Algérie

Le Zidan en débat



Le Zidan en débat
Si, dans le football, Zineddine Zidane passe pour une icône planétaire, dans la musique arabo-andalouse, le mode Zidan trône bien au-dessus les onze restants. Son importance sur l'échiquier structurel de ce vieux et prestigieux patrimoine musical est telle qu'il reste la seule voie par qui les grands noms de la musique classique européenne, à l'image de Mozart ou de Saint-Saëns, ont eu à emprunter dans leur quête d'établir des parallèles avec cet Orient qui les a tant fascinés. Un point saillant qui a été soulevé lors d'une rencontre sur cette composition musicale, qui s'est tenue, mercredi dernier, à la Bibliothèque nationale à Alger, en marge du 9e Festival international de la musique andalouse et des musiques anciennes (Festivalgérie) qui se tient depuis samedi dernier à la salle Ibn Zeydoun de l'Office de Riadh el-Feth. Une louable conférence qui a réuni plusieurs musicologues, chercheurs, universitaires, musiciens avec pour soucis de dégager un peu plus la poussière sur l'histoire et les racines des modes composant la Nouba, à l'origine 24 mais dont il ne reste que la moitié. Le reste s'étant évaporé dans les méandres des temps révolus. Professeur en musique, Bakhouche Hassen a mis la lumière sur la composante de chaque mode andalou, le Zidan, qui obéit, insiste-t-il, à des éléments psychophysiologiques (état de l'âme, caractère, tempérament de la personne, lumière, air, couleurs...) façonnant ses caractéristiques. « Tous ces éléments influent sur le compositeur dans sa conception de la création musicale » a-t-il indiqué. Une approche partagée par Merouani Abdelmalek, grand spécialiste de l'école de Constantine, plus connu sous le nom de Malouf, qui, dans un long et minutieux exposé, a mis en avant la spécificité du Malouf par rapport à l'école d'Alger (çanaâ) et de Tlemcen (Gharnati) dans sa façon de concevoir et surtout de jouer le mode Zidan. M. Merouani s'est, par la suite, étalé en plongeant dans l'histoire des Toubouâa (modes) de la musique arabo-andalouse en citant les premiers recenseurs, tel que Mohamed Dharif Tounsi (1285-1385) qui a rédigé une Qacida (texte) de 125 vers (La noria des modes) dans laquelle il a énuméré quelques modes dont le Zidan, el Ouencharissi dans une longue structure poétique où il cite le Zidan aux côtés de R'haoui, Edhil, Mezmoum, el-Asbaain, al-Aarak, ou encore Slimane ben Mohamed Abdallah el Fassi el Haouat. Bref, des maîtres du vers et de l'instrument grâce à qui la musique arabo-andalouse continue d'égayer, jusqu'à aujourd'hui, ces milliers de mélomanes, notamment dans le cadre de ce 8e Festivalgérie.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)