Le volcan nigérien

La sagesse semble avoir eu raison d'un va-t-en-guerre promis au Niger. L'ultimatum lancé par des pays membres de la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest n'a pas été suivi d'effet. Mais les Etats qui s'étaient promis de remettre le pouvoir par les armes aux mains du président nigérien renversé n'ont ni confirmé ni assuré qu'ils se plieront aux recommandations de plusieurs voix opposées à une intervention armée. Celle-ci restera à l'ordre du jour, bien qu'il semble que la solution diplomatique n'est pas écartée. Ils se sont réunis hier dans la capitale du Nigéria pour convenir d'une suite à donner et nul ne sait encore ce qui se trame dans les couloirs en apparence secrets, étant entendu que le collectif restreint qu'ils représentent n'a pas toutes les cartes en main.Par ses nombreux considérants établis et les énormes implications prévisibles, l'éveil du volcan sahélien ne préoccupe pas seulement une sous-région africaine. S'élargissant au c?ur du continent, l'embrasement actuel a de quoi inquiéter sérieusement le monde entier. Les bravades guerrières d'une poignée de chefs d'Etat africains ne concordent pas avec les multiples enjeux tramés devant lesquels les puissances militaires, chacune à sa manière et selon sa stratégie ne resteront pas les bras croisés. Refroidies par les catastrophes afghane, irakienne, libyenne et syrienne, il n'est pas écarté qu'elles dégageront d'autres options choisies.
Plusieurs pays dont l'Algérie ont émis des mises en garde contre des interventions étrangères armées et leur appel à la prudence a été pour le moment entendu. Les nouveaux tenants du pouvoir à Niamey n'étant disposés ni enclins à rendre les armes, la perspective d'une issue politique au Niger n'est pas assurée. Elle ne l'est pas d'autant plus que les actuels dirigeants du Niger bénéficient du soutien de la majorité de sa population et de celui d'Etats riverains, en l'occurrence le Burkina et le Mali.
La rigidité des positions est telle que peu d'espoir est offert à une solution diplomatique.