Algérie

LE VIRAGE ET L'ICEBERG



Des économistes se sont encore ex-primés avec une vigueur inquiète sur l'état de l'économie algérienne au sujet des résultats de l'enquête de l'Ons qui confirme l'ampleur de désindustrialisation et l'explosion des activités commerciales et de services liés à l'importation. L'angoisse de ces experts n'est pas surfaite quand on conjugue les paramètres des besoins en constante augmentation, des ressources non renouvelables à la durée limitée et une croissance très molle.
Se projeter sur trente ans à partir des paramètres actuels - et des politiques qui sont menées - n'a rien de réjouissant. Et c'est sans doute cela la source de la formule choc de l'économiste Abdelmadjid Bouzidi sur une économie faite de «bric et de broc». L'enquête de l'Ons n'a sans doute pas appris des choses nouvelles aux économistes algériens mais ils s'en saisissent, à juste titre, de manière citoyenne, pour souligner que l'économie algérienne n'est pas sur la bonne pente. Ce constat est partagé par des économistes qui n'ont pas forcément la même vision sur la place du secteur privé ou du secteur public ou sur la nature du rôle de l'Etat. Les constats sont suffisamment établis sur les raisons de cette régression. Le tissu industriel public s'est dégradé et désintégré au cours des vingt dernières années, il n'a pas été remplacé par le secteur privé algérien qui n'avait ni les dimensions ni les moyens de prendre la relève. En cours de route, le savoir-faire industriel acquis s'est étiolé…
La solution est connue : il faut diversifier l'économie, favoriser les investissements productifs et sortir l'Algérie de la posture dangereuse de marché de déversement des produits étrangers et de simple fournisseur d'hydrocarbures. Remettre l'industrie au premier plan tombe sous le sens même si l'évidence s'est perdue après des années de désindustrialisation et de désinvestissement. Au point que certains économistes, par dépit, suggéraient qu'il faut désormais mieux former des vendeurs et des agents commerciaux plutôt que des ingénieurs dont l'économie n'a plus besoin. Il faut bien sûr favoriser une relance de l'industrie nationale, privée comme publique. Dans le contexte algérien actuel, et quand on sort de la vision purement idéologique, le secteur public industriel «qui reste» peut constituer le vecteur de croissance. Mais cela dépend clairement d'une gestion selon les normes universelles, c'est-à-dire de mettre fin aux intrusions de la bureaucratie, ce qui n'enlève en rien à l'Etat ses prérogatives dans le domaine de la politique industrielle et de soutien à la production nationale.
IL FAUT DIRE QUE C'EST UNE DEMARCHE QUI AVAIT ETE DEJA ENTAMEE ET DEVAIT S'APPROFONDIR AVEC LE LANCEMENT DES REFORMES POLITIQUES APRES L'AVERTISSEMENT D'OCTOBRE 1988. LA SUITE ON LA CONNAIT. DANS UN CONTEXTE DE VIOLENCES, L'ALGERIE A CONNU UN PROCESSUS DE CONTRE-REFORME DONT LA FINALITE CONSISTAIT A «GAGNER DU TEMPS». ON L'A PERDU ET IL N'EST PAS FACILE A RATTRAPER. D'OU L'ANGOISSE DE CEUX QUI ESSAIENT DE FAIRE UNE PROJECTION SUR L'ALGERIE DANS DEUX OU TROIS DECENNIES. LE GROUPE NABNI A CHOISI DE FRAPPER LES ESPRITS EN COMPARANT L'ALGERIE AU TITANIC QUI N'A PAS FAIT LE VIRAGE AU BON MOMENT POUR EVITER LE CONTACT AVEC L'ICEBERG FATAL.


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