Le Wakha Moulay-Club et la pastella surgelée !

- Dis ! T'as compris quelque chose au démenti marocain '- Non ! Pour moi, c'est de l'hébreu !
- '
Je constate avec bonheur que t'as terminé ta pastella. Plus une seule miette. Elle est bonne notre pastella, hein ' Reprends un peu de tajine. Je vois que tu lorgnes encore dessus. D'ailleurs, essuie-toi la bouche, y a encore un peu de gras de mouton sur tes lèvres. Le thé ' Bien sûr que tu auras droit au thé. Et du thé maison, h'bibi-khouya ! T'es rassasié ' La peau du bide bien tendue ' Boooon ! Ben maintenant, faut bosser. Tu manges, tu paies ! Oh ! Trois fois rien ! Pour ce que nous t'offrons comme gîte, à la bordure des bidonvilles de Casa, faut quand même renvoyer l'ascenseur. Allez ! Je prépare la laisse. Une bonne laisse en cuir. T'aimes ça, le cuir. Oui, il aime ça, le coco. Le collier. Lui aussi en cuir, avec quelques fausses perles pour faire bling-bling. Et
hop ! Promenade. Pour aller où ' M'enfin ! Sortir. Faire tes besoins. Tu ne vas quand même pas te soulager ici. Nooon ! Tu vas faire ça dehors. Une bonne grosse commission pour dire tout le « bien » que tu penses de ton « pays ». Aboyer ' Mais bien évidemment que tu pourras aboyer. Et même crachoter toutes tes dents chicotées. L'essentiel étant que tu balances ton venin en pack. Faut bien que nous sentions ici, à Rabat, qu'il y a un retour sur investissement. Que nous ne t'avons pas recueilli pour des prunes. Allez ! Attaque bobby ! Mordille les chevilles de Dézédie. Oui ! Bien évidemment que tu peux te jeter sur toutes les proies que tu jugeras bonnes à harceler. Même une athlète paralympique, malvoyante, médaillée d'or aux Jeux de Tokyo et qui a eu le trac en prononçant son premier discours devant une assemblée prestigieuse, parsemée de gloires du sport et de pointures européennes. Sur elle aussi, tu peux te faire les dents et la hargne. De toutes façons, lorsqu'on a bombardé et tué trois chauffeurs civils, sans défense, après, hein, on peut tout se permettre. On n'en est pas à une saloperie près ! L'essentiel étant que les vacheries viennent aussi d'« expatriés dézédiens » aussi zélés-courbés que toi et les autres. Tous ceux qui font la queue devant la pastella, le tajine à l'agneau et les piécettes jetées du balcon qui surplombe la cour du palais. Bouffe, renégat ! Mange ! Ensuite, vomis ! Et en bonus, entre deux hoquets et tes tripes rances à l'air, tu pourras même fumer du thé pour rester éveillé à ton cauchemar qui continue.
H. L.