Algérie

Le voeu pieux des sénateurs


Le voeu pieux des sénateurs
Le projet de loi a été validé hier par les membres du Conseil de la nation juste après sa présentation et son débat.L'idée commence à faire sérieusement son chemin. L'émission d'une nouvelle monnaie nationale est de plus en plus revendiquée par les politiques. De nombreux sénateurs ont mis l'accent sur ce point lors des débats sur le projet modifiant et complétant la loi sur la monnaie et le crédit tenue hier au Conseil de la nation. Des sénateurs FLN et RND ont fait part de leur inquiétude quant aux conséquences du recours au financement non conventionnel sur l'inflation et la valeur du dinar. Ces derniers estiment que le recours à l'émission d'une nouvelle monnaie reste la seule solution pour récupérer l'argent du circuit informel. Le sénateur Reda Oussehla du RND a rappelé que toutes les tentatives menées pour récupérer l'argent de l'informel ont été vouées à l'échec. «N'est-il pas temps de passer à une nouvelle monnaie'», s'est-il interrogé en s'adressant au représentant du gouvernement. Oussehla a précisé que des sommes importantes d'argent circulant dans l'informel peuvent aider l'Etat à sortir de la crise. Mahmoud Kaisari, sénateur du FLN partage le même avis. «Il faut réfléchir sérieusement à l'émission d'une nouvelle monnaie pour récupérer la masse monétaire qui échappe au contrôle de l'Etat», a-t-il affirmé en affichant toutefois son inquiétude sur les conséquences du recours au financement non conventionnel sur le pouvoir d'achat et la valeur du dinar.
Le sénateur Mustapha Djeghdali du même parti reste convaincu que l'émission d'une nouvelle monnaie est la solution idoine qui présente moins de risque par rapport au recours à la planche à billets. «Pour maîtriser la masse monétaire et éviter que l'informel prenne de l'ampleur avec le recours au financement non conventionnel, il faut passer à une nouvelle monnaie nationale», a proposé de son côté, Mohamed Khelifa du RND. Ce dernier a appelé l'introduction en urgence de l'impôt sur la fortune. Le sénateur du FFS, Brahim Meziani a vivement critiqué la démarche du gouvernement. «Au lieu d'opter pour les solutions faciles, pourquoi vous n'avez pas juger utile de récupérer l'agent du fisc et celui de l'informel», a-t-il martelé à l'adresse du représentant du gouvernement. Dans son intervention, ce sénateur a estimé que le recours à la planche à billets va mettre en péril le portefeuille des citoyens, lesquels seront les seuls à devoir payer les conséquences de la crise économique. «Il faut obliger les barons de l'argent sale à payer les impôts», a-t-il insisté en précisant que des milliards de dollars circulent dans le marché parallèle. Dans son rapport, la Commission parlementaire des finances a également soulevé la question d'une nouvelle monnaie. «Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas recours à l'émission d'une nouvelle monnaie pour maîtriser la masse monétaire tout en procédant au financement non conventionnel», a demandé la commission dans son rapport. Celle-ci s'est également interrogée sur les réformes économiques qui accompagneront ce financement. La commission a interpellé le gouvernement sur un éventuel dispositif de contrôle des dépenses publiques après la défaillance du système actuel. Dans sa réponse, le ministre des Finances, Abderahmane Raouïa, a tenu à rassurer que le recours au financement non conventionnel vise uniquement à retrouver l'équilibre financier pour continuer les projets de développement. Sur le contrôle et le suivi de ce financement, l'hôte du Sénat a assuré que son département et la Banque d'Algérie veilleront à l'application rigoureuse de la loi sur la monnaie et le crédit et au suivi de ses effets sur l'inflation et la masse monétaire en toute indépendance. Enfin, le projet de loi a été validé hier par les membres du Conseil de la nation juste après sa présentation et son débat.
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