La fermeture de la décharge communale, implantée de manière sauvage, est à l'origine du cumul des déchets dans le village, apprend-on auprès de ses habitants.La collecte des ordures ménagères est devenue un sérieux problème à Ith Halla (commune d'Ilmayen, à une soixantaine de kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj). Les décharges sauvages sont visibles à chaque coin de rue. "Nous vivons une situation extrêmement pénible à Ith Halla", dénoncent les habitants, très nombreux en cette période de cueillette des olives. "Cela fait plusieurs jours que le ramassage des ordures ménagères n'a pas été effectué par le service d'hygiène de la commune", se plaignent encore les habitants de ce village. "Avec ces journées de soleil et l'accumulation des déchets, les odeurs nauséabondes insupportables, les insectes, les chiens errants et les animaux sauvages, loups, sangliers et autres, prennent possession des lieux", affirment les riverains.
En effet, ces décharges, d'où se dégagent des odeurs asphyxiantes, sont une véritable menace pour l'environnement et la santé publique. "Nous ne pouvons plus sortir de chez nous seuls le soir où se rendre tôt dans la matinée à nos champs, de peur d'être agressé par les animaux sauvages, des chacals et des sangliers, que les odeurs fétides attirent", confirme Hamid, un jeune habitant. L'origine de cette situation, selon les habitants, est la fermeture de la décharge communale improvisée à Thakroumbelt et surtout la mauvaise gestion de l'APC qui n'arrive pas, depuis des années, à trouver une solution adéquate. Les habitants pointent du doigt les responsables locaux qu'ils accusent de négliger les questions d'hygiène.
Pour rappel, la région d'Ith Halla, connue pour être "la montagne et la rivière dans la forêt" est une région très riche de par sa diversité naturelle. C'est la seule région du nord de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj à compter à la fois des sommets de haute altitude, des eaux potables et thermales, une forêt dense et une rivière qui coule toute l'année. On retrouve, en plus des légumes de saison, des oranges, des citrons, des raisins, des olives, des figues, des grenades... "L'huile de cette terre est non seulement extra-vierge mais qui a un goût fruité spécifique", affirment les spécialistes. Malgré le braconnage, sa faune composée de divers animaux qui peuplent le nord d'Algérie, dont le sanglier, le lièvre, le loup, le chacal, le renard, la hyène rayée, la belette, des oiseaux, des insectes et divers autres animaux, arrivent à régénérer et à ajouter un plus à ce décor naturel.
C'est un territoire particulièrement fragile, sensible, qu'il faut préserver. Il nécessite une protection et une gestion particulière. Pour les spécialistes, il est nécessaire d'améliorer le quotidien des habitants à court terme et de garantir celui des générations à venir. Il est aussi urgent de mettre la biodiversité au c?ur de nos politiques publiques et d'agir pour la préserver dans nos territoires, avec l'ensemble des acteurs. "Afin de préserver le patrimoine naturel, les responsables pourront prendre des mesures d'interdiction pour empêcher la destruction, l'altération ou la dégradation de ces milieux.
Ils devront mener au préalable plusieurs consultations auprès des instances socioprofessionnelles concernées pour tenir compte de l'intérêt du maintien des activités existantes : agricoles, transformation de produits locaux, tourisme de montagne et thermal", propose le docteur Mokhar Guissous, professeur à l'université Bachir-Ibrahim et spécialiste en développement durable, qui appelle aussi à limiter la consommation de l'espace et à préserver les milieux naturels en encourageant et accompagnant une activité respectueuse de l'environnement et protectrice pour la santé des agriculteurs et des consommateurs.
Chabane BOUARISSA
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Posté Le : 29/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chabane BOUARISSA
Source : www.liberte-algerie.com