Le quartier de Derb sera éradiqué et ses habitants relogés. C'est ce qu'a
déclaré le wali d'Oran, hier, lors de son allocution à l'occasion de
l'ouverture des travaux de la quatrième session de l'assemblée populaire de
wilaya (APW). Le premier responsable de l'exécutif a affirmé que le quartier
Enasr (ex-Derb) «sera éradiqué dans un temps record, ce qui permettra la
récupération d'un terrain de grande valeur. Les habitants de ce quartier seront
relogés. Les listes des vrais habitants et des vrais sinistrés de ce quartier
sont élaborées», a-t-il ajouté. Cette démarche vise à faire face au problème du
vieux bâti et raser les immeubles menaçant ruine, surtout que tous les
immeubles de ce vieux quartier sont vétustes et risquent de s'effondrer à
n'importe quel moment. Toujours dans le cadre du secteur de l'habitat, le wali
a annoncé que 1.400 logements sociaux seront distribués incessamment.
Cette grande opération de relogement entre dans le cadre des programmes
pour le vieux bâti. Dans ce cadre, le wali était catégorique: «Je ne veux pas
qu'on me mette devant le fait accompli, il y a des gens qui après quelques
gouttes de pluie effectuent eux-mêmes des fissures sur les habitations avant de
venir demander un logement et de dresser des tentes devant leurs immeubles.
Même s'il y a 1 million de logements à Oran, ces gens n'auront pas un
logement». Signalons qu'entre le 29 novembre et le 2 décembre, pas moins de 56
tentes et baraques dressées sur la voie publique et qui avaient servi
d'habitations à des familles sinistrées ont été démantelées au niveau de la
ville d'Oran. L'opération coup de poing de l'APC d'Oran avec la collaboration
de la daïra devrait toucher tous les secteurs urbains et s'inscrit dans le
temps afin d'éradiquer toute forme de squat de l'espace public par des indus
occupants. L'action a été entamée au niveau des secteurs urbains de Ibn Sina et
El Makarri où en une seule journée pas moins de 17 familles ont été priées de
rejoindre leurs anciennes habitations et libérer la voie publique. Ensuite,
c'était au tour des circonscriptions d'El Amir et Sidi El Bachir, où le record
a été enregistré avec 18 cas. Au niveau des secteurs El Mokrani et El Othmania,
ce sont 5 familles qui ont été évacuées alors que pour ceux d'Es-Seddikia et El
Menzah, on a dénombré 12 et enfin 4 au niveau des quartiers relevant des
secteurs urbains El Badr et Sidi El Houari.
L'opération continue au niveau
des autres secteurs, nous apprend notre source, qui précise qu'elle vise à
dissuader les occupants illégaux de l'espace public en regagnant leurs
domiciles initiaux. Par ailleurs, le wali a ajouté qu'un projet de 4.300
logements est actuellement au niveau de la commission nationale des marchés.
Ces logements entrent dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire et
ils seront destinés aux habitants du quartier les Planteurs. Dans le même ordre
d'idée, le wali a évoqué la prolifération des constructions illicites. «Tous
les bidonvilles vont être éradiqués avant 2012. Il a été décidé de ne reloger
que les familles recensées en 2007. Les autres occupants qui se sont installés
au niveau des bidonvilles après 2007 ne sont pas concernés par les opérations
de relogement », a-t-il souligné.
A Oran, pas moins de 8.000
constructions illicites et maisons de fortune ont été recensées. Ces maisons de
fortune sont réparties sur trente bidonvilles. Le plus grand nombre des
constructions illicites a été recensé au niveau des communes de Sidi Chami,
Es-Sénia et Haï Bouamama (ex-El Hassi). Cependant, le nombre exact des familles
recensées en 2007 et qui vont être relogées après éradication de leurs taudis
n'a pas encore été arrêté. Les dossiers de ces familles vont être étudiés au
cas par cas avant leur relogement. En dépit des efforts déployés par le
gouvernement dans le cadre de la lutte contre les constructions illicites, des
personnes de tous bords et surtout venant de wilayas limitrophes s'implantent
quasi quotidiennement au niveau de ces bidonvilles avec la complicité d'une
mafia du foncier fort présente à Oran. Certaines de ces familles vivant dans
des conditions de précarité et d'insalubrité ont déjà vu leurs baraques
démolies mais sont revenues, faisant fi de toute loi.
Dans ce cadre, les services de la
Gendarmerie nationale de la wilaya d'Oran ont ouvert une enquête sur la mafia
des bidonvilles. Il s'agit d'individus, membres d'un réseau organisé, qui
accaparent illicitement des parcelles de terrain, y effectuent des tracés,
érigent des maisons de fortune et les vendent à des personnes en crise de
logement, généralement de nouveaux débarqués à Oran. Cette enquête a été
déclenchée suite à l'opération de démolition du bidonville à Coca dans le
secteur urbain Bouamama. Des familles délogées avaient déclaré avoir acheté les
maisons qui ont été détruites à 40 millions de centimes.
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Posté Le : 29/12/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com