Algérie

Lecture : La Casbah à l'heure du livre Epoque : les autres articles



Lecture : La Casbah à l'heure du livre                                    Epoque : les autres articles
La lecture doit être un acte librement consenti et non une corvée. Elle participe au développement de la pensée et de l'intelligence.
En écho au Salon du livre qui se poursuit à Alger, La Casbah s'est, elle aussi, mise à l'heure de la lecture, à travers son Thé littéraire organisé, mardi, au palais El Minzah, par l'association des Amis de la rampe Louni Arezki. Beaucoup de questionnements et quelques inquiétudes légitimes émanant de jeunes lycéens issus des établissements environnants (lycées Emir et Okba entre autres) invités à l'occasion et qui n'ont pas hésité à mettre à nu leur rapport insignifiant à la lecture et la place ridicule qu'occupe le livre dans leur vie quotidienne.
Cette problématique a été soulevée par Lounis Aït Aoudia, initiateur de cette rencontre, qui dira d'entrée toutes les contraintes qui entravent la marche vers la réappropriation de nos valeurs ancestrales, dont le livre constitue un socle et un vecteur important. Kaddour M'hamsadji, écrivain, chroniqueur, modérateur de cette rencontre, se réfère toujours à son 'uvre majeure Le petit café de mon père pour stigmatiser des comportements, des attitudes qui n'encouragent guère la promotion du livre. «Nos enseignants lisent-ils '», s'est-il interrogé avec pessimisme. A partir de là, il est difficile de parler de transmission encore moins d'engouement pour la lecture comme l'a bien signalé Mme Amhis Djoher, écrivaine, qui s'est appesantie sur les facteurs négatifs qui empêchent toute évolution y compris, celle d'accéder à la lecture qui doit être un acte librement consenti et non une corvée.
M. Tessa, expert pédagogue, a insisté sur le fait que la lecture participe au développement de la pensée et de l'intelligence de l'enfant. Si l'enseignant occulte cet aspect, il passe à côté. L'orateur a évoqué la lecture plaisir qui incite à l'ouverture sur les autres et la maîtrise des langues. Cela amène à la réhabilitation de la culture scolaire à travers l'ouverture de bibliothèques.
Ce qui ouvre la voie aux élèves de s'approprier le patrimoine universel, en ces temps où la mondialisation n'est plus une simple vue de l'esprit.
Dans le riche débat qui s'est instauré, on relèvera la réaction saine de certains élèves intervenants qui ont assené crûment leurs «vérités», qui vont du comportement indifférent de leurs enseignants, en passant par leur formation qui laisse à désirer jusque parfois à l'incapacité des «profs» de répondre aux questionnements légitimes de leurs élèves, sans compter ces attitudes condamnables, comme l'indifférence de la direction de leur lycée devant la détérioration de l'emblème national «jauni» par le temps mais qui flotte toujours sur le fronton du lycée.
De la réaction des enseignants présents, il faudra retenir l'urgence pour les autorités d'ouvrir des chantiers pour sauver ce qui peut l'être. Car comme l'a souligné l'un des intervenants, l'effort n'est pas valorisé, les diplômes ne sont pas reconnus par la société et qu'un universitaire bardé de titres est vite «effacé» par un simple trabendiste, mieux considéré par le commun des citoyens. «La lecture ne se décrète pas, elle s'acquiert», a résumé l'artiste Mahiedine Bentir qui, comme à son accoutumée, a gratifié l'assistance d'un «show» original dont il a seul le secret'
En conclusion, Aït Aoudia a suggéré des assises nationales du livre. Excellente initiative au demeurant, dont on ne sait si elle trouvera des oreilles attentives.


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