Légende de béchar suite (2)
Le sultan ABD El Malek choisit alors, pour coloniser Béchar, une tribu de gens Ouled Nseir, auxquels il donna des animaux, chevaux, mulets, moutons. Les nouveaux occupant obtinrent aussitôt de la culture un rendement fantastique et il régna bien vite chez eux une ère de richesse et de paix. La chasse vint encore augmenter leur bien-être, car le pays était peuplé d'autruches (1), de gazelles, de mouflons et d'antilopes. Une partie d'entre eux travailla essentiellement la terre; l'autre se consacra à l'élevage des troupeaux et occupa tous les terrains de pacage de l'oued Guir. Leur prospérité fut bien vite connue et attira vers eux d'autres gens qui se mirent sous leur protection.
Un jour que la majorité de la tribu se trouvait dans les pâturages du Guir, un vieillard qui se reposait à l'ombre d'un grand botma (2) eut son attention attiré par les allées et venues d'une souris qui transportait dans sa gueule ses petits, du trou où ils étaient nés, jusqu'au somment de l'arbre. Son regard s'illumina et il comprit que Dieu l'avertissait, par ce spectacle, qu'une catastrophe allait se produire et que lui et les siens devaient en toute hâte abandonner la vallée, pour se réfugier sur les hauteurs voisines. Réunissant sans retard toute la Djemaa, il lui raconta le présage dont il avait été témoin et lui fit part de ses appréhensions, en le suppliant d'obéir à la voix de Dieu. Mais ses coreligionnaires le traitèrent de fou et se rirent de cet appel qu'ils prirent pour une sottise. N'écoutant alors que l'esprit d'en haut, il quitta le Guir avec son gendre et ses petits enfants et se réfugia sur la Hammada, à Bou Allala.
IL y était à peine arrivé qu'un bruit formidable retentit et qu'une véritable muraille d'eau se précipita avec furie, dévasta tout sur son passage, emportant, dans son remous, tous ceux qui avaient fait fi de la prophétie et, avec eux tous leurs troupeaux. Rien n'échappa à la crue : ce fut un désastre complet.
Quand le calme fut rétabli, le vieillard regagna Béchar, pour y annoncer la catastrophe : " l'oued et venu, dit-il, et a tout enlevé". Nos frère sont morts et nous n'avons plus d'animaux "Allah nous a punis." Les rares survivant des Ouled Nseir résolurent alors de quitter le pays. Ils se réfugièrent dans le Gharb, aux environs de Fès, où leurs descendants existent encore.
Le sultan turc fut, à son tour, informé du terrible événement et de l'abandon de béchar par ses premiers colons. Il demanda des volontaires pour aller continuer l'œuvre des Ouled Nseir, mais il ne rencontre que des refus, car toutes les personnes sollicitées avaient peur de mourir aussi là-bas, dans les mêmes conditions.
Devant cette situation, il résolut d'agir par la force et, avec un grand nombre de ses esclaves, il constitua une nouvelle colonie qui s'appela Abda. Ces esclaves étaient de couleur blanche. Il leur promit de leur construire des habitations. C'est qu'il fit bâtir le Zakour (1).
Les Abda restèrent 66 ans à Béchar. Nullement habitués à la culture de la terre, ils ne firent rien personnellement pour mettre en valeur et enrichir le pays.
Mais les gens du Tell étant accourus dans la région, ils s'en servirent comme esclaves et les contraignirent au travail. Les nouveaux arrivants devinrent cependant si nombreux que les Abda, inquiets et redoutant d'être égorgés par leurs serviteurs, leur élevèrent un autre ksar à coté du leur et ce ksar fut appelé Zekakor ou petit Zakour.
A…….SUIVRE…..
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Posté Le : 12/04/2012
Posté par : settaf
Ecrit par : L.Céard
Source : archives - institut pasteur