Algérie

Leasing en Algérie



Leasing en Algérie
Introduit sur le marché national depuis plus de dix ans, le crédit bail, ou leleasing, peine à se développer en Algérie. Selon une étude réalisée en Algérie, l'offre de leasing couvre seulement quelque 8% de la demande potentielle.Le peu d'engouement enregistré pour ce type de financement est dû à «l'absence d'une culture managériale dans la plupart des PME qui ont peur de s'ouvrir sur le marché et réaliser des plans d'extension», estime le directeur général de la Société nationale du leasing (SNL), Mohamed Krim.La plupart des PME, selon M. Krim, sont familiales et ne disposent d'aucune organisation en termes de gestion. Ces entreprises, ajoute-t-il, sont renfermées sur elles-mêmes et leurs dirigeants doivent comprendre qu'une PME est d'abord une entreprise nationale qui contribue au développement économique durable du pays.Le problème, d'après ce même responsable, réside dans le manque d'ambition des PME et non pas dans le produit lui-même. «Les chefs d'entreprises n'ont pas peur du leasing en tant que formule de financement, mais ils ont plutôt peur d'investir davantage. Le jour où ils se mettront à penser à leur développement, ils opteront sans nul doute pour le leasing», souligne M. Krim.Toutefois, l'état actuel du marché du leasing ne semble pas, du reste, démotiver les établissements financiers spécialisés qui tablent sur un avenir «prometteur» de ce type de financement qui permet aux entreprises de conserver leurs fonds propres tout en disposant de moyens mobiliers ou immobiliers nécessaires pour leurs activités.«Nous sommes très optimistes pour l'avenir de cette filière, car le marché national dispose d'un grand potentiel en la matière, notamment avec les multiples projets lancés dans divers secteurs», assure la directrice commerciale de l'ALC (Arab leasing corporation).La campagne de vulgarisation de ce produit s'intensifie afin d'attirer davantage de PME, selon notre interlocutrice. Le même avis est partagé par le DG de la SNL, estimant être sur la bonne voie. «Le marché algérien est prometteur et porteur pour le leasing», dit-il, ajoutant que la perspective de création de 2 millions de PME à l'horizon 2025 «boostera le leasing dans toutesses formes».Le crédit bail est actuellement proposé par une dizaine de banques et établissements financiers, dont trois sociétés publiques: la SNL (Société nationale de leasing, filiale BDL/BNA), El Djazair leasing-SPA (filiale de la BEA et de la banque portugaise BES), en plus d'El Djazair Idjar-SPA. Selon le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, il est impératif de développer le leasing comme moyen de financement des investissements. L'instruction adressée le 10 décembre 2012 par M. Sellal aux différents établissements financiers, offre un statut dérogatoire aux sociétés de leasing en matière d'amortissement fiscal, en vue de leur permettre d'améliorer leurs performances et leur présence aux côtés des PME. Selon le délégué général de l'association des banques et établissements financiers (Abef), Abderrezak Trabelsi, cette mesure va, sans nul doute, booster l'activité de leasing qui représente, selon lui, un marché de quelque 60 milliards de dianrs en Algérie, soit près d'un milliard de dollars.Pour leur part, les chefs d'entreprises qualifient le taux d'intérêt (loyer)des financements leasing appliqué par les banques de «trop élevé», ce qui empêche les investisseurs à solliciter ce type de financement.«Le taux d'intérêt (loyer) est de 9% hors taxes. Avec la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui est à la charge de l'entreprise, ce taux revient à plus de 12%. C'est trop cher pour les PME», regrette le président de l'Association générale des entrepreneurs algériens (Agea), Mouloud Kheloufi.Dans le contexte actuel, les entreprises privées préfèrent, poursuit-il, «compter sur leurs moyens de bord pour financer leurs investissements car avec le leasing ils travailleront beaucoup plus pour l'intérêt des banques».M. Kheloufi a demandé de «ramener les taux d'intérêt à 3 ou 4%», si les banques «veulent vraiment accompagner l'épanouissement des entreprises algériennes». B. A.




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