue avoue avec étonnement: «On ne sait pourquoi le décret consacrant ce changement n’a jamais été rendu». Pourtant tous les centres de colonisation des environs reçurent des noms bien français et les gardèrent: Detrie, Palissy, Bonnier et autres Mercier Lacombe. De grandes villes coloniales reçurent eux aussi des noms français qui s’imposèrent comme Orléans-ville (Chlef) et Philippeville (Skikda). Mais miracle, la ville la plus française d’Algérie, celle dont les colons étaient si fiers qu’ils l’affublaient de «Petit Paris», la ville où l’on ne voyait «l’arabe-musulman» que très rarement, selon Tewfik El-Madani qui l’avait visité en 1930, gardera le nom de Sidi Bel-Abbès! A suivre... Hani Abdelkader




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