Adepte du mode silencieux quand il s'agit de prendre en main les dossiers phares de sa ville, le wali Saïd Sayoud semble avoir choisi le moment opportun pour apporter un éclairage sur un projet à grande valeur urbanistique et sociodémographique pour Oran : la ré-urbanisation du périmètre à flanc de montagne « Planteurs-Ras El Aïn ». La mise au point s'y rapportant, faite à grand trait et entre deux points d'une tournée, contenait un double message. D'abord, il n'a jamais été question d'un classement de ce dossier (qui fut l'un des plus remarquables centres d'intérêts de la chefferie de wilaya sous l'ex-wali d'Oran Mouloud Cherifi, avant de disparaître littéralement de l'espace du débat public). Tout au contraire, il y a eu dans l'intervalle une grande avancée sur le chemin de la mise en œuvre du projet à la faveur d'une prise en charge plus réaliste et plus en adéquation avec les spécificités du dossier y afférent. Et c'est parce que toute idée d'urbanisation de ce pan « singulier » de la carte d'Oran, quels qu'en soient la consistance et les moyens d'exécution, ne peut rester que vœu pieux si le problème du foncier n'est pas réglé à l'avance, l'actuel wali d'Oran peut se prévaloir aujourd'hui d'avoir déjà franchi une bonne étape dans ce registre-là. Des opérations de relogement qu'il a eu à mener dans cette zone au titre du programme RHP et de celles antérieures à son « mandat », il a pu tirer un bon portefeuille foncier de démarrage : quelque 70 hectares, selon des sources. Mais, a priori, il semble que l'approche adoptée veut que l'on temporise encore, le temps que l'on collecte d'autres réserves avec les actions de démolition programmées afin de libérer le maximum de terrain constructible, soit une superficie de l'ordre de 200 hectares. Le premier responsable de la wilaya voit juste : attendre l'évacuation de tout le bidonville « Planteurs-Ras El Aïn - Couchet El Djir » pour poser la première pierre est non seulement hypothétique comme démarche, mais utopique carrément.
UNE ASSIETTE DE 200 HECTARES DONT TROIS QUARTS CONSTRUCTIBLES
Procéder par étapes. Aménager par parties. C'est la démarche arrêtée pour ré-urbaniser, restructurer et revitaliser le site. Passer à l'action, doucement et modérément, et ne pas attendre l'utopique éradication intégrale du bidonville.
Les éléments se juxtaposeront, les pièces s'emboîteront les unes dans les autres, donnant corps au POS, au fur et à mesure. Peu à peu, on y voit, donc, un peu plus clair. La ré-urbanisation de l'espace bidonvillisé surplombant le quartier de Sidi El-Houari à hauteur des Planteurs et dont les tentacules s'étendent à Ras El-Aïn, Couchet El-Djir et El-Hassi, n'étant plus une option dans les projections des pouvoirs publics, mais une décision prise, un projet approuvé, le processus se fera par phasage. La décision d'injecter aux Planteurs une partie, aussi infime soit-elle, de programmes de logements déjà notifiés à la wilaya, ceux du LPA et de l'AADL, actera la naissance d'un nouvel ensemble urbain, peu consommateur d'espace, qui émergera de dessous les décombres. Ce quota de logements publics se veut, a priori, être le premier jalon dans le dispositif de ré-urbanisation du site, après sa dé-bidonvillisation partielle et par îlots consécutifs.
Sur le plan juridique, le frein qui maintenait immobile ce projet d'urbanisation, à savoir le gel de l'opération relative au plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé de Sidi El-Houari, vient d'être desserré avec la prise en charge, par la wilaya de cette opération, avec entre autres démarches la sélection d'un bureau d'études. Par ailleurs, en concertation l'APW, la wilaya a exposé sa vision et son ambition par rapport au devenir du site surplombant le secteur sauvegardé de Sidi El-Houari, auprès du ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, qui a donné son approbation. Ce dernier a, dans ce cadre, chargé l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI) de confectionner une étude globale qui prendrait en compte tous les aspects y afférents : urbanisme, architecture, étude géotechnique du sol, nature juridique du terrain. Les pouvoirs publics locaux ne font pas dans l'attentisme et l'expectative et sont déjà en train de faire « ce qui peut se faire » pour que, une fois l'image complète du puzzle soit mise en évidence, les éléments périphériques et accessoires en cours de montage s'imbriqueront, d'eux-mêmes, dans la nouvelle configuration.
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Posté Le : 29/05/2024
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com