Algérie

Le zèle des salafistes tunisiens


Les salafistes entendaient récupérer le site, arguant que le monument a constitué un lieu de culte musulman avant de redevenir une basilique en 1966 sous le régime Bourguiba, selon le journal. «Des musulmans sont entrés dans la basilique pour préparer le lieu à accueillir la prière du vendredi», a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Hichem Meddeb, précisant ne pas être en mesure de les identifier comme étant des salafistes. «Les forces de l’ordre les ont dispersés dans le calme, des pourparlers avec le gouverneur ont eu lieu, et ils ont été invités à présenter une demande officielle au ministère du Culte», a-t-il ajouté. «Jusqu’à preuve du contraire, le monument reste une basilique», a-t-il déclaré. La basilique du Kef est un monument archéologique de l’époque byzantine (VIe siècle) transformée en mosquée au XVIIe siècle avant de récupérer sa vocation première puis de devenir un lieu touristique et culturel. Le Kef compte des dizaines de monuments historiques puniques, romains et islamiques. Le ministère de la Culture tunisien a récemment annoncé une enveloppe de 600 000 dinars (environ 300 000 euros) pour restaurer tous les sites culturels et religieux tunisiens, rappelle La Presse.     Le parti salafiste tunisien Hizb Et-Tahrir, qui prône l’instauration d’un régime fondé sur la charia (la loi islamique), n’a pas été légalisé en Tunisie après la fuite du président Ben Ali, le 14 janvier en Arabie Saoudite après un soulèvement sans précédent. Il compte des petits noyaux d’activistes radicaux, à l’origine de plusieurs incidents au cours des derniers mois, comme l’attaque d’un cinéma à Tunis ou l’agression d’avocats devant le palais de justice de la capitale. Pour autant, les dirigeants islamistes politiques se veulent rassurants. Le mouvement islamiste tunisien Ennahda, grand favori de l’élection du 23 octobre, veut construire «un régime démocratique basé sur les valeurs de l’Islam», a déclaré mercredi son président Rached Ghannouchi lors d’un congrès de présentation de son programme à Tunis.
Devant plus d’un millier de personnes réunies au palais des Congrès, la direction du mouvement a présenté un programme intitulé «Pour une Tunisie de la liberté, de la justice et du développement».«La Tunisie d’aujourd’hui et de demain doit s’appuyer sur son identité arabo musulmane», a déclaré M. Ghannouchi en énumérant les priorités de son parti : instauration d’un régime parlementaire, lutte contre le chômage et la corruption, indépendance de la justice, respect de l’égalité homme/femme. «Nous proposons aux Tunisiens la mise en place d’un système politique qui extirpe les racines de la dictature», selon un programme en 50 pages distribué par Ennahda, mouvement qui fut durement réprimé sous le régime Ben Ali.
«Notre programme vise à mettre en place un modèle de développement national ayant comme points de repère les valeurs islamiques», ajoute Ennahda, qui revendique souvent sa proximité idéologique avec l’AKP, le parti islamo-conservateur au pouvoir en Turquie. Face aux inquiétudes qu’ils suscitent, notamment dans les milieux intellectuels et laïques tunisiens, les islamistes s’engagent à «garantir la liberté de croyance et de pensée» et «les droits des minorités religieuses», et à «préserver les acquis de la femme», qui jouit d’un des statuts les plus avancés dans le monde arabo-musulman.Le texte entend notamment «protéger la liberté de la femme contre toute imposition de style vestimentaire» et garantir son «droit au travail».
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