Algérie - Revue de Presse

Le wali d’Adrar adresse une mise en demeure au manager de la société espagnole



La gendarmerie met à nu les cas de pollution de Repsol Juste après que les enquêteurs de la gendarmerie nationale lui eurent remis les conclusions de leur travail et le constat effectué sur l’activité polluante de la compagnie pétrolière espagnole Repsol, le wali d’Adrar a immédiatement réagi.   L’on apprend, en effet, que le chef de l’Exécutif de la wilaya d’Adrar a adressé au président manager de Repsol une mise en demeure afin de prendre toutes les dispositions nécessaires et de remédier à cette situation en arrêtant toute pollution émise par son activité. Informé par lettre anonyme sur le cas d’atteinte à l’environnement par la société espagnole de forage et d’exploitation pétrolière au niveau de son site à Reggane, deux officiers de la gendarmerie de l’Institut national de criminologie se sont déplacés sur les lieux. Ils y établiront leur premier constat en relevant quatre niveaux d’infraction, à savoir l’existence de plusieurs traces d’huiles dans le bassin réservé pour les eaux traitées, le mauvais état de la bâche (déchirée) utilisée pour l’infiltration des huiles et produits chimiques dans l’autre bassin, d’où, troisième point, l’infiltration de ces produits dans les nappes d’eau, et enfin le mauvais emplacement des sacs de produits chimiques dont les emballages de la plupart sont déchirés. Il a été, en outre, mentionné dans la lettre que la société pétrolière n’a pas respecté le plan élaboré par les spécialistes de l’environnement relatif à l’évacuation des eaux polluées, prescrivant l’installation de deux bassins. Le premier est équipé d’une bâche pour éviter toute infiltration des eaux polluées, tandis que le deuxième est conçu pour l’évacuation des eaux non polluées afin de protéger les nappes phréatiques. Il y est également signalé qu’un responsable de nationalité française a procédé au changement du plan cité pour accélérer la pénétration des huiles et des produits chimiques dans les nappes phréatiques. Poursuivant leur enquête, les officiers de la gendarmerie ont pu constater, lors de leur visite effectuée, cette fois-ci, au niveau de la direction de l’environnement d’Adrar, l’ignorance du directeur au sujet de l’existence de cette lettre anonyme, bien que cette dernière ait été transmise par la suite par le groupement de la gendarmerie nationale au premier responsable de la wilaya. Ils ont également relevé l’absence de l’étude d’impact sur l’environnement de la société Repsol au niveau de la direction, ainsi que l’absence de la commission de contrôle de l’environnement des établissements classés. Après avoir obtenu le matériel de prélèvement et de conservation, le 25 juillet 2006, les deux officiers ont procédé à la prise de neuf échantillons sur le site, et ce en vertu du décret exécutif n°06-141 correspondant au 19 avril 2006 définissant les valeurs limites des rejets d’effluents liquides industriels. Les résultats obtenus à l’issue de cette enquête sont accablants. Il s’agit, entre autres, de l’absence d’étude d’impact sur l’environnement, de rejets liquides dépassant largement les normes, de la mauvaise gestion des déchets et du stockage défaillant des produits chimiques. Alors que l’étude d’impact sur l’environnement préalable à l’exécution d’activités de recherches et d’exploitation est régie, selon eux, par des textes juridiques, à savoir la loi sur les hydrocarbures 05-07 du 28 avril 2005, la loi 03-10 du 19 juillet 2003 définissant, en termes généraux, les activités et le contenu de ces études, et le décret 90-78 du 27 février 1990 portant évaluation de l’impact sur l’environnement. Pour ce qui est des rejets liquides, les résultats obtenus ont mis en évidence la non-conformité des huiles et graisses des deux bassins avec les normes, ce qui s’applique également aux hydrocarbures. L’analyse a, par ailleurs, dévoilé que les sables permettent l’infiltration facile de ces rejets. Il a été constaté aussi que les produits chimiques sont mal stockés, en contradiction avec les lois qui réglementent le stockage de ces substances dangereuses, qu’elles soient toxiques ou radioactives. Aussitôt mis au courant des conclusions de l’enquête, le wali d’Adrar a adressé une mise en demeure au premier responsable de la compagnie, lui signifiant de prendre des mesures d’urgence et d’arrêter la pollution émise par l’activité de son entreprise.


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