Le volontarisme de Benchikha

Plus lucides, d'autres préfèrent laisser venir pour voir, car en football on ne gagne pas les matches avec du volontarisme. Benchikha, dans la foulée de sa nomination, s'est déclaré prêt à relever les défis. En fait, il y en a qu'un seul, celui de renouer avec les succès qui semblent fuir notre sélection depuis janvier dernier. Donc, à la limite, ce n'est pas trop demandé à un ensemble de joueurs, tous des professionnels, auxquels l'abécédaire du football n'est pas une inconnue. Jouer pour gagner est une simple logique qu'il faut rappeler à des athlètes et l'appliquer sur le terrain. Le nouveau sélectionneur déclare qu'il a besoin de joueurs qui soient prêts à 100%. Une déclaration qui risque de ne pas se concrétiser, lorsque l'on sait que le gros de l'effectif n'est pas titulaire, manquant affreusement de compétitions ou tout simplement blessé. Que va faire Benchikha devant une telle situation, si ce n'est de se rabattre sur la même composante qui a tout de même assez déçu ses supporters. Le sélectionneur parlera des joueurs locaux en affirmant que chaque élément aura sa chance et que le meilleur sera aligné. Il n'y a pas si longtemps, le nouveau driver se plaignait du manque de joueurs locaux à même d'être alignés en équipe espoirs pour affronter les éliminatoires des prochains Jeux olympiques. Il lui a suffi de passer d'une classe dans la hiérarchie des sélectionneurs pour changer de vision. Benchikha, celui qui ne veut plus qu'on surnomme «le général», devra faire face à un gros problème de discipline, enregistré ces derniers temps au sein de l'équipe nationale, étouffé par les premiers responsables de cette structure, et ne doit pas s'attendre à un tapis rouge. Les peaux de banane existent en football plus que dans d'autres secteurs. Enfin, ce volontarisme affiché par Benchikha, qu'il faut tout de même mettre sur le registre de la valeur humaine du nouveau sélectionneur des Verts, a permis aux Algériens de connaître la face cachée d'un driver qui se dit prêt à «nettoyer» le siège de la Fédération pour servir le pays. «Benchikha serait même prêt à travailler gratuitement pour le bien de l'équipe nationale», dit-il. Les supporters des Verts ne demandent certainement pas au sélectionneur d'aller jusqu'à cet extrême, car ce qui les intéresse après tout, ce ne sont pas les déclarations d'intention mais tout simplement des victoires, du spectacle et une qualification pour les échéances internationales. Tout le reste appartient aux coulisses.