Algérie

Le Yémen en état de guerre avec l'intervention de la coalition militai



Le Yémen en état de guerre avec l'intervention de la coalition militai
L'Arabie saoudite a décidé d'intervenir militairement au Yémen en lançant une opération baptisée : «Tempête décisive» pour, officiellement, venir en aide au pouvoir du président Abdrabbou Mansour Hadi face à l'avancée des Houthis. Huit pays arabes (Emirats arabes unis, Koweït, Qatar, Bahreïn, Egypte, Jordanie, Maroc, Soudan), en plus du Pakistan et la Turquie annonçaient leur participation à la coalition dirigée par le royaume saoudien. L'intervention militaire a fait suite à des appels à l'aide du camp Hadi incapable de stopper l'offensive des Houthis qui ont réussi depuis septembre 2014 à prendre plusieurs régions du pays, dont la capitale Sanaa, et avançaient ces derniers jours vers Aden, où avait pris refuge le chef de l'Etat. Ryadh a mobilisé dans cette opération 150 000 militaires et 100 avions de combat, tandis que les Emirats arabes unis ont engagé 30 avions de combat, le Koweït 15 appareils et le Qatar 10, le Bahreïn participe avec 12 avions. Hier de nouvelles frappes de la «coalition arabe» mené par l'Arabie saoudite ont visé des positions des Houthis dans la région d'Arhab au nord de Sanaa, faisant 12 morts parmi les civils. Depuis le début de l'opération une quarantaine de civils ont péri dans les frappes. Et la tension est montée d'un cran dans la région avec cette escalade aux contours géopolitiques évidents. Dans une première réaction aux raids le chef de fil du mouvement Abdelmalek al-Houthi, a condamné une «invasion» et averti que les «Yéménites ne vont pas rester sans réagir». L'Iran a de son côté mis en garde contre une propagation du conflit, et le président Hassan Rohani a dénoncé une «agression militaire». L'implication iranienne au Yémen est aujourd'hui ouvertement décriée par le royaume saoudien alors que Téhéran n'a jamais confirmé soutenir les Houthis. Ces derniers bénéficient ouvertement du soutien de puissantes unités militaires restées fidèles à l'ex-président, Ali Abdallah Saleh. Ce dernier, écarté du pouvoir en 2012 sous la pression de la rue, semble vouloir prendre une revanche sur son successeur et revenir en force dans d'éventuelles négociations futures. «Les Iraniens s'ingèrent dans les affaires des pays arabes, que ce soit au Liban, en Syrie, en Irak, et au Yémen, ce que nous ne pouvons pas tolérer», s'est insurgé l'ambassadeur saoudien à Washington qui avait annoncé le début de l'opération. En pleines négociations sur le nucléaire avec Téhéran, les Etats-Unis, ont exprimé leur appui à l'intervention saoudienne au Yémen et annoncé «un soutien logistique et de renseignement». Cette intervention directe dans un conflit larvé devrait compliquer la situation sur le terrain yéménite particulièrement mouvant. Les raids aériens des Saoudiens et leurs alliés pourraient avoir des résultats limités et une intervention terrestre reste improbable en raison des risques d'escalade et d'enlisement. Freiner l'évolution des Houthis ne devrait pas régler la crise au Yémen, et pourrait même aggraver la situation en favorisant les groupes extrémistes. Il est notoire que les réseaux Al-Qaïda, et Daech sont particulièrement implantés dans ce pays. Le groupe Etat islamique a récemment revendiqué les sanglantes attaques de Sanaa (142 morts, 351 blessés). Le Yémen est depuis des décennies le théâtre d'antagonismes continus entre camps rivaux sous fond de clivage confessionnel. Et l'intervention militaire conduite par Ryadh devrait davantage embrouiller une situation déjà trop confuse.M. B./Agences




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