Le virage d'un investissement incertain

Partout, le ralentissement de la consommation a eu des effets négatifs conséquents sur les économies. La règle libérale voulait que la consommation soit le nerf dynamique pour l'investissement et l'énergie essentielle pour le développement et le principal porteur de l'emploi. Ce qui se déroule actuellement en Chine est révélateur d'une contamination mettant à mal bien des pays. Les Chinois vendent moins et nombreuses de leurs usines ferment leurs portes quand elles ne compriment pas leurs personnels. Les exportations de Pékin sont au ralenti sous le double effet des autarcies des nations qui se multiplient et des consommateurs soumis à n'avoir que la préoccupation de l'essentiel.Son secteur de l'immobilier est frappé de plein fouet par une particulière anesthésie. Faux refuge s'il en est pour des magnats qui croyaient avoir trouvé une aubaine pour fructifier des fortunes acquises dans l'élan spectaculaire de l'économie chinoise.
Les acteurs économiques algériens privés n'échappent pas à cette foulée marchande contrariée. La forte régulation des importations a mis dans l'embarras bien des détenteurs de pactoles qui s'étaient voués corps et âme aux containers chinois. De plus, l'inflation et la cherté de la vie aidant, le consommateur n'a plus la main légère et le penchant pour les utilités secondaires. Même l'appel de la banane est inaudible.
De fait et foi de nombreux notaires, la majorité des argentés s'est initiée à l'investissement immobilier. Les uns encouragés par la grande pression que connaît le secteur du logement ont investi l'habitat. D'autres stimulés par les désarticulations du marché commercial se sont engagés dans la construction de chambres froides. La crainte de voir la monnaie nationale changer de couleurs a, elle aussi, agi pour donner une nouvelle orientation aux milliards dormants.
Mais des signes précurseurs démontrent déjà que l'aboutissement positif de ce virage dans l'investissement n'est pas garanti. L'exemple chinois dans ce domaine est significatif. Construire un logement nécessite qu'il y ait un preneur. Or ce n'est plus le cas aujourd'hui tant il est vrai que le faste d'hier n'a plus cours pour une grande partie de la population.
Quant à la multiplication des chambres froides, le risque encouru est qu'elle soit un outil malfaisant des spéculateurs.