Algérie

Le vieux bâti plus que jamais fragilisé DEUX SECOUSSES TELLURIQUES À BEJAIA EN UNE SEMAINE



Le vieux bâti plus que jamais fragilisé DEUX SECOUSSES TELLURIQUES À BEJAIA EN UNE SEMAINE
La capitale des Hammadites a peur
Les habitations sont vétustes, et les murs risquent de s'écrouler à tout moment.
Une semaine jour pour jour, la terre a de nouveau tremblé à Béjaïa. le séisme de magnitude 5 sur l'échelle ouverte de Richter, enregistré dimanche à 17h 00, a été fortement ressenti dans la wilaya de Béjaïa. De nombreuses bâtisses fragilisées lors de la précédente secousse ont vu leur état s'aggraver. Des fissures se sont élargies lorsque ce ne sont pas les plafonds qui ont cédé. Ainsi, six familles résidant au boulevard Benboulaïd ont été évacuées. D'autres le seront dans les prochains jours. Ces successions de secousses ne sont pas sans rappeler une nouvelle fois l'urgence d'agir. Depuis plusieurs années déjà, la réhabilitation du vieux bâti dans le chef-lieu de la wilaya de Béjaia a toujours été une constante chez les élus locaux et les différents gestionnaires, pour redonner à la ville son lustre d'antan. Faute de budget conséquent, l'opération traîne. Devant toucher 5250 logements, une enveloppe financière de 40 milliards de centimes a été dégagée pour une opération au niveau des communes de Béjaïa et Akbou. Cette opération, qui s'articulait autour de la réfection des terrasses, le ravalement des façades et le vidange des caves sanitaires sous les immeubles, devait toucher les cités de Sidi Ahmed, Mangin, Boulevard Krim-Belkacem, Mohamed-Faddel, 250 Logements, Sidi-Ali-Labhar, boulevard Amirouche et Bouaoudia. Mais avec ces séismes à répétition, elle est devenue caduque. Il n'est désormais plus question de rafistolage mais d'une action plus approfondie. Hier, certains habitants n'hésitaient pas à parler de la reconstruction de la ville. Pratiquement, tous les vieux immeubles ont subi des dégâts dont certains ne sont pas apparents. Les agressions causées sur les terrasses des immeubles par les installations des citernes d'eau et des antennes paraboliques et les infiltrations des eaux pluviales ne sont plus une préoccupation majeure. L'ampleur et l'état de dégradation du vieux bâti dans la wilaya avaient déjà atteint «un niveau critique», avait estimé le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, durant l'année 2011 alors que les tremblements de terre n'étaient pas encore d'actualité. A la faveur des dernières secousses, une commission mixte chargée d'évaluer les dégâts a pu recenser à ce jour quelque 3180 bâtisses, ayant subi des dommages, dont 437 sont classées dans la zone Vert 2.1977 ont été casées dans la zone Orange 3, alors que 766 habitations, dont les dégâts sont moins importants, ont été alignées dans la zone Orange 3. Le chiffre devrait être revu à la hausse à la faveur du séisme d'avant-hier. Lors de notre passage dans les vieux quartiers de l'ancienne ville de Béjaïa, les logements de fortune visités présentent un danger réel. Des familles y vivent la peur au ventre, redoutant un soudain écroulement à chaque instant. Surtout avec la multiplication des secousses. Les habitations sont vétustes, et les murs risquent de s'écrouler à tout moment. Cela sans parler des plafonds fissurés. «On dort mal la nuit, on vit mal le jour, nous avons constamment peur», ne cessent de répéter les familles rencontrées. L'Etat a consacré une enveloppe financière de l'ordre de 120 milliards de centimes, destinée à la réhabilitation des habitations endommagées lors du séisme qui a frappé la ville de Béjaïa, la veille des élections législatives précédentes. Une décision d'attribution de cette somme d'argent au profit des sinistrés, a été prise par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, lors de sa dernière de sa visite, effectuée le 27 avril dans la capitale des Hammadites. Si l'argent est mis sur le tapis, l'action sur le terrain se fait désirer. Pour cela, il faut véritablement un plan spécial, circonscrit dans le temps car il y va de la vie des gens.


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