Lectures dramatiques au Théâtre Abdelkader Alloula

Un espace privilégié d’expression En initiant un cycle régulier de lectures dramatiques, par le biais de l’espace «A proximité de la scène» dont il s’est doté, le Théâtre Abdelkader Alloula entend renouer avec une ancienne tradition, inaugurée en 1973 du vivant du dramaturge qui a donné son nom à l’institution théâtrale d’Oran. Provoquer des rencontres entre passionnés de théâtre, initier des débats autour de textes dramatiques soumis à une lecture en vue de les enrichir, confronter les jeunes qui investissent le champ de l’écriture théâtrale aux techniques de l’écriture dans le but de découvrir de nouveaux talents, échanger les points de vue entre professionnels du théâtre sur la chose théâtrale, tel est l’objectif que s’est fixé le TRO en mettant à la disposition des créateurs, au sein même de l’établissement, un espace privilégié d’expression. Pour M. Tayeb Ramdane, le directeur artistique et technique du TRO, qui veille à la pérennité de ces rencontres, «les lectures dramatiques ont repris à partir de 2004 après avoir été longtemps oubliées». «Réservées auparavant à un public d’étudiants et d’universitaires, explique-t-il, aujourd’hui, elles sont suivies par un public initié plus restreint.» Les séances de lecture dramatique se succèdent à rythme régulier d’une séance par quinzaine. Pour notre interlocuteur, ces séances de lecture dramatique répondraient à deux objectifs: «d’une part, elles permettent au théâtre de constituer un gisement de textes dramatiques, dont certains pourraient éventuellement être montés et, d’autre part, d’ouvrir la porte à tous les créateurs désireux de se faire connaître.» Pour l’année 2006, quelque 8 séances ont été tenues où l’on a noté un engouement avéré des jeunes pour l’écriture théâtrale et la confirmation de certains talents. Pour sa part M. Azri Ghaouti, directeur du TRO, les séances de lecture dramatique sont une ancienne tradition au TRO. «Notre théâtre est la première structure du quatrième art à avoir lancé cette initiative. Déjà en 1973, Abdelkader Alloula conviait régulièrement le public à des lectures dramatiques qu’on désignait par «séances d’analyse critique» qui se déroulait dans la salle du théâtre en présence d’éminents universitaires, notamment Djellid, Mediène ou Bessaïeh, où j’assurais le secrétariat. Quelque 200 séances ont été tenues à cette époque. J’avais la charge de rédiger à chaque fois le compte-rendu de séance. Je devais de ce fait restituer le débat. Cela a été pou moi une véritable école de formation sur le texte, la forme et la technique théâtrale. Il s’agit aujourd’hui d’ouvrir ces séances à un plus grand nombre afin qu’il puisse aborder la pratique théâtrale d’une manière efficace et sereine».