Algérie

Le village natal de Kadhafi tombe aux mains des forces du CNT Libye



Les combattants des nouvelles autorités libyennes ont pris lundi soir le contrôle du village de Qasr Abou Hadi, lieu de naissance de Mouammar Kadhafi près de Syrte, une victoire symbolique dans leur lutte pour éradiquer l'héritage de l'ancien Guide libyen.
Le village de Qasr Abou Hadi, faisait l'objet, depuis une semaine, de combats acharnés et parfois même de frappes de l'Otan. «Abou Hadi est totalement libre» de forces pro-Kadhafi, a dit le docteur Taha Soultane dans un hôpital de campagne implanté dans la banlieue est de Syrte. «Notre équipe médicale est revenue du village et nous a dit qu'il a été libéré», a-t-il ajouté.
L'Otan exhorte à détruire les stocks d'armes
Dans une villa, des combattants pro-CNT ont saisi des dizaines de caisses de lance-roquettes et de fusils, en expliquant qu'il s'agissait de l'une des multiples caches d'armes de l'ancien régime. Parallèlement, le président du CNT, Moustapha Abdel Jalil, a indiqué lors d'une conférence de presse à Benghazi (est) qu'à l'issue de deux jours de négociations,
Mahmoud Jibril et le Conseil national de transition étaient arrivés «à la conclusion de réformer l'exécutif». Démissionnaire, Mahmoud Jibril conserve, malgré tout, la tête de cet exécutif et restera à son poste jusqu'à cette «libération», qui sera annoncée dès la chute de Syrte.
Dans le même temps, le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a exhorté le CNT à «sécuriser», «contrôler» et «détruire» les stocks d'armes de l'ancien régime, tout en se refusant à commenter les informations selon lesquelles des milliers de missiles antiaériens SAM-7 seraient portés manquants en Libye.
À Syrte, bastion des fidèles du colonel Kadhafi, les combats se sont poursuivis, obligeant un convoi de la Croix-Rouge qui tentait de ravitailler les habitants pris au piège à rebrousser chemin. «Nous n'avons pas lancé d'attaque, nous ne faisions que répliquer», a expliqué le commandant pro-CNT Oussama Swehli Moutaoua. «Les hôpitaux sont pleins d'hommes en armes, les pro-Kadhafi ont aussi des salles de commandement à l'intérieur parce qu'ils savent que nous ne visons pas les hôpitaux.
Mais eux tirent depuis les hôpitaux ou les universités, ils ne respectent rien», a-t-il dénoncé. Le vicaire apostolique du Vatican en Libye, Mgr Giovanni Innocenzo Martinelli, qui a le rang d'évêque, a appelé les Européens à accueillir des milliers de civils libyens blessés. «À Syrte, la situation est dramatique. Une trêve est nécessaire», a déclaré le vicaire qui, dès le début du conflit, s'était montré très critique sur les raids aériens de l'Otan.
Les familles fuient les violences de Syrte
Des dizaines de familles fuyaient encore mardi Syrte en proie à de violents combats, les forces du nouveau régime en Libye, resserrant l'étau autour de ce bastion du leader déchu Mouammar Kadhafi au lendemain de la prise de son village natal.
Désormais, c'est à la chute de l'ensemble de la région de Syrte, à 360 km à l'est de Tripoli, théâtre de combats meurtriers depuis le 15 septembre, que la «»libération» du pays sera proclamée, a décidé le Conseil national de transition (CNT), l'ex-rébellion qui a renversé le régime Kadhafi.
La route côtière à l'ouest de Syrte était bloquée dans la matinée par des dizaines de véhicules remplis de civils désespérés et de leurs affaires personnelles. Farak Moussa, qui transportait dans son minibus huit membres de sa famille, des matelas et des valises, a indiqué que la violence des combats l'avait forcé à prendre le risque de fuir.
«Nous avions peur de sortir car les gens de Kadhafi nous ont dit que le CNT nous couperait la tête. Mais nous ne pouvions plus rester à cause des bombardements. Nous devions prendre le risque. Pourquoi l'Otan nous bombarde '», a-t-il demandé à un barrage à 10 km à l'ouest de Syrte.
Des milliers d'habitants ont déjà fui la ville depuis l'assaut donné le 15 septembre par les forces du CNT pour en prendre le contrôle.
Lundi, les combattants des nouvelles autorités ont pris le contrôle du village de Qasr Abou Hadi, où Mouammar Kadhafi serait né sous une tente bédouine en 1942, une victoire symbolique dans leur lutte pour éradiquer l'héritage de l'ancien dirigeant.
Des habitants ont fait état de pénuries d'eau, d'électricité et de médicaments, ainsi que de la fuite de beaucoup de villageois. Des combattants du CNT y ont saisi des dizaines de caisses de lance-roquettes et de fusils, l'une des multiples caches d'armes de l'ex-régime selon eux.
La mission de l'Otan en Libye est proche à sa fin
Plus d'un mois après la chute le 23 août de la capitale Tripoli avec la prise du QG du colonel Kadhafi en fuite, les forces du CNT butent toujours sur la résistance des derniers combattants pro-Kadhafi également dans le bastion de Bani Walid, à 170 km au sud-est de Tripoli.
De ce fait, les avions de l'Otan continuent à cibler véhicules armés, lance-roquettes ou dépôts de munitions. Une tâche rendue délicate par le repli des kadhafistes dans des sites urbains et densément peuplés.
La mission de l'Otan en Libye est «proche» de sa fin, a déclaré le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen avant une réunion des ministres de la Défense de l'Otan. «Nous allons discuter de l'opération en Libye, mais je ne m'attends pas à toute décision sur la fin de l'opération.
Nous sommes assez proches de la fin de cette mission, mais comme vous le savez, nous avons décidé de prolonger l'opération de 90 jours», a-t-il dit.
«Nous sommes prêts à mettre fin à cette mission dès que la situation le permet», a affirmé le chef de l'Otan, précisant que la décision de mettre fin à la mission serait basée sur «une évaluation globale de la situation militaire et une coordination étroite avec les Nations unies et les nouvelles autorités en Libye».


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