Leçon de patience et de force

Respect - Pour les gardes communaux, la dignité ne se marchande pas.
Une parcelle du terrain qu'ils occupent depuis jeudi 9 juillet, sert de resto. C'est dans «ce semblant de cuisine» qu'est préparée la chorba du ramadan. «Ce sont des gardes communaux cuisiniers qui ont pour tâche de la préparer. Abdelhamid se charge également de distribuer du pain aux agents qui ont formé une file depuis près d'une heure déjà. La fatigue se lit sur tous les visages.
Les gardes communaux nous donnent une leçon de patience et de force, à savoir s'adapter à toutes les situations. Un véritable exemple d'organisation. Non loin de là, d'autres gardes communaux s'adonnent à des discussions de tout genre, mais aussi aux commentaires, particulièrement sur les dernières évolutions enregistrées par leur cause.
Certains d'entre eux, les «anciens» particulièrement, préfèrent remonter à ces années de braise, pas faciles à effacer des mémoires. Nadjib ne lâche pas des yeux une photo. Il est papa depuis seulement trois mois. «Je n'ai jamais passé assez de temps avec Lamia, ma fille venue au monde en avril dernier. Au début de ma carrière, j'étais contraint de m'absenter de longs moments du domicile familial sans voir mes parents, particulièrement ma maman. Maintenant c'est ma fille qui me manque.
Plus que quelques minutes avant l'appel à la prière du Maghreb synonyme également de rupture du jeûne. Scindés en petits groupes, les gardes communaux viennent ainsi d'accomplir une autre journée de carême...en pleine nature. L'obscurité est au rendez-vous. Les choses deviennent de plus en plus compliquées dans cet endroit. Une nouvelle nuit à la belle étoile va commencer. A 20h passées de 5 minutes, la rupture du jeûne est annoncée par un retentissent coup de sifflet d'un agent chargé de guetter l'adhan. Les gardes communaux insistent pour que nous partagions leur repas. Ce que nous faisons.
Chorba bien chaude, de l'eau minérale ou une boisson gazeuse. Aliouat Lahlou, un autre délégué des gardes communaux, fait dans le souvenir. Il nous ramène aux premiers instants où lui, personnellement, appelait les populations de la wilaya de Bouira d'où il est originaire, à s'armer contre les groupes terroristes.