Algérie - Iboudrarene

Le village de Tassaft Ouguemoune à Iboudrarene, Tizi Ouzou



Le village de Tassaft Ouguemoune à Iboudrarene, Tizi Ouzou
Tassaft Ouguemoun est un village d'Algérie, situé dans la wilaya de Tizi-Ouzou, à une trentaine de kilomètres de la ville de Tizi-Ouzou, sur les hauteurs de la Grande Kabylie. Tassaft Ouguemoun tient son nom d'un énorme chêne (tassaft signifie chêne en kabyle) qui dominait le lieu, et servait de repère aux voyageurs, dans le temps.

Durant la colonisation, suite à un découpage administratif, Tassaft Ouguemoun fut proclamée commune regroupant plus d'une vingtaine de villages. Elle le demeura même après l'indépendance où elle devient Commune de Tassaft jusqu'en 1985, l'année où elle se voit scindée en trois communes : Akbil, Iboudrarène et Yattafen. Aujourd'hui, Tassaft, le village, fait partie de la commune d'Iboudrarène, daira d'Ath Yanni.

Le nombre d'habitants que compte le village avoisine 1250, répartis en quatre grandes familles (iderman) : Ath Ouarab, Ath Dahmane, Ath Hamouda et Ath Ammor.


Situation géographique :
Tassaft Ouguemoun est située au nord-est de la ville de Tizi-Ouzou. Perché sur une colline à 850 mètres d'altitude, le village est entouré de Ath menguellet à l'est, des Ouacifs à l'ouest, d'Iboudrarène, dominés par le massif du Djurdjura au sud et de Ath Erbah et ath Yanni (Beni-Yenni) au nord.

Le village Tassaft occupe une place géostratégique importante dans la région. Il a été choisi durant la guerre d'Algérie (1954-1962) pour être le siège d'une Section Administrative Spéciale (S.A.S) et d'une caserne de gendarmerie ayant abrité des militaires. Il y avait même une piste d'atterrissage pour hélicoptères, sise à Thighilt Ath Ouahioune (l'actuel carré des martyrs). En plus, la route nationale n°30 (RN 30) qui relie Tizi-Ouzou à Bouira, passe par le village, exactement à la place principale qui se nomme Tizi N'Tqerabt (Le col du cimetière) ou encore "Agarage". L'ouverture de cette route (en 1941) a été très avantageuse puisqu'elle a permis au village de connaître son extension et son développement. En effet, certains villageois habitant jusque là la crète du village, ont profité de cette opportunité en construisant leurs habitations aux abords de cette route. Ce qui a favorisé d'ailleurs l'activité commerciale, notamment par l'ouverture de différents commerces (épiceries, cafés, Kiosques Multi-Services, cybercafés, serrurerie, boucherie, etc.). Aujourd'hui même un marché hébdomadaire tient lieu chaque jeudi à Tassaft, au niveau de la place "Agarage", tout au long de cette RN 30 qui la traverse.


Les valeureux fils :
Tassaft Ouguemoun a marqué l'histoire nationale grâce aux sacrifices de ses dignes et valeureux fils. Il est à remarquer que chaque crise que traversa le pays (l'Algérie), est funestement marquée, pour ce village, par la perte de l'un de ses valeureux fils. Ainsi, Amar Ould Hamouda, militant de la cause nationale et membre du PPA (parti du peuple algérien), taxé de berbériste, fut assassiné en 1956. Durant la guerre d'Algérie, nommé colonel de la wilaya 3, Amirouche Aït Hamouda tomba au champ d'honneur en 1959. Quelques décennies plus tard, le terrorisme barbare arracha deux dignes fils de ce village, en l'occurrence Djaffer Ouahioune (animateur du 20 avril 1980) et Kamel Aït Hamouda, assassinés en 1997 au lycée de Beni Yenni. La crise que traversa la Kabylie de 2001 à 2003, connue sous le nom du "printemps noir", emmènera avec elle Azzedine Yousfi, assassiné également en 2003 par les gendarmes, ce qui clôt de ce fait cette liste macabre.

Nous retiendrons aussi des personnalités qui sont connues pour leurs divers engagements, notamment Chabane Ouahioune qui est un écrivain reconnu, Mustapha Bacha (un des 24 détenus durant le printemps 1980) qui fut syndicaliste et membre fondateur du RCD, Said Ouahioune qui fut membre actif du RCD et aussi fervent défenseur de la cause amazigh qui reste peu connu, Yousfi Madjid ex-député RCD de la wilaya de Boumerdes en 1997 et Nordine Ait Hamouda, député RCD en 1997 et 2007 de la wilaya de Tizi Ouzou.


Le mouvement associatif :
Juste après l'ouverture démocratique en Algérie, la jeunesse de Tassaft Ouguemoun, par l'initiative et la lucidité notamment de Mustapha Bacha, s'organisa dans un cercle associatif très actif, pour s'engager dans de nombreuses activités culturelles et artistiques.

Ainsi, l' "association culturelle Amar Ath Hamuda" (Tidukla tadelsant Amar At Hamuda) fut créée en 1989. Elle tient son nom du regretté Amar Ould-Hamouda, militant du PPA-MTLD, un des pionniers de la cause berbériste et d'une "Algérie algérienne" dont la lutte pour la réhabilitation a été un objectif majeur pour l'ensemble des adhérants de l'association, et même pour tous les habitants du village Tassaft.

L'association s'assignera également plusieurs objectifs, en particulier la revalorisation du patrimoine historique et culturel kabyle. Par la célébration des dates anniversaires (Amar Ould-Hamouda (1956), Amirouche Ait-Hamouda (1959), Yenayer, 20 avril,...), une dynamique culturelle et artistique anima le village - pour ne pas dire toute la région - des années durant. Ces commémorations ont toujours été l'occasion pour raviver une culture berbère brimée et méprisée par le pouvoir en place, et ce depuis l'indépendance de l'Algérie (1962).

Chaque année, les dates susmentionnées sont célébrées à travers plusieurs activités qui se caractérisent en des expositions, des conférences et des débats (animés notamment par Mohend Ou Idir Ait Amrane, Hamane Abdellah, Ferhat Mhenni et les docteurs Malika et Ahmed Zaid), des soirées artistiques : le théâtre oû se joueront des pièces du célèbre Mohia (Tachbalit et Si Lahlou) ou encore la pièce "Thita" écrite et jouée par les jeunes de Tassaft activant au sein de l'association, chant traditionnel, sketchs et monologues, récitals poétiques,... et égalemnt des galas artistiques où déferlèrent des chanteurs et chanteuses kabyles notoires à l'instar de Cherif Hamani, le groupe Debza, Zedak Mouloud, Hacène Ahris, Louisa, Ideflawen, le Groupe Idourar, les fils d'Athmani, Ait Ziane Salah et... Matoub Lounes.

Il faut aussi mentionner deux chanteurs vedettes issus du village Tassaft, dont les carrières furent en quelque sorte attachées à la trajectoire de cette association : il s'agit de Hocine Ouahioune et Ben Amer Arab, qui par leur douce voix bercèrent et bercent encore tous ceux épris de radieuses mélodies.

L'association a cessé toute activité depuis 1998. Son siège abrite aujourd'hui un central téléphonique appartenant aux services des PTT. Mais la graine de l'organisation et de la mobilisation n'a pas pour autant abondonné les jeunes du village. En effet, un nouveau cercle regroupant les enfants du village, là où ils soient (au pays ou à l'étranger), est créé en 2006 et porte le nom de "AZAR".

Le cercle AZAR se veut être un point de rencontre de tous ceux qui, de près ou de loin, peuvent apporter une quelconque contribution, notamment financière, cela dans le but d'apporter de l'aide aux habitants du village qui sont dans la nécessité, et surtout assister les écoliers en les motivant davantage pour la réussite dans leurs études. En plus de la présence sur la toile, où l'on trouve le blog du cercle AZAR, des actions conrètes, telle l'offre de récompense aux élèves bacheliers (res) sont aussi retenues par les membres du cercle.

Le blog (http://tassaft.vip-blog.com/.) propose des sujets et des thèmes aussi riches que variés. On y trouve plusieurs rubriques qui informent le lecteur sur l'actualité, la culture, l'histoire (de Tassaft particulièrement) et divers autres sujets encore.


jurer que vous avez pays cher
bensaid slimane - 1as1 - tizi ouzou, Algérie

12/09/2010 - 6511

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