Algérie

LEGENDE DE BECHAR ..(5) suite et fin



LEGENDE DE BECHAR……(5)



Les morts furent ensuite relevés et, à la place de chaque cadavre, en éleva un petit redjem. Cette sorte de cimetière prit le nom de Redjem Kaam. La plus importante des tombe marque exactement le lieu où Kaam succomba; elle existe encore au commet d'une petite colline qui domine, sur la droite, la piste de Béchar à Abadla.

Après cette sangmante rencontre et pour effacer le souvenir de cette période troublée, les Doui Menia, tout en restant dans le Guir, rasèrent le ksar de Zakour qui servait de refuge aux écumeurs du pays.



Si Mhamed, par son audace et son autorité, fut désormais considéré comme le chef religieux de toute la région. C'est à sa protection que firent appel les Hamyan et les Ouled Djerir, lorsqu'ils occupèrent provisoirement Béchar et Kénadza et c'est lui qui, à maintes reprises, empêcha les conflits qui menaçaient d'éclater entre les deux tribus.



A la mort de Si Mhamed, ses héritiers, paresseux et dépensiers, durent, pour satisfaire leurs besoins d'argent, vendre, peu à peu au Ouled Djerir les terrains et les palmiers de Béchar. Il en fut de meme d'autres petites palmeraies, comme celles de Talzaza, de Bou Kais, de Mengoub que Si Mhamed avait accaparées de droit de premier occupant. Car il est inexact que la Zaoui ait jamais possédé le moindre bien pour l'avoir acquis de ses deniers, contrairement à ce qu'elle pourrait prétendre

Essentiellement nomades, les Ouled Djerir ne se fixèrent pas à Béchar même, mais ils circulèrent du coté d'El Houari, Benzireg, Beni Ounif et jusque vers la Zouzfana. Ils employèrent des esclaves de la Zaoui pour cultiver la palmeraie de Bechar dont le caïd, Barka Kaddour, de race noire, descend des esclaves des marabouts de la Zaouia.

Les Ouled Djerir eux-mêmes ne firent aucun effort pour améliorer l'état de la palmeraie. Il y a quarante ou quarante-cinq ans, au cours d'une période de pluie extrêmement abondantes, l'oued Béchar fut transformé en un véritable torrent qui dévasta tout sur son passage. Son eau était complètement noire et les Indigènes surnommèrent cette crue l'Oued Lakhal. C'est celle qui ravinant profondément le lit de la rivière, détruisit la grande seguia des Ait Atta



Telle est la légende historique de Béchar, telle que les anciens l'ont léguée au Indigènes du pays.

'1) Zakour veut dire elevé, surplombant.
(1) On trouve encore de nombreux fragments de coquille d'autruches à 15 km au N.O de colomb, aux environs de l'Oum Cba, la mère du doigt gara connue aussi sous le nom de chateau Bou Amama et dont le plateau tabulaire est hérissé d'aiguilles rocheuses érigées comme des doigts étendus.
(2) Botma, Pl. betoum, Pistacia atlantica, Desf. (Térébinthacées), vulgairement connu sous le nom d'arbre de fer.

Archives de l'Institut Pasteur d'Algérie Publication Trimestrielle = Tome XI - Année 1933


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