Le vol de bétail reprend

Malgré le durcissement de la répression, le vol de bétail devient de plus en plus récurrent dans la wilaya de M'sila. Un phénomène qui a poussé les éleveurs de la région à demander un diagnostic global de la situation afin de trouver une meilleure solution de lutte.Le week-end dernier, pas moins de 24 têtes ont été volées à un petit éleveur au niveau du village Aïn El-Garez (commune de Slim, 128 km du chef-lieu de la wilaya de M'sila).
"Le vol de bétail est récurrent dans notre région. Nous passons des nuits blanches pour veiller sur nos bergeries. Notre cheptel, c'est toute notre vie. Mais nous ne pouvons pas être vigilants indéfiniment. Les voleurs ne dorment pas et ils sont partout. On m'a volé à plusieurs reprises, mes voisins également", a déclaré un éleveur de la région de Slim.
"Profitant d'une baisse de la garde durant la période des intempéries et à des heures tardives de la nuit, les voleurs sévissent", ajoute le berger. Ce phénomène existe même dans d'autres régions, notamment dans les communes du sud de la wilaya où plusieurs petits éleveurs se font voler.
Pour un autre éleveur, de Aïn Rich, les voleurs sont en général des bergers ou des gens qui activent dans le secteur (revendeurs de bétails, bouchers...). Ensuite, les déclarations de vol à la Gendarmerie nationale sont faites tardivement après que le propriétaire eut cherché, en vain.
De plus, les abattages d'animaux ne se font pas toujours dans les sites dédiés. Enfin, il y a la commercialisation facile et rapide de ces bêtes, qui ne peuvent être identifiées, sans aucune facture.
"Le marquage des bêtes est laissé à l'initiative des propriétaires sans aucune base de données pour le service de l'agriculture", regrette un jeune éleveur de Chellal qui ajoute que "ce fléau cause de lourdes pertes aux éleveurs et que la solution passe nécessairement par une implication de tous les acteurs (autorités administratives, la tutelle, les services de sécurité, les éleveurs, etc)".

Chabane BOUARISSA